Course de buffles, Mekepung © CatwalkPhotos - Shutterstock.com.jpg
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Les espèces terrestres de la faune balinaise

Les canards sont partout dans le paysage. Ils marchent debout, à la queue leu leu, suivant un homme ou un enfant muni d’un bambou coiffé d’un drapeau. On les utilise pour les offrandes et pour les repas de fête ou de cérémonie. Certaines recettes tout à fait savoureuses, comme le bebek tutu, font partie des mets les plus délicats.

Les Balinais possèdent quasi tous une kyrielle de chiens qui, contrairement à l’impression qu’ils donnent, ne sont jamais errants. Preuve en est le grand nombre de petshops que l’on peut croiser un peu partout, en ville comme à la campagne. Pelés, galeux et postés à tous les deux mètres, les chiens semblent au moins aussi nombreux que les hommes. Parfois couchés au milieu de la route ou la traversant assez nonchalamment pour que l’on risque à tout moment de les écraser, ils demeurent, malgré leur apparence un peu effrayante, très calmes et quasi jamais agressifs. Il est cependant de bon ton d’éviter les rassemblements canins car c’est là que l’agressivité peut dégénérer en combat général.

Les cochons (babi), souvent de couleur noire, ont le dos creusé et le ventre pendant. Ils sont élevés également pour leur chair et pour la préparation des offrandes dans différentes cérémonies. Les poulets sont élevés pour leur chair ou pour les offrandes, mais le coq constitue un domaine à part. Le Balinais l’élève pour les combats et il représente pour lui un animal doué de mille talents. Parfois même, le propriétaire parera son champion des couleurs les plus improbables en le teignant « pour le fun ».

Les singes, des macaques, sont omniprésents sur les deux îles où les forêts aux singes abondent, mais aussi dans de nombreux temples. Ils ont la réputation d'exceller dans le vol, en leur présence, faites donc attention à vos affaires et surveillez régulièrement votre sac.

Les vaches balinaises sont gracieuses et ont des yeux de biche. Les Balinais élèvent des vaches à viande pour les sacrifices ou pour les vendre, mais ils n’en consomment jamais en dehors des sacrifices, cet animal étant sacré chez les hindouistes. Dans le parc national de Bali Barat, on peut observer des singes noirs, des cerfs, et des varans qui continuent à se reproduire en toute tranquillité.

Les courses de buffles

Le buffle balinais est présent exclusivement pour les travaux des champs, et l’on n’en verra donc que peu. Célèbre pour ses courses de buffles ou mekepung, Negara est le théâtre de courses certains dimanches entre juillet et octobre. Lors de la fête de l’indépendance – le 17 août – l’une des plus importantes mekepung est organisée. Les attelages réunissent deux à quatre buffles, coiffés (comme seuls les Balinais peuvent le faire) et les cornes emmaillotées. Ces bestiaux ont fière allure et la course, longue de deux kilomètres, provoque l’enthousiasme délirant des spectateurs. Les équipes sont choisies en fonction de leur situation par rapport à la rivière Ijo Gading. Avant la course proprement dite, les kerbau (buffles) paradent devant la foule comme des majorettes. L’attelage est confectionné en bois et laisse la place à un pilote. Les gagnants font marquer des points à leur équipe, mais on note également le style du pilote et de l’attelage. Les spéculations vont bon train, même si les paris ont été interdits à Bali en 1981. Ces courses gratuites sont situées un peu partout dans les environs et du côté de Delod Berawan.

Espèces marines

Les tortues formaient, il y a encore quelques années, un plat de choix pour les touristes. Bien qu’elles figurent encore dans les cérémonies balinaises sous forme de satay (notamment lors du limage de dents), elles ont disparu de la carte des restaurants. Il reste toutefois certains endroits où l’on peut acheter des boîtes, des peignes et des pinces à cheveux en écaille… A éviter ! Fort heureusement, les tortues désormais classées parmi les espèces protégées, se sont réfugiées aux abords de l'île de Menjangan, au large du parc Bali Barat. Lors de sessions de plongée ou de snorkeling dans les eaux balinaises, on pourra admirer raies Manta, requins (inoffensifs : pointe blanche, requins nourrices etc.), mola-mola (ou poissons lune), poissons crocodile, hippocampes pygmées, murènes, poissons empereur, barracudas, étoiles de mer et encore moult autres espèces. Les coraux de la famille corail champignon constituent un refuge naturel pour beaucoup de poissons.

Les fonds marins de Pemuteran

La barrière de corail de Pemuteran, au nord-ouest de l'île, a été considérablement endommagée au cours des décennies passées, à cause de pratiques de pêche violente et du courant chaud d’El Niño qui a tué une bonne partie de la vie sous-marine à la fin des années 1990. Depuis lors, le réchauffement climatique n’arrange rien. Pour observer la barrière de corail qui subsiste, il faut prendre un bateau et se rendre à quelques kilomètres au large. On peut alors observer la faune marine la plus variée de Bali. Et bientôt, ce sera possible de le faire sur les plages de Pemuteran : en effet, un grand programme pour réimplanter le corail le long de la côte est mené. La technique fort astucieuse consiste à faire passer un faible courant sur un cadre de métal en forme de grilles. Le principe de l’électrolyse se met alors en marche et des minéraux se déposent sur les grilles. Ces minéraux attirent les coraux qui s’en nourrissent. Et les poissons ne tardent pas à affluer. L’avantage de cette technique artificielle, mais non polluante, c’est sa vitesse : en raison de l’abondance de substances minérales, le corail se développe plus vite. Les résultats sont très encourageants et l’on peut d’ores et déjà observer aux masques et au tuba les nouveaux coraux, en comparaison avec les vieux squelettes gris qui traînent dans l’eau. Le club Yos Dive, l’hôtel Taman Sari et l’Archipelago Dive Club sont à l’origine de cette grande campagne appelée Pemuteran Karang Lestari Coral Conservation Project. La technique Biorock®Process a été déposée et est à l’œuvre dans d’autres régions du monde comme les Maldives ou les Seychelles. On peut observer cette culture artificielle de corail devant les hôtels Taman Sari et Pondok Sari de manière libre.

Une végétation variée

C’est surtout dans l’ouest, dans le parc national de Bali Barat, que l’on trouve les plus anciennes variétés végétales. Ce parc couvre actuellement plus de 90 000 ha de zones protégées, si l’on compte le parc lui-même (19 000 ha), les 50 000 ha d’espace protégé à l’intérieur des terres et les 10 000 ha de récifs coralliens situés au large de la côté nord-ouest de l’île. On ne peut que saluer cette politique de l’environnement après les dégâts naturels provoqués par un tourisme sauvage dans le sud de Bali. On peut distinguer quatre types de forêt. La forêt pluviale dite de plaine, surtout à l’ouest, abrite des espèces rares, des arbres énormes et une faune préservée qui échappent encore au tourisme et à ses nuisances. La forêt à feuilles caduques au nord-ouest dans des régions accidentées et difficiles à atteindre comprend principalement des sapotilliers. La savane est le royaume des palmiers lontar : leur tronc est long et mince comme celui d’un cocotier et les feuilles sont concentrées au sommet en bouquets. Vous pourrez également observer les arbres crocodiles (panggal buaya), appelés ainsi à cause des écailles de leurs troncs et de leur bois de satin blanc, et les bois de rose (sonokeleing), avec leurs troncs noueux pouvant dépasser 25 mètres, utilisés en ébénisterie pour leurs reflets violacés. La forêt dite de montagne, rarement en dessous de 1 500 m, abrite notamment casuarinas et filaos.

Les arbres

Les banyans (sorte de ficus géants) sont sacrés et l’on peut voir les Balinais les vêtir de tissus à damier noir et blanc. Leurs racines aériennes leur permettent de se développer à l’infini et de nourrir une faune importante (calaos, chauves-souris, singes et écureuils). Certains d’entre eux, plusieurs fois centenaires, font l’objet d’une profonde vénération dans toute l’île. Dans les temples, vous pourrez apprécier les troncs noueux des frangipaniers qui apportent les fleurs nécessaires aux offrandes. Les bambous, de toutes tailles (certains peuvent atteindre trente à quarante centimètres de diamètre), poussent dans toute l’île et servent aussi bien à la construction de maison et la confection des meubles qu’à la taille des baguettes de satay, aux résonateurs des lames du gamelan comme aux lames mêmes de certains gamelans.

Les palmiers sont de plusieurs sortes : lontar, à sucre qui sert à composer les offrandes ou à faire du feu dans les cuisines, les cocotiers dont on utilise évidemment les noix pour en extraire la pulpe, l'écorce dans la production de nattes entre autres, et enfin les feuilles pour la fabrication des chapeaux, des paniers et des chaussures.

Vous observerez aussi d’autres arbres, comme le pangge baya ou l’ébène, plus rare, mais présent dans certaines régions. Le bois pule (prononcez « poulé ») est une sorte de balsa, extrêmement léger et qu’on utilise pour la sculpture des masques de danse.

Les fleurs

On trouve une multitude de fleurs plus exotiques les unes que les autres. Les Balinais raffolant des plantes, les rues de chaque village sont multicolores et embaument abondamment. On reconnaîtra facilement les hibiscus rouges, roses et blancs, les jasmins, les bougainvilliers, les lauriers roses et blancs, les nénuphars qui protègent les crapauds buffles, les lotus, les poinsettias et autres. Mais on découvrira avec ravissement les angsoka aux grappes rouges et orangées, les cempaka jaunes (magnolias) au parfum si enivrant, les frangipaniers roses ou jaunes au parfum acidulé, les manori et les centaines d’orchidées, du blanc capiteux au noir inquiétant. Bref, partout, dans les temples et les jardins, sur le bord des routes et dans les pépinières, les fleurs abondent. Souvent, en se promenant, on voit des lys grimpants, les sungsang, non loin de fleurs au parfum désagréable mais à la beauté fraîche, les lantana ou kerasi.

Les cultures

Bali et Lombok cultivent essentiellement le café, le tabac, le riz et les arbres fruitiers. Ces derniers offrent une variété et une quantité suffisantes pour nourrir toute la population de l’île : jackfruit, pastèque, banane, ananas, melon, pomme, mangue, papaye, goyave, salak (ou fruit serpent en raison de sa peau ressemblant à ce reptile, de la taille d'une noisette, à la chair blanche et au goût sucré proche de l'ananas et de la fraise, un régal !), citron vert, etc., on n’a que l’embarras du choix. Les cocotiers, très largement employés pour la construction, les vêtements et la cuisine, forment un peu partout sur le territoire de larges ensembles de plantations, prétexte à de jolis clichés. Pour aller à la découverte des différentes espèces, une visite au jardin botanique de Bedugul fait partie des excursions de choix.