Un moyen de déplacement
Comment se déplacer lorsque tout est couvert de neige et de glace ? Voici la question qui a donné naissance aux premiers skis, ces planches de bois qui rendaient bien des services aux hommes. Il semblerait que les premiers skis aient été fabriqués dans la région de la Baltique, proche de l’actuelle Estonie. Les archéologues y ont retrouvé des fragments datés au carbone 14 entre 6000 et 7000 av. J.- C. ! Ces skis étaient taillés dans la masse, c’est-à-dire directement dans un tronc et non à partir de planches. Certaines gravures rupestres retrouvées en Scandinavie et en Sibérie, datant d’environ 5000 av. J.-C., attestent d’ailleurs de la présence du ski car elles représentent des figures anthropomorphiques debout avec deux traits à leurs pieds. La conservation différentielle des matériaux n’a laissé que peu de traces d’outils en matière végétale, mais les gravures du site préhistorique d’art rupestre d’Alta (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1985) en Norvège permettent par exemple d’attester de leur réalité : arcs et flèches, nasses, enclos et… skis !
Evolution du ski
Les skis ont évolué petit à petit au fil des années vers toujours plus de finesse et de légèreté. Ski de fond et de télémark sont ensuite pendant longtemps restés un mode de déplacement avant de finalement devenir une pratique sportive. La technique du ski alpin a été développée au cours des deux guerres mondiales comme moyen de déplacement rapide en montagne. Pour se donner une idée, les premières remontées mécaniques ne datent que du début du XXe siècle. Aujourd’hui, les skis ont évidemment bien changé : skis alpins en matériaux composites, renouveau du ski en bois par de jeunes designers, skis télémark, skis de randonnée, skis de randonnée nordique, skis de fond skating et alternatif, skis de poudreuse… L’innovation en matière de construction de skis est globalement constante, avec de nouveaux modèles présentés chaque année. Si vous voulez vous équiper et que l’écologie est l'une de vos préoccupations, préférez les constructeurs français qui proposent des skis fabriqués en France : Rossignol et Dynastar, dont une partie de leur production est encore made in France. Le renouveau de l’artisanat dans ce domaine offre par ailleurs une belle diversité.
Une région de glisse
Avec ses nombreuses vallées, toutes proches, toutes différentes, le Tyrol a une géographie qui permet une pratique variée de la glisse. Quelque 80 domaines skiables plus beaux les uns que les autres, plus de 8 000 km de pistes, les déclivités les plus variées allant jusqu’à 80 % pour les amateurs d’adrénaline. C’est naturellement au ski alpin que l’on pense en premier lorsque l’on évoque le Tyrol, avec ses merveilleuses stations, ses compétitions de haut vol et la pléiade de champions que la région a fournis, à l’image de Toni Sailer, Gregor Schlierenzauer, Werner Grissmann ou les Hinterseer père et fils. Les Tyroliens se sont aussi illustrés dans les disciplines les plus variées des sports de glisse, du télémark au saut à ski en passant par le snowboard ou le combiné nordique. Et pour cause : la population du Tyrol doit être l’une des plus élevées au monde à pratiquer régulièrement un sport d’hiver. Amateurs de poudreuse et de freeride, le Tyrol est aussi fait pour vous ! Mais les sports de glisse praticables au Tyrol ne se limitent pas au ski alpin : côté ski de fond, le Tyrol n’a rien à envier à personne, car il existe de nombreux domaines magnifiques pour pratiquer le pas du patineur avec des vues superbes et des circuits de pistes variées et très bien damées.
Toni Sailer, héros tyrolien
Anton Engelbert Toni Sailer est l’une des grandes figures du ski alpin au niveau mondial, et il vient du Tyrol ! Né en 1935 à Kitzbühel et mort en 2009 à Innsbruck, il est le premier dans l’histoire du ski alpin à remporter trois titres olympiques (descente, slalom et géant) lors d’une même édition aux Jeux olympiques d’hiver de 1956 à Cortina d’Ampezzo. Ses 7 médailles d'or (gagnées en deux éditions seulement !) font de lui le skieur le plus titré en championnat du monde et ce record reste inégalé à ce jour. On sait que les carrières sportives sont courtes, et pour lui ce le sera particulièrement : à 23 ans il arrête le ski pour le cinéma (une vingtaine de films à son actif) et la musique puis retourne au ski comme directeur technique de l’équipe d’Autriche, puis dans le monde des organisations, mais également comme homme d’affaires avec sa marque de ski et l’ouverture d’un hôtel à Kitzbühel.
Le ski de randonnée
Aussi appelé le ski-alpinisme, le ski de randonnée (ou ski de rando) est une des nouvelles disciplines à la mode. Cette pratique consiste à monter les pentes avec des skis de type alpin équipés de peaux de phoque afin de pouvoir monter sans glisser en arrière. Une fois arrivé en haut, on enlève les peaux et on fixe sa chaussure et son ski en mode « descente ». Le système de peaux de phoque a été au départ développé par les militaires pour se déplacer rapidement et plus facilement en montagne l’hiver. Le ski de rando a longtemps été appelé ski de printemps car il se pratiquait à partir du mois de mars, les conditions avalancheuses étant alors plus favorables. C’est un sport dangereux car on est en pleine nature, sur des pentes parfois très raides, et donc jamais vraiment à l’abri d’une avalanche. Si vous débutez, il est impératif de partir avec un guide et le matériel adéquat qui peut vous sauver en cas d’avalanche : DVA, pelle, sonde, airbag. Ne partez pas seul à l’aventure sans au préalable avoir prévenu où vous alliez, ni vous être renseigné sur les conditions météorologiques et le risque d’avalanche. Le ski d’alpinisme fera son entrée pour la première fois aux Jeux olympiques de 2026 qui auront lieu à Milan-Cortina. Cette discipline comptera cinq épreuves : sprints femmes et hommes, courses individuelles femmes et hommes, et relais mixte. En bonne place pour remporter une médaille, on peut notamment citer les Français Axelle Gachet-Mollaret qui a remporté le Grand Globe 2021 et Thibault Anselmet, originaire de Bonneval-sur-Arc, 2e au classement général de la Coupe du monde chez les hommes. Le ski de rando s’est aujourd’hui démocratisé et se pratique aussi de plus en plus sur les pistes de ski alpin. La période de Covid-19 a largement participé à faire grimper en flèche le nombre d’adeptes de ski de rando car les remontées mécaniques étaient fermées. Les animaux sont quant à eux un peu moins fans, car qui dit ski de rando dit déranger les animaux sauvages dans leur zone d’habitat naturel, ce qui peut aller jusqu’à les faire fuir ou interrompre une couvée par exemple, alors un minimum de vigilance s’impose. Heureusement, pour ce qui est des JO, cette discipline ne nécessitera pas d'infrastructures nouvelles pour son déroulement !
Vous avez dit après-ski ?
Si c’est important d’avoir une bonne paire d’après-ski pour marcher dans la neige, l’après-ski tyrolien n’a rien à voir avec une paire de chaussures ! Il s’agit des moments festifs organisés en fin d’après-midi dans presque tous les bars afin de faire la fête après une journée sur les pistes. Cette tradition a lieu principalement dans le Tyrol autrichien, moins dans le Sud-Tyrol. Dans le Tyrol autrichien, il y a une véritable culture de « l’after-ski », devenue en quelque sorte l’un des emblèmes associés aux activités de glisse hivernales. Le must : être une ribambelle de copains installés côte à côte et boire des shots d’eau-de-vie locale qui sont fixés sur une même planche de bois, afin que tout le monde soit obligé de boire cul-sec et en même temps !
La Streif, une piste mythique de renommée mondiale
Cette piste de ski alpin située à Kitzbühel est incomparable et possède tous les éléments d'une piste de course de descente classique : des pentes raides qui se traduisent par des sauts à grande vitesse, des courbes, des sections de glisse et des bosses spectaculaires. Chaque année, des milliers de spectateurs sont séduits par la course organisée sur la Streif et l'ambiance unique qu'elle crée. Des sections clés sont toujours fermées à partir du 6 janvier environ pour permettre la réalisation des travaux de préparation à la course : fabrication de neige de culture et mise en place des protections. Toute la piste est préparée, solidifiée et gelée, tandis que des clôtures de sécurité, des infrastructures de sécurité, des tribunes spectateurs et des équipements TV sont également mis en place. La Streif tire son nom de Streifalm, le nom de la prairie qui se trouve sur la partie supérieure du parcours. Le pré avait quant à lui probablement été nommé d'après un fermier de Brixen nommé « Straiff » La légende raconte que le saut Mausefalle (souricière) a été inventé par Toni Sailer senior, père de la superstar du ski Toni Sailer, parce que la section lui rappelait une vieille souricière en fil de fer. De manière générale, tout le monde peut skier sur la Streif en hiver. La Familienstreif est une portion d’où les sections les plus difficiles sont exclues, transformant la Streif en une agréable piste rouge. Les sections phares, comme la Mausefalle, la Steilhang et l’Hausbergkante sont classées parmi les pistes de ski « extrêmement difficiles » car souvent très glacées. Réservées aux skieurs confirmés, donc !
