Ibis chauve © selim kaya photography - shutterstock.com.jpg

La faune

La Turquie compte de nombreuses espèces animales sur son territoire : plus de 80 000 ont été recensées. En comparaison, on en dénombre quelque 60 000 dans toute l’Europe. Parmi les espèces turques, on répertorie environ 114 mammifères. Écureuils, lapins ou hamsters, les familles de rongeurs sont les plus communes. Mais le pays abrite aussi d’autres animaux plus imposants : parmi eux, on trouve l’ours brun, le caracal, le loup et le lynx. Également des reptiles et des amphibiens (150 espèces), dont différentes espèces endémiques telles que le lézard de Kayseri et de Kars, la salamandre d’Antalya ou encore les grenouilles du Taurus et de la ville de Tavas. Quant à la tortue caouanne, aussi appelée Caretta caretta, elle a pu être préservée grâce aux efforts déployés pour sa sauvegarde. On la retrouve ainsi sur les bords de la mer Égée et de la Méditerranée, elle est très populaire dans le pays.
La Turquie répertorie un nombre très important d’espèces d’oiseaux indigènes ou migrateurs. Près de 400 espèces sont observables dans le pays, ce qui place la Turquie en bonne position parmi les paradis ornithologiques. Si vous êtes chanceux, vous pourrez même apercevoir le vautour noir, qui a complètement disparu en Europe.
L’emplacement du pays, entre Europe et Asie, fait de lui un carrefour migratoire considérable pour les oiseaux. Au printemps, des groupes entiers de volatiles se déplacent pour gagner des terres moins chaudes, offrant un spectacle incroyable de ballets aériens dans le ciel. Certains d’entre eux restent en Turquie et se réfugient dans les lacs du pays, tels que les marais du Sultan (Sultan Sazlığı) dans la plaine de Develi. L’amateur averti pourra y observer des canards, des oies, des cormorans, des cigognes, des grues cendrées. Le Tuz Gölü (en turc « lac de sel ») est la deuxième aire de repos de choix pour ces oiseaux. Le deuxième plus grand lac du pays, situé à une centaine de kilomètres de Konya, en Anatolie centrale, est caractérisé par son eau salée (d’où son nom).
Quand l’automne pointe et que les oiseaux se sont reproduits, ils s’envolent vers le continent africain en quête de nouveaux refuges plus chauds.
On trouve également plusieurs espèces d’oiseaux rares le long de l’Euphrate, comme l’ibis chauve et le hibou moyen-duc. Mais les endroits préférés de nombreuses espèces restent les marais d’Ereğli et le mont Demirkazik, le plus haut de la chaîne des monts Taurus.
Avec quatre mers adjacentes, la Turquie est un pays qui dispose d’une très belle ressource marine et d’une grande variété de poissons. Si certains n’ont plus à être présentés tellement ils sont présents sur les étals de marché – comme le hamsi, un anchois de la mer Noire très populaire en friture –, sachez que les eaux turques dénombrent pas moins de 384 espèces de poissons. Les plus connus sont le mulet (kefal), la daurade (çapak), le rouget (barbun), le turbot (kalkan) et le bar (levrek). Évidemment, la surpêche et certaines techniques de pêche sont dommageables et amenuisent drastiquement cette ressource.

La flore

Pendant des millénaires et grâce à certains mouvements géologiques, le territoire de la Turquie a été façonné de multiples façons. On y trouve ainsi de nombreux massifs montagneux, de vastes étendues de steppes et une flore exceptionnelle. Cette incroyable vie végétale est notamment le fait de l’arrivée tardive de l’agriculture et de l’industrie dans le pays. Une large partie des zones côtières et tempérées de la Turquie est couverte de forêts de pins et de maquis. Ces zones sont sujettes aux incendies fréquents. Et, chaque année, ce sont environ 20 000 hectares de forêt qui partent en fumée. Si l’on s’élève en altitude, on trouve des bois de cèdres, de pins et de sapins.
La Turquie a un sol vaste et riche qui permet toutes sortes de cultures : cerises, figues, abricots, noix, noisettes, pois chiches, lentilles, blé… Chaque région a ses spécialisations.
La région de la mer Égée est reine dans la culture des agrumes, du raisin, de l’olive, du coton, du tabac.
Un peu plus au sud, la région méditerranéenne avec son climat ensoleillé toute l’année permet la culture des fruits tropicaux. Ainsi, localement, on fait pousser des kiwis, des bananes, des avocats et des champignons, qui ont été introduits récemment. La culture de la pistache (la Turquie est le troisième producteur mondial) se concentre dans le sud-est du pays, à la frontière de la Syrie, particulièrement dans la province de Gaziantep. Quant à la grenade, le fruit roi en Turquie, elle est cultivée à 65 % dans les environs de Mersin.
Au centre de la Turquie, les steppes étendues accueillent les céréales, les tournesols, mais aussi les pommes de terre, les betteraves à sucre et le pâturage. Le paysage de la steppe est très changeant et offre différents visages selon les saisons. Le printemps apporte son lot de fleurs multicolores. Crocus, violettes, marguerites et coquelicots se mélangent pour créer un décor fabuleusement bucolique. Notez qu’un grand nombre de fleurs destinées à l’ornement y ont été cultivées pendant plusieurs générations, dont la plus populaire est la tulipe (originaire de Syrie et non des Pays-Bas !) ou encore le lys.
La région de la mer Noire, qui se distingue par son climat tempéré très humide, accueille, sur les hauteurs, des chênes, des hêtres, des pins, des aulnes, des érables, des épinettes orientales. En contrebas, sa côte sert à faire pousser le thé (la Turquie compte parmi les 5 premiers producteurs de thé au monde), les noisettes (70 % de la production mondiale), le maïs, les prunes et les cerises.
L’est du pays, avec son environnement aride, semi-désertique et montagneux, est, quant à lui, le parent pauvre de l’agriculture du pays.

La protection de la biodiversité

Le gouvernement turc a pris conscience, ces dernières années, des atouts naturels dont dispose son pays et de l’urgence de les protéger. La protection de l’environnement en Turquie est ainsi devenue un vrai sujet qui fait régulièrement l’actualité. Entre 2003 et 2013, une stratégie d’adaptation a été mise en place en Turquie par des accords et convention avec l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques. La rigueur de la politique de l’OCDE sur l’environnement a fortement influencé le cadre environnemental durable en Turquie. En outre, des préconisations via les organisations internationales ont permis de réaliser de nombreuses études en partenariat avec les organismes de protection de l’environnement local.
Depuis 2003, et son entrée dans l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la Turquie a renforcé ses capacités en matière de recensement de son patrimoine naturel et l’accès à ses données. Un Centre régional de l’environnement pour l’Europe centrale et orientale (REC) a été créé par l’action conjointe du gouvernement turc et de la Commission européenne à Ankara. L’une des missions du centre est d’aider toutes les parties prenantes à résoudre les problèmes d’environnement, de promouvoir l’échange d’informations et la participation du public à la prise de décisions dans le domaine.
En parallèle, des habitats et des refuges en faveur de la biodiversité ont été créés dans de nombreuses zones, sur les côtes notamment. Les programmes d’éducation et de recherche ne cessent d’étoffer le réseau environnementaliste turc et plusieurs conventions internationales ont été signées afin de protéger et préserver les espèces ainsi que leurs habitats naturels.
Pourtant, malgré des efforts et l’incitation européenne, la Turquie reste confrontée à des problèmes et des manquements environnementaux. Et le défaut d’investissement et de moyens ne permet pas au pays de s’aligner complètement sur le modèle européen. Une chose est sûre, si la Turquie veut sauvegarder son patrimoine naturel unique au monde, elle doit redoubler d’efforts dans tous les domaines : gestion de l’air, de l’eau et des ressources naturelles. Dans le dernier palmarès concernant la performance environnementale, établi par l’Université de Yale en 2018, la Turquie fait pâle figure en occupant la 113e place du classement sur… 186.