2600 AV. J.-C.

Empire proto-hittite ou Hatti

L’Anatolie est le berceau de l’humanité. Le sud-est de la région est peuplé depuis l’époque paléolithique. Les premières traces d’habitat datent d’environ 7000-6500 av. J.-C. Le site de Çatalhöyük, près de Konya (6500-5500 av. J.-C.), est considéré comme le plus ancien du monde. Les hommes cultivaient les céréales, fabriquaient de la bière et adoraient des idoles représentant la Grande Déesse de la fertilité. La terre cuite et le bronze étaient utilisés pour la confection d’objets usuels et d’outils. Les fouilles effectuées à Troie montrent que l’âge du cuivre a débuté aux alentours de 3000 av. J.-C.
Au cours des millénaires suivants, des civilisations puissantes connaissent leur apogée puis leur déclin. Vers 1950 av. J.-C., des populations assyriennes s’installent en Asie Mineure, laissant derrière elles des tablettes d’écriture cunéiforme, premier alphabet connu, et des réalisations artistiques élaborées : bijoux, statuettes d’animaux, disques solaires…

1750 – 1200 AV. J.-C.

Hittite ancien et empire hittite

Vers 1800 av. J.-C., l’invasion de tribus indo-européennes est à l’origine de la formation du royaume hittite dont la grande puissance militaire lui permet de s’étendre jusqu’en Syrie et au Liban, osant même défier l’armée du pharaon égyptien Ramsès II. L’éclatement de l’Empire hittite survient vers 1200 av. J.-C. avec l’arrivée des « peuplades venues de la mer ». La quasi-totalité des villes de l’Anatolie est détruite et la célèbre cité de Troie s’effondre.

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1200 – 130 AV. J.-C.

Les civilisations helléniques (Grecs, Phrygiens, Lydiens) et perse

Dès l’an 1000 av. J.-C., les Grecs s’installent sur la côte ouest de l’Asie Mineure et fondent des colonies le long de la mer Égée, de la mer Noire et de la mer de Marmara qui devient un important centre économique, intellectuel et artistique. Les Phrygiens, peuple d’origine indo-germanique venu de Thrace, arrivent en Anatolie et fondent un royaume gouverné à son apogée par le légendaire roi Midas. Vers 750 av. J.-C., les Lydiens, un autre peuple venu de Grèce, s’installent sur la côte méditerranéenne et étendent leur influence après l’invasion des Cimmériens et la chute des Phrygiens. La civilisation lydienne culmine avec le règne du tyrannique Gygès et s’achève, en 546 av. J.-C., avec celui de Crésus. C’est durant cette période que l’on recense les premières traces de civilisation dans la région d’Istanbul. En 685 av. J.-C., les Grecs venus de Mégare fondent la colonie de Chalcédoine, à l’emplacement de l’actuel quartier de Kadiköy.

Au VIe siècle av. J.-C., Darius Ier fonde l’Empire perse qui, durant trois siècles, va s’étendre sur toute la Mésopotamie, l’Anatolie et même une partie de l’Égypte.
En 334 av. J.-C., Alexandre le Grand débute la conquête de la Perse et de l’Anatolie. En 331-326 av. J.-C., de l’Égypte à l’Inde, l’empire hellénistique d’Alexandre le Grand supplante les Perses. Jusqu’en 130 av. J.-C., les grandes cités se développent et prospèrent.

129-330 APR.J.-C.

L’Empire romain

En 129 av. J.-C., Pergame est la capitale de l’Asie. En 27 av. J.-C., toute l’Anatolie est romaine.
Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), en fin stratège militaire, reconquiert la totalité de l’Empire perse et étend ses terres jusqu’à l’Indus. Il parvient à unifier les villes grecques et véhicule la culture grecque dans toutes les régions qu’il occupe, tout en respectant les coutumes et les divinités locales. Sous son règne, Byzance, après être passée sous le joug de la Perse et d’Athènes et avoir repoussé les attaques macédoniennes, jouit d’une relative liberté et connaît ses premières heures de gloire, en tant que carrefour des grands échanges commerciaux. Les grandes cités Pergame et Éphèse prospèrent. L’exceptionnelle destinée d’Alexandre le Grand est interrompue par sa mort brutale à l’âge de 32 ans.
En 293, l’Empire romain se divise et Byzance devient la capitale de l’Empire romain d’Orient. En 324, l’Empire romain est réunifié par Constantin. Six ans plus tard, en 330, Byzance est nommée capitale de l’Empire romain. La ville prend le nom de Constantinople. C’est la naissance de l’Empire byzantin.

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395-1204

L’Empire byzantin

L’Empire romain se divise définitivement entre Rome et Constantinople, en 395. En 476 a lieu la chute de Rome qui met fin à l’Empire romain d’Occident. De 527 à 565, c’est le règne de Justinien, le plus grand empereur byzantin. Il donnera la forme et la magnificence actuelles à la basilique Sainte-Sophie (532-537). L’année 1054 signe le grand schisme d’Orient. L’Église catholique et l’Église orthodoxe se séparent. Quelques années plus tard, en 1071, les Turcs seldjoukides chassent les Byzantins d’Asie Mineure et commencent leur installation en Anatolie. Dès 1096, c’est le début des Croisades. Les croisés progressent, prennent Jérusalem en 1099, et en 1204 ils arrivent à Constantinople, la ruinent, la pillent et finalement s’en emparent.

1299-1922

L’Empire ottoman

L’Empire ottoman naît en 1299, avec pour première capitale Iznik (Nicée) puis Bursa (Brousse). Conduits par Mehmed II le Conquérant (Fatih), les Ottomans prennent Andrinople (Edirne) en 1361 et, en 1453, ils entrent dans Constantinople et mettent un terme à l’Empire byzantin. Cet événement signe la fin de l’Empire romain d’Orient et constitue un véritable tournant dans l’histoire mondiale. En 1457, Constantinople prend le nom d’Istanbul et devient capitale de l’Empire ottoman. L’Empire ottoman connaît son apogée sous le règne de Soliman le Magnifique de 1520-1566.
Soliman, l’ombre de Dieu sur Terre (1495-1566). Soliman est le sultan qui a régné le plus longtemps, de 1520 à 1566. C’est sous son règne que l’Empire ottoman a connu sa plus grande expansion. Surnommé le Magnifique et le Législateur des Turcs, il n’en a pas moins mené treize campagnes militaires. Décrit comme un être bienveillant et mélancolique, il marque le début de son règne par l’abrogation des lois arbitraires promulguées par son père, Selim Ier. Il autorise à nouveau le commerce avec l’Orient et indemnise les négociants dont les marchandises ont été confisquées. Cohérent dans ses choix politiques et animé d’un fort sentiment de justice, il réussit à instaurer un équilibre au sein d’un empire composé d’une multitude de peuples. Pour donner une solide structure à un territoire aussi vaste, le sultan entreprend des changements substantiels dans le domaine juridique. Il adopte une législation séculière qui intègre le droit musulman. Dans le domaine militaire, il est un homme d’action. Belliqueux sans être belliciste, il organise plusieurs « augustes campagnes ». En outre, mécène, amoureux des arts, il conduit la Sublime Porte à sa plus grande expansion territoriale et à son plus haut degré de splendeur. Son règne prend fin avec sa mort le 10 septembre 1566 alors qu’il tente de conquérir Szigetvá.
En 1683, après deux mois de siège, l’assaut de Vienne par les Ottomans échoue, ils perdent la Hongrie et le contrôle des Balkans. En 1699, le Traité de Karlowitz consacre le premier recul des Ottomans face à l’Autriche, la Pologne, Venise et la Russie.
L’ère des Tulipes, le règne d’Ahmed III (1703-1730) est une époque fastueuse de rayonnement culturel. De 1855 à 1856 a lieu la guerre de Crimée. Les Turcs, les Anglais et les Français attaquent les Russes. La mainmise des Européens sur Istanbul est grandissante. Les sursauts nationalistes européens se répandent au sein de l’Empire ottoman dont le rayonnement décline face aux mouvements de révoltes internes des peuples assujettis. Abdülhamid Han II est le dernier sultan puissant, il règne de 1876 à 1909. C’est sous sa domination que l’empire se disloque et assiste à la rébellion des populations pour obtenir leur indépendance, bientôt suivie par les premières révoltes arméniennes sévèrement réprimées dans le sang et qui firent 200 000 victimes (1894-1896). Le mouvement des « Jeunes-Turcs », la jeune génération des élites turques, est pour la mise en place de réformes sur le modèle occidental. Et, en 1908, alors que le territoire ottoman est en pleine dislocation, ils organisent leur révolution. Le sultan n’est plus qu’un homme de paille.
En 1914, alors que la Première Guerre mondiale est déclenchée, l’Empire ottoman fait alliance avec l’Allemagne et entre en guerre contre la France, l’Angleterre et la Russie. En 1914 et 1915, l’est de l’Anatolie est envahi par les Russes avec l’appui de volontaires arméniens. L’Empire ottoman parvient à reconquérir ses terres et met en place la déportation massive des Arméniens vers la Syrie. De 1915 à 1916, plus de 1 200 000 Arméniens trouveront la mort. En parallèle, Mustafa Kemal s’illustre lors de la bataille des Dardanelles. En 1919, les Grecs débarquent à Smyrne, l’actuelle Izmir. Mustafa Kemal lance un appel au soulèvement lors de son discours à Samsun. Au congrès d’Erzurum et au congrès de Sivas, il pose les premières pierres de la République. Deux camps se font face : les nationalistes (républicains) qui s’opposent aux loyalistes, fidèles au sultan. Le 10 août 1920, le Traité de Sèvres organise le démantèlement pur et simple de l’Empire ottoman et réduit la Turquie à un territoire minuscule autour d’Ankara. Mustafa Kemal installe un gouvernement provisoire à Ankara.
L’année 1922 est une année charnière. Mehmed VI est le dernier sultan, Abdülmecid (Abdül-Medjiid) le dernier calife. Le sultanat ottoman, vieux de plus de six siècles, est aboli.

Mustafa Kemal et la naissance de la République turque

En 1923, le traité de Lausanne annule le traité de Sèvres et consacre la naissance de la Turquie moderne. Le 29 octobre, la République turque est proclamée, avec Ankara pour capitale et Mustafa Kemal pour président. L’ancien Empire ottoman est laïcisé, on lui donne des lois modernes. De 1923 à 1938, de nombreux textes sont rédigés et votés, notamment en faveur des droits des femmes. Ainsi, dès 1930, le droit de vote leur est accordé et, quatre ans plus tard, les femmes sont éligibles. Quant à Mustafa Kemal, on assiste à sa consécration et à son apogée. En 1935, il prend le nom d’Atatürk, littéralement « le père des Turcs ».
Cet enfant de famille modeste, devenu général puis homme politique, est aussi le visionnaire qui a rêvé, pensé et fondé la nation et la République turques. À cet égard, il reste célébré à travers tout le pays. Son honneur est même inscrit dans le Code pénal et toute entrave à son encontre est passible d’une sanction sévère.
Le 10 novembre 1938, Atatürk s’éteint à Istanbul. Ismet Inönü, Premier ministre, devient le deuxième président de la République turque. Depuis, chaque année, la disparition du fondateur de la République est commémorée par une minute de silence à l’heure exacte de sa mort.

Les années après Atatürk

En 1945, la Seconde Guerre mondiale est déclarée et la Turquie entre dans la guerre aux côtés des Alliés. Un an plus tard, et jusqu’en 1950, le pays instaure le multipartisme et des réformes démocratiques. En 1948, un accord de coopération économique est signé entre Ankara et Washington. La Turquie fait partie des États qui reconnaissent l’État d’Israël et le premier pays musulman à faire une telle démarche. En 1951, le pays adhère à l’OTAN. En juillet 1959, elle présente sa demande d’adhésion à la CEE (Marché commun). Quatre ans plus tard, en 1960, le général Gürsel fomente un coup d’État militaire contre le gouvernement en place et démocratiquement élu.
En 1984, le conflit armé avec le PKK, groupe se réclamant du marxisme-léninisme, qui prétend obtenir l’indépendance du Kurdistan (à l’est de la Turquie) par la lutte armée, débute.
En 1989, Turgut Özal devient président de la République jusqu’à son décès en 1993. Süleyman Demirel lui succède. Aux élections législatives anticipées de 1995, le Parti de la prospérité (religieux) sort victorieux. Erbakan devient Premier ministre. Mais en 1997, l’armée fait pression sur Erbakan pour qu’il démissionne, prétextant la défense de la laïcité de la Turquie. Mesut Yılmaz est nommé Premier ministre. Le 19 avril 1999, c’est le raz-de-marée nationaliste aux élections législatives.
En parallèle, le rapprochement Turquie-Communauté européenne se tisse. Le 1er janvier 1996, l’accord d’union douanière avec l’Europe entre en vigueur. En 1999, la Turquie est officiellement candidate à l’adhésion à l’Union européenne.
En 2000, Ahmet Necdet Sezer accède à la présidence de la République et fait face à la crise économique qui touche le pays de plein fouet un an plus tard. En 2002, les élections législatives anticipées sont remportées par le parti islamiste AKP (Parti de la justice et du développement), avec plus de 34 % des voix. La peine de mort est abolie. L’état d’urgence, imposé au pays pour lutter contre la rébellion kurde dans le Sud-Est anatolien, est levé pour la première fois depuis 15 ans. Cette mesure fait partie des conditions de l’Union européenne pour l’ouverture de négociations sur l’adhésion de la Turquie.

La Turquie et l'Union Européenne © Lukasz Stefanski - shutterstock.com.jpg

2000-2010

En mars 2003, Recep Tayyip Erdoğan devient officiellement Premier ministre et fonde le 59e gouvernement. Quatre attentats à la bombe dans l’année font près de 60 morts et des centaines blessés. En 2004, un référendum est organisé à Chypre. Les Chypriotes turcs se déclarent en faveur de la réunification, tandis que les Chypriotes grecs rejettent le projet. En octobre, la commission de l’UE émet un avis favorable en vue d’entamer la phase d’adhésion de la Turquie. En 2005 et 2006, la monnaie, la nouvelle lire, est introduite. L’inflation se stabilise. Les négociations avec l’Union européenne (UE), elles, patinent. La même année 2006, en octobre, les rebelles kurdes décrètent un nouveau cessez-le-feu. Le pays expérimente une montée de l’intégrisme sur son territoire. En 2007, le Parti de la justice et du développement, l’AKP, remporte les législatives anticipées et Erdoğan est reconduit au poste de Premier ministre. Abdullah Gül, issu de la mouvance islamiste (AKP), est élu président de la République. L’armée lance des raids aériens contre les bases du PKK en Irak. En 2009, l’AKP remporte les élections municipales. Le président signe un projet de loi limitant l’exercice du pouvoir des militaires.

2010-2020

En 2010, des hauts gradés de l’armée sont interrogés par la justice pour leur implication présumée dans un complot visant à renverser en 2003 le gouvernement Erdoğan. C’est le « procès Ergenekon », une affaire politique obscure qui secoue et occupe l’actualité intérieure du pays pendant plusieurs années. Dans le même temps, le gouvernement présente un projet de révision de la constitution pour mettre le pays « en conformité avec les normes européennes ». 58 % des Turcs répondent favorablement au référendum portant sur une révision de la Constitution réduisant le poids de l’armée.
En 2011, et pour la troisième fois consécutive, l’AKP d’Erdoğan remporte les législatives. Mais il lui manque 4 voix et il n’a pas la majorité requise à l’Assemblée pour modifier seul la Constitution et ainsi aller vers un système présidentiel.
En 2013, Istanbul et la Turquie tout entière sont ébranlées par les « événements de Gezi ». Le 31 mai, suite à la violente répression policière contre des militants pacifistes qui s’opposent à un projet d’aménagement urbain de la place Taksim visant à la destruction du parc Gezi, de nombreuses manifestations (et répressions) enflamment tout le pays avec des allures de mai 68.
Le 6 août, après cinq ans de procès, le verdict de l’affaire Ergenekon tombe. 275 anciens responsables militaires écopent de lourdes peines, accusés d’avoir organisé un complot afin de renverser le gouvernement AKP. Répercussions ou conséquences du soulèvement populaire, le gouvernement AKP durcit les lois en faveur de sa ligne islamo-conservatrice. En septembre, il fait entrer en vigueur la loi sur la restriction de l’alcool. Désormais, la vente de boissons alcoolisées de 22h à 6h du matin dans tous les commerces, excepté les bars et les restaurants, est interdite. Ainsi que la consommation et la vente à moins de 100 mètres des écoles et lieux de culte.
Après les événements du parc de Gezi, les élections municipales de mars prennent une envergure nationale. Et en mars 2014, l’AKP remporte le scrutin avec 44 % des voix. En août, Recep Tayyip Erdoğan devient le premier président de la République turque élu au suffrage universel direct. Investi dès le premier tour avec 52 % des voix, le nouveau chef de l’exécutif assied sa légitimité. Ahmet Davutoğlu, ancien ministre des Affaires étrangères, est nommé Premier ministre. Le nouveau président entend renforcer ses prérogatives de chef d’État, au prix de nombreuses réformes de la Constitution.

En juillet 2016, une tentative de coup d’État échoue. Le pays connaît alors une purge sans précédent.

En juin 2018, Recep Tayyip Erdoğan est une nouvelle fois réélu président de la République avec 52,5 % des voix.

2023

Le 6 février 2023, deux tremblements de terre particulièrement dévastateurs ont causé la mort de plus de 50 000 morts dans le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie.

1,2 millions de personnes ont dû être relogées en urgence, 400 000 sinistrés ont été évacués, 85 000 bâtiments ont été détruits. C’est l’un des cinq séismes les plus meurtriers dans le monde depuis le début des années 2000. La faille d’une longueur de 150 kilomètres et d’une épaisseur de 25 kilomètres a été particulièrement destructrice. Des dizaines de promoteurs immobiliers qui tentaient de fuir le pays après la catastrophe ont été arrêtés par la police, accusés de ne pas avoir respecté les normes sismiques dans ces zones particulièrement exposées. 49 pays (dont la France et la Grèce) ont envoyé de l’aide et des secours aux deux pays touchés par ce drame.

2023 sera une année électorale déterminante pour la Turquie. L'élection présidentielle se tiendra le 14 mai 2023, en même temps que les élections législatives. La grave crise économique dans laquelle s'enfonce le pays depuis plusieurs mois et qui a entraîné une forte hausse de l’inflation et du chômage a rendu l'AKP d’Erdoğan très impopulaire. Le président sortant Recep Tayyip Erdoğan est candidat à sa réélection et se prépare à un combat électoral intense.