12 octobre 1492

Découverte de Cuba

Christophe Colomb découvre Cuba. Si le lieu exact de son débarquement fait toujours l'objet de controverses, on sait qu'il toucha terre dans la baie de Baracoa, à l'est de Gibara. L'explorateur dira que les reliefs, les montagnes et les plaines lui rappellent la Sicile. C’est sans aucun doute le paradis recherché. Si l'île est baptisée du nom de Juana, la postérité conservera le nom indigène (approximatif) de Cuba.

1508

Sebastian de Ocampo, navigateur espagnol, est le premier à effectuer le tour complet de Cuba. Il en conclut que l'île est bien une île et non une côte du continent.

1524

Début de la traite des esclaves africains

Les autochtones étant presque été décimés, des esclaves africains commencent à être amenés sur l'île pour effectuer les travaux pénibles. C'est sur cette force de travail que s'appuie la Couronne espagnole pour assurer d'exceptionnels rendements. Le commerce du sucre, du tabac et du café prendra des proportions impressionnantes deux siècles plus tard. Tout au long de la période allant du XVIe siècle à l’abolition de l’esclavage à Cuba (1886), les révoltes d’esclaves se succèdent. C'est dans les mines de cuivre de Santiago del Prado, à El Cobre, que la première grande rébellion éclate en 1533.

XVI-XVIIe siècles

Pendant plus de 150 ans, l'Empire espagnol s'enrichit grâce à ses colonies. L’or, l’argent et les pierres précieuses en provenance du Mexique et du reste de l’Amérique transitent par le port de Havane. Ce qui ne manque pas d'attirer la convoitise des pirates, corsaires et autres flibustiers.

1554

Le corsaire français Jacques de Sores attaque Santiago de Cuba, siège de la gouvernance espagnole à Cuba, et réduit la ville en cendres. Le gouvernement est alors transféré à La Havane.

1697

Le traité de Ryswick marque la fin officielle de la piraterie dans la mer des Caraïbes. Les attaques déclinent peu à peu.

1717-1723

Un monopole espagnol contesté

Au XVIIIe siècle, le commerce de la canne et du tabac va bon train : les planteurs cubains s’enrichissent et l’île devient la plus riche des colonies espagnoles. L’Eglise catholique fait bâtir de magnifiques églises sur tout le territoire. La Couronne d’Espagne, soutenue par le clergé, maintient fermement son monopole sur la production et le commerce du sucre et du tabac. Cette intransigeance de la métropole favorise l'émergence de la contrebande. Si bien qu'entre 1717 et 1723, des conflits éclatent entre les producteurs locaux et les représentants de la Couronne. Les opposants sont arrêtés et exécutés.

1762-1763

Occupation anglaise

Ce monopole n’est pas non plus du goût des Anglais, qui réclament à cor et à cri la liberté du commerce. A la fin de la guerre de Sept Ans (1756-1763), une importante flotte anglaise monte un siège devant le port de La Havane. Les Espagnols commettent l’erreur de couler deux navires. Les Anglais les attaquent alors par voie de terre. La Havane se rend aux Anglais au sortir de deux mois de bataille. Après 11 mois d'occupation, un accord est trouvé : les Anglais rendent La Havane à l’Espagne en échange de la Floride.

1791

Révolte haïtienne

En Haïti, alors colonie française, les esclaves noirs, galvanisés par Toussaint Louverture, se révoltent. Ce dernier cherche à établir une république noire mais finira par capituler devant l’expédition envoyée par Bonaparte. Cet épisode provoque l'exode de nombreux planteurs français vers Cuba, qui y apportent savoir-faire et richesses.

1809

Premières manifestations pour l’indépendance.

1845-1873

Les coolies chinois arrivent

La traite triangulaire ayant été interdite, les propriétaires cubains embauchent, via des agences de Macao et Hong Kong, des travailleurs chinois. 130 000 coolies sont embarqués depuis la Chine. Une bonne partie de ces travailleurs, une fois leur contrat terminé, décident de s'établir sur l'île, le voyage retour s'avérant bien trop onéreux.

1851

Première tentative d'indépendance

Face à la guerre de Libération menée par Bolivar au début du siècle en Amérique latine, les Espagnols restent accrochés à Porto Rico et à Cuba, où ils maintiennent l’esclavage. Toutefois, des divisions affleurent au sein de la société cubaine. D'un côté les loyalistes, de l'autre l'opposition, désireuse de voir tomber un système colonial désuet. Les riches propriétaires terriens, regroupés dans le Club de La Havane, tentent de favoriser l’achat de l’île par les Nord-Américains et même d’organiser une invasion libératrice via le général vénézuélien Narciso Lopez, qui sera capturé puis exécuté par les autorités espagnoles en 1851. Un courant plus radical va alors peu à peu émerger, réclamant l’indépendance pure et simple de Cuba.

1860

La population cubaine atteint presque 1,3 million d’habitants. L’industrie sucrière constitue alors le fondement de l'économie de l'île. En 1860, près du tiers de la production mondiale de sucre vient de Cuba !

Carlos Manuel de Céspedes (1819-1874)

Le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Céspedes donne le coup d’envoi depuis son domaine sucrier de la première grande guerre pour l’indépendance cubaine, qui durera dix ans. Il libère ses esclaves et appelle ses compatriotes à se soulever contre le joug espagnol. Celui qu’on appellera le père de la patrie a alors 50 ans. Sa petite troupe – 160 hommes au début, plusieurs milliers par la suite – est très hétérogène : Blancs, Mulâtres, Noirs libres, propriétaires des régions de l’Oriente... Les Espagnols les appellent les Mambis, mot congolais qui signifie « méprisables ». Ces derniers en font un titre honorifique. Les affrontements avec l’armée espagnole sont sanglants. Après six années de lutte, Céspedes n’a plus qu’une poignée de partisans. En 1874, il meurt au combat.

Carlos Manuel de Céspedes © Prachaya Roekdeethaweesab - Shutterstock.com.jpg

10 avril 1869

Proclamation de la République

La république est proclamée à Guáimaro et Céspedes est élu président. Les troupes rebelles libèrent les esclaves et s’emparent de Bayamo. Lorsque l’armée espagnole les y encercle, celle de Céspedes, plutôt que de laisser la ville aux mains de l’ennemi, décide - avec l’accord de ses habitants - de la brûler.

1878

Le pacte de Zanjon

Quatre ans après la mort de Céspedes, la majeure partie des rebelles se résigne à signer le pacte de Zanjon, une paix sans indépendance. Une mince frange d'irréductibles poursuivra la lutte jusqu’en 1880. Une reddition contre amnistie est alors proposée par l’Espagne. Mais le gouvernement ne tient pas ses promesses et emprisonne de nombreux rebelles. Parmi eux, José Martí est condamné au bagne pour avoir rédigé une lettre subversive. Il sera déporté en Espagne en 1879 mais parviendra à s'évader pour rallier New York, puis le Venezuela.

Années 1880

Naissance politique de Cuba

C'est à cette époque que se forment les premiers partis politiques cubains, qui resteront en place jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle. Bien que représentés au Parlement espagnol, peu de cas est fait aux propositions de ces partis, si bien que vont se succéder des soulèvements visant à renverser le pouvoir espagnol. Ces tentatives demeurent toutefois désordonnées. L’union des forces sera réussie par Antonio Maceo et José Martí.

1886

Abolition de l'esclavage

L’esclavage, élément déterminant de la croissance de l'industrie sucrière, est définitivement aboli à Cuba. Cet événement, combiné à la chute des cours mondiaux du sucre, provoque le déclin de l’industrie sucrière.

José Martí (1853-1895)

Né dans une famille modeste, José Martí est un personnage exceptionnel : écrivain de talent, il est peut-être avant tout un homme d’action, un politique conscient que la conquête de l’indépendance passe par la création d’un parti (unique !) et par la guerre, qu’il qualifie de nécessaire. Orateur admiré de ses contemporains, il saura aussi se battre les armes à la main le moment venu. Ce héros national cubain passera la moitié de sa vie en exil. De condamnations en amnisties, il se réfugie aux États-Unis et combat durant toute sa vie pour l’indépendance de son pays. De loin, il organise la lutte et fonde, en 1892, le Parti révolutionnaire cubain, avec l’intention de libérer aussi Porto Rico. Il ne cesse de mettre en garde ses partisans contre le risque d’ingérence des États-Unis.

24 février 1895

Trois ans après la création du Parti révolutionnaire cubain, la lutte reprend. C'est dans la province d’Oriente et à l'initiative de Martí que la seconde guerre d’indépendance est lancée.

19 mai 1895

Lutte pour l'indépendance

Début mai, Martí et le général dominicain Máximo Gomez rejoignent le général Maceo à La Mejorana, non loin de Santiago de Cuba. Le 19 mai, José Martí meurt dans une escarmouche. La lutte continue néanmoins : plus de 900 batailles sont livrées sur le territoire cubain. L'année suivante, Maceo, dit le Titan de Bronze, est finalement tué lui aussi.

1897

Malgré l'arrivée à Cuba de 300 000 Espagnols équipés de matériel lourd, les campagnes restent sous le contrôle des insurgés.

15 février 1898

Du Maine à l'indépendance

Washington, craignant l'établissement d'une république noire à Cuba, envoie le 24 janvier 1898 un cuirassé – le Maine – à La Havane. Le 15 février, une mystérieuse explosion détruit le navire, et 266 hommes d’équipage sont tués. Les États-Unis désignent la main de l’Espagne (bien qu'on les accuse aussi d’avoir eux-mêmes monté cette provocation). Sous ce prétexte, ils déclarent fin avril la guerre à l’Espagne. Le 17 juillet 1898, l’Espagne se rend. Le drapeau américain est hissé à Santiago de Cuba.

10 décembre 1898

Signature du Traité de Paris. L’Espagne abandonne aux États-Unis ses territoires des Philippines, de Puerto Rico et de Cuba. La fin de l’Empire espagnol consacre l’avènement de l’Empire nord-américain.

1898-1902

Un gouvernement militaire nord-américain contrôle l’île. La nouvelle Constitution de l’île est rédigée à Washington en 1901, complétée par l’amendement Platt qui impose à Cuba un droit d’intervention états-unien sur le sol cubain.

20 mai 1902

Premier président cubain

Tomas Estrada Palma est nommé premier président de la République cubaine. L'île restera néanmoins, de fait, une semi-colonie états-unienne vouée à la monoculture du sucre. En 1903, Guantánamo devient territoire nord-américain.

1902-1958

La première moitié du siècle se caractérise par le partage du pouvoir entre les deux principaux partis, les libéraux et les conservateurs. Les nombreux scandales qui secouent les gouvernements successifs accroissent la grogne du peuple.

1925

Le règne de Marchado

Gerardo Marchado devient président. Il tente de satisfaire les intérêts financiers de la bourgeoisie locale et des Américains tout en développant une certaine stabilité de l’économie et de l’emploi. Parallèlement, tout mouvement d’opposition est muselé. Marchado s’octroie le pouvoir à vie. La même année est fondé le premier Parti Communiste Cubain.

1933

Arrivée de Batista au pouvoir

A la faveur de la crise économique mondiale de 1929, la dissidence populaire prend de l'ampleur. En 1933, une grève nationale entraîne la chute de Marchado. Un de ses opposants formera un gouvernement provisoire qui tiendra 100 jours. C'est Fulgencio Batista, sergent de l’armée cubaine qui dominera les 25 années suivantes de l’histoire cubaine, soutenu par l’envoyé spécial américain Summer Welles.

1934

Abrogation de l’amendement Platt par Franklin D. Roosevelt. Les États-Unis ne gardent que la base navale de Guantánamo Bay.

1940

Putsch

Batista se fait élire président en 1940, puis perd les élections en 1944 et émigre en Floride. Il revient de nouveau à Cuba en 1951 et, le 10 mars 1952, il renverse par un coup d’État militaire le gouvernement élu et prend la tête d’une impitoyable dictature. Les États-Unis reconnaissent son gouvernement deux semaines après son putsch.

26 juillet 1953

Fidel Castro entre en scène

Fidel Castro, à la tête d’un groupe de jeunes révolutionnaires, attaque la caserne Moncada. En octobre, lors de son procès, Castro jette les bases de la Révolution, avec un premier manifeste qui sera plus tard publié sous le titre L’Histoire m’acquittera. Condamné à 19 ans de réclusion, Castro est transféré sur l’île des Pins avec la plupart de ses compagnons. Une campagne d’amnistie aboutit à leur libération, mais les révolutionnaires doivent s’exiler au Mexique, où Fidel rencontre le médecin argentin Ernesto Che Guevara.

1956

Début de la guérilla

Fidel organise la guérilla. Le 25 novembre 1956, 82 partisans s’embarquent à bord du yacht Granma, prévu pour une vingtaine de passagers. Ils débarqueront en catastrophe le 2 décembre 1956 sur la plage Las Coloradas, dans l’Oriente. Repérés par les troupes de Batista, seuls 12 d’entre eux, dont Ernesto Guevara, parviennent à s’échapper, tous les autres sont tués. Formant le véritable noyau dur de la Révolution, ils établissent leur quartier général au cœur des montagnes de la Sierra Maestra. 

1957-1958

Guérilla révolutionnaire

La misère poussant les paysans vers la guérilla, les rebelles se comptent bientôt par milliers. Ces derniers s'organisent, occupent de plus en plus de villes et villages. Les troupes de Batista sont tenues en respect dès 1957 et le Che s’empare de Santa Clara en 1958. La même année, une grève générale est organisée en soutien aux Barbudos, ces révolutionnaires barbus. L’armée rebelle, menée par Fidel, Che, Raúl (le frère de Fidel) et Camilo Cienfuegos, attaque de toute part.

1er janvier 1959

Chute de Batista et avènement de la Révolution

Fuite de Batista. L’armée révolutionnaire entre à La Havane dans l’euphorie générale le 8 janvier 1959. Établissement du nouveau pouvoir révolutionnaire dans tout le pays : place à la Cuba Nueva ! À cet instant, la révolution cubaine est avant tout nationaliste et anti-impérialiste, comme l’a toujours affirmé Fidel Castro. Plus tard, le Lider Maximo se tournera vers l’URSS.

1959

Cuba Nueva

La Cuba Nueva tente d'instituer l’homme nouveau. Première étape : la poursuite judiciaire et l’exécution des collaborateurs de l’ex-dictateur Batista. Jusqu’au milieu des années 1960, les autorités matent la contre-guérilla financée par les États-Unis et les Cubains émigrés. Le prix des loyers est réduit de moitié, les propriétaires terriens sont dépossédés, et une vaste campagne d'alphabétisation est lancée.

8 mai 1960

L'URSS, un allié de taille

Rétablissement des relations diplomatiques entre l’URSS et Cuba. Deux mois plus tard, le 6 juillet, l’État nationalise les grandes entreprises américaines et finit par contrôler 80 % de l’activité économique du pays. En représailles, Washington suspend tout achat de sucre et de denrées, avant de cesser l’approvisionnement en pétrole de l’île. L’URSS se substitue alors au grand voisin nord-américain. Elle rachète la production sucrière destinée aux États-Unis et fournit le combustible indispensable à l’île.

19 octobre 1960

Embargo américain

Début de l’embargo économique des États-Unis. Le gouvernement américain accuse l’URSS de livrer des armes à Cuba et décrète l’embargo sur toutes les exportations à destination de Cuba.

3 janvier 1961

Les Etats-Unis s'accrochent

Les États-Unis rompent les relations diplomatiques avec Cuba. La tension monte encore au cours du premier trimestre de 1961. Bombardements sporadiques, sabotages et actions de commandos, organisés et financés par les États-Unis, frappent régulièrement l’île. Le 15 avril 1961, un raid aérien sur les aéroports de La Havane et de San Antonio de los Baños fait 7 morts et 53 blessés. Le lendemain, Fidel Castro proclame le caractère socialiste de la révolution cubaine.

Le 16 avril 1961

Débarquement de la baie des Cochons

1 500 mercenaires cubains exilés débarquent dans la baie des Cochons. Recrutés, armés et entraînés par la CIA, ils espèrent déclencher un soulèvement populaire. Les combats durent plusieurs jours. Mais l’appui aérien promis par la CIA ne vient pas. Avec Castro à sa tête, l’armée régulière cubaine prend le dessus en 72 heures.

1962

Crise des missiles cubains

En 1962, à la demande de Cuba, l’URSS déploie des missiles SS-4 et SS-5 à ogives nucléaires vers le territoire des États-Unis. Directement menacés, ceux-ci se disent prêts à répondre massivement. Jamais, au cours de la guerre froide, l’humanité n’aura été aussi proche d’un désastre apocalyptique. Le 27 octobre 1962, Kennedy et les États-Unis menacent de bombarder les rampes de lancement et de débarquer massivement si le retrait des fusées n’a pas lieu dans les plus brefs délais. Après une confrontation entre les marines russes et américaines au large de Cuba, la situation se désamorce finalement. Le Kremlin démantèle les rampes de lancement. Juste après cet évènement, une ligne directe - le fameux téléphone rouge - entre la Maison Blanche et Moscou est mise en place.

1959-1962

La presse d’opposition disparaît. 250 000 Cubains quittent l'île.

4 mai 1965

La révérence du Che

Che Guevara abandonne ses fonctions gouvernementales. Un an plus tard, il parvient à entrer clandestinement en Bolivie pour y organiser la lutte armée. Il y sera tué le 8 octobre 1967.

Juin 1967

Gratuité totale des services médicaux et de l’enseignement. En 40 ans, le taux de mortalité infantile à Cuba passera de 46,7 ‰ à 5,3 ‰, un meilleur score que celui des États-Unis.

Juillet 1970

Une économie en chute

Lors de la zafra (récolte), les autorités n'atteignent pas l’objectif des 10 millions de tonnes de sucre produits. Seule monnaie d'échange d'un pays dédié à la monoculture, le sucre – dont le cours mondial est alors très faible – ne parvient plus à alimenter un pays au bord de l'asphyxie économique. L'accord (pétrole-sucre) passé avec l'URSS ainsi que les subventions de cette dernière permet à Cuba de ne pas sombrer.

1972

Cuba adhère au COMECON (organisation d'entraide entre pays communistes), pratiquant un jeu de bascule entre Moscou et le mouvement des non-alignés. La Havane accueillera 1979 le sommet des pays non-alignés.

30 octobre 1975

Cuba en Angola

Envoi de militaires cubains en Angola (qui y resteront jusqu'en 1988), à la demande de Néto. Un an plus tard jour pour jour a lieu la proclamation de la Constitution cubaine, socialiste.

Début 1980

Le système politique commence à s'ébranler. 125 000 Cubains quittent l’île pour Miami. L'économie ne parvient à se maintenir que grâce à l'aide de Moscou. Le tourisme massif sur l'île débute.

1er septembre 1990

Período especial

Les accords avec l'URSS sont résiliés et Cuba entre dans une période de récession que les autorités nomment pudiquement Período especial (période spéciale). Manque de pièces de rechange pour les machines russes, manque de carburant, d'aliments, de matériel médical, coupures électriques, baisse drastique de la production sucrière... La loi états-unienne Torricelli (1992, doublée d'une autre en 1996) renforçant l’embargo commercial contre Cuba n'arrange rien.

Juillet-août 1994

35 000 balseros fuient Cuba sur des embarcations de fortune. Face à cette situation, Castro accepte une timide ouverture de l'économie aux capitaux étrangers et mise sur le tourisme.

Fin 2000

Des accords sont signés entre Cuba et le Venezuela : pétrole contre services médicaux.

Janvier 2002

Arrivée des premiers prisonniers d’Afghanistan sur la base américaine de Guantánamo.

31 juillet 2006

Fidel cède la place à son frère

Fidel Castro est victime d'une crise intestinale aiguë. Il cède les rênes du pouvoir à son frère : le général de l’armée Raúl Castro. Le 18 février 2008, le Lider maximo finira par renoncer à la présidence de Cuba, laissant sa place à Raúl la semaine suivante, qui va aussitôt améliorer les conditions de vie des Cubains : achats d’ordinateurs, de téléphones portables et d’équipements électroménagers sont désormais autorisés.

Automne 2010

Cuba est fortement touchée par la crise économique mondiale. Raúl Castro supprime 500 000 emplois publics et annonce dans la foulée une nouvelle loi favorisant l'entrepreneuriat privé.

2011

Lors du VIe congrès du PC cubain, Raúl Castro succède officiellement à son frère et devient le chef du parti communiste cubain. Quelques mois plus tard, les Cubains peuvent pour la première fois depuis la Révolution acheter et vendre appartements et voitures.

Mars 2012

Visite du pape

Le pape Benoît XVI se rend à Cuba pour une visite de 3 jours. Après avoir rencontré Fidel Castro, il se permet, lors de sa dernière allocution à l'aéroport, quelques critiques sur le régime tout en dénonçant l'embargo américain. En septembre 2015, ce sera au tour du pape François de se rendre à La Havane.

11-12 mai 2015

Amitié franco-cubaine

Le président français François Hollande se rend à La Havane, y inaugure le nouveau siège de l'Alliance française et s'entretient avec les frères Castro. C'est la première visite d'un chef d’État français à Cuba. Raúl Castro se rendra en France l'année suivante.

2015

Cuba et les Etats-Unis se rapprochent

Les États-Unis retirent Cuba de la liste des pays terroristes puis rétablissent leurs relations diplomatiques avec l'île. Les deux pays rouvrent leurs ambassades à Washington et à La Havane. Obama appelle le Congrès à mettre fin à l'embargo.

20-22 mars 2016

Visite d'Obama

Barack Obama est le premier président américain à se rendre sur l'île en 88 ans ! Trois jours plus tard, les Rolling Stones donnent à un concert gratuit dans la capitale cubaine. Les bateaux de croisière reprennent de l'activité, suivis de près par les avions en ligne directe entre Cuba et les États-Unis.

25 novembre 2016

Mort de Fidel Castro. Un deuil national de 9 jours est observé.

Juin 2017

Trump prend de la distance

Donald Trump, élu 8 mois plus tôt, déclare vouloir revenir sur les mesures de rapprochement avec Cuba mises en place par Obama. Il ira dans ce sens la fin de la même année, avant de rapatrier le personnel diplomatique américain suite à la crise diplomatique déclenchée par l'affaire des attaques acoustiques. 

Septembre 2017

L'ouragan Irma s'abat sur la côte nord de Cuba.

Avril 2018

Fin du castrisme

Miguel Díaz-Canel, bras droit de Raúl Castro, succède à ce dernier au poste de président de Cuba. En février de l'année suivante, une nouvelle constitution est votée. Aucun changement majeur n'est à signaler pour autant.

2019

Covid-19

Donald Trump accentue la pression économique sur l'île. La pandémie mondiale pousse Cuba à fermer ses frontières au tourisme (secteur clé de l'économie cubaine), qu'elle ne rouvrira qu'en novembre 2021.

2020

La fin du système à deux monnaies est votée pour 2021. Le peso convertible passe aux oubliettes au profit du seul peso cubain.

2021

Joe Biden, le président américain, évalue la possibilité de fermer la prison de Guantánamo. Au printemps, Miguel Díaz-Canel est élu président du PC cubain. A l'été, des manifestations populaires – réclamant la liberté d'expression – d'une ampleur sans précédent secouent le pays.

3 mars 2022

Les États-Unis annoncent la reprise progressive des activités consulaires (à l'arrêt depuis 2017) à Cuba.