Vendée Globe, édition 2020, Les Sables-d'Olonne © Thomas Pajot - Shutterstock.Com.jpg

En préambule

Le 8 novembre 2020 était donné, aux Sables- d’Olonne, le départ de la 9e édition du Vendée Globe, cette course mythique, véritable « Everest des mers », et rendez-vous incontournable des amateurs de défis maritimes et d'aventure nautique. Le Vendée Globe est à ce jour la seule course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. D’où cette frénésie médiatique et cet engouement du public dans le monde entier.

Pionnier en matière de course autour du monde en solitaire, le Golden Globe initia en 1968 la première circumnavigation en solitaire, sans escale, en passant par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn). Sur les neuf marins à s’élancer, le Britannique Robin Knox-Johnstonun est le seul à réussir l'exploit de revenir à Falmouth, après 313 jours de mer.

Quelque 20 ans plus tard, c’est le navigateur Philippe Jeantot qui, après sa double victoire dans le BOC Challenge (le tour du monde en solitaire avec escale), lance l’idée d’une nouvelle course autour du monde, toujours en solitaire mais cette fois sans escale ! Le Globe Challenge était né… pour devenir quelques années plus tard le Vendée Globe.

Des héros, des drames...

Le 26 novembre 1989, ils étaient 13 marins à prendre le départ de cette première édition du Vendée Globe, qui dura plus de trois mois. Ils ne furent que 7 à rentrer aux Sables-d’Olonne. Et c'est Titouan Lamazou qui franchit le premier la ligne d’arrivée, 109 jours et 24 000 milles plus tard, à la barre d’Écureuil d’Aquitaine II, un plan Bouvet-Petit dernier cri. Seulement 3h30 après lui arrivait Loïck Peyron, qui s’était dérouté pour sauver son ami Philippe Poupon, dont le ketch (Fleury Michon) s’était mis sur le flan.

La deuxième édition (1992-1993) fut celle des premiers drames, avec les avaries de Loïck Peyron et Yves Parlier, mais surtout la mort du Britannique Nigel Burgess. Cette deuxième édition au goût doux-amer est finalement remportée par Alain Gautier sur Bagages Superior.

Quatre ans plus tard, en 1996, ils sont quinze concurrents à prendre le départ. Sur les rangs se côtoient les grands favoris, parmi lesquels le Normand Christophe Auguin, double vainqueur du BOC Challenge, son ami québécois Gerry Roufs ou encore l’Aquitain Yves Parlier, qui débarque à la barre d’un 60 pieds futuriste, le premier monocoque construit en carbone et doté d’un mât-aile pivotant. Deux femmes, Isabelle Autissier et Catherine Chabaud, prennent part aux festivités en ajoutant une présence féminine à côté des nombreux postulants aux places d’honneur, à l’image d’Éric Dumont ou du récidiviste Bertrand de Broc.

… et des records

Le Vendée Globe, un seul marin l’a gagné deux fois : Michel Desjoyeaux, en 2001 et 2009. Un véritable exploit et un tour de force quand on sait ce à quoi les navigateurs engagés doivent faire face au cours de ce périple !

En 2013, le jeune François Gabart remporte l’édition, en 78 jours. Mais le record de l’épreuve est détenu par Armel Le Cléac’h (sur Banque Populaire), le vainqueur de l’édition 2017 en 74 jours, 3 heures 35 min 46 s (soit 3 jours 22h et 41 min de moins que François Gabart en 2013). Sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 24 500 milles est de 13,77 nœuds. Deux fois 2e sur les éditions Vendée Globe 2008 et 2012, ce Breton décroche le graal tant convoité !

Une 9e édition, record de participation

Pour cette 9e édition, 37 skippers étaient inscrits (un record !). Des navigateurs venus des 4 coins du monde. Au-delà de ces skippers passionnés, l'édition 2020 comptait également 9 bateaux neufs, et quatre architectes. Parmi les skippers, des récidivistes dont notre valeureux Jean Le Cam et Alex Thomson dont c'était la 5e participation.  Arnaud Boissières et Jérémie Beyou en étaient quant à eux à leur 4e participation. Une édition à laquelle prenaient part également six femmes, dont Samantha Davies pour sa 3e participation. La navigatrice qui a terminé son tour du monde après avoir dû faire escale au Cap en Afrique du Sud suite à une avarie. Et voir ses chances de remporter la course anéanties.

Le palmarès 2020

Yannick Bestaven (Maître Coq IV) est arrivé le 28 janvier 2021 après 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes de course. On notera que le skipper a bénéficié de temps de compensation pour le sauvetage de Kevin Escoffier.

Charlie Dalin est arrivé le 27 janvier après 80 jours, 6 heures, 15 minutes et 47 secondes.

Louis Burton est arrivé aux Sables le 27 janvier après 80 jours, 10 heures, 25 minutes et 12 secondes de course.

L'organisation

À chaque édition, c'est un dispositif exceptionnel qui est mis en place pour le Vendée Globe aux Sables-d’Olonne, entre PC Course parisien, site Internet actualisé en temps réel et couverture médiatique internationale. Tous les 4 ans, le rendez-vous est donné pour repousser les limites, humaines et techniques. Et pour ceux qui veulent participer à la course confortablement installés dans leur salon, Virtual Regatta est la solution pour vivre une aventure au calme et au sec !

Le parcours

Le Vendée Globe consiste à réaliser le tour du monde à la voile, d’ouest en est, par les trois grands caps de Bonne Espérance, Leeuwin et Horn. Une longue descente de l’océan Atlantique, suivie de la traversée périlleuse des mers du Sud avec l’océan Indien et ses mers croisées, puis l’océan Pacifique ponctuent ce parcours digne d'un roman d'aventure maritime.

Le principe

Un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance : ces trois paramètres demeurent l’essence même, originelle et inchangée, du Vendée Globe. Et sont à l'origine du caractère mythique de cette course, où le marin, homme ou femme, se retrouve seul face aux éléments tantôt calmes, tantôt déchaînés.

C'est seulement lors du sauvetage d’un collègue en perdition que les skippers sont autorisés à rompre leur solitude. Mais le skipper secouru est quant à lui éliminé de la course. Trop dure la vie de skipper au Vendée Globe ! La seule escale technique réellement envisageable pour un concurrent serait de revenir réparer l’avarie aux Sables-d’Olonne, dans un délai maximal de 10 jours après le départ, et de repartir. Aucune assistance. Et surtout pas celle d’un routage météo ! Le marin doit donc faire tous ses calculs seul, à l'aide des équipements haute technologie dont il dispose dans le bateau. Au-delà de penser seul son parcours, il doit être capable de réparer seul une avarie, ou se soigner seul en cas de blessure (le marin a juste droit à l’assistance à distance du médecin de la course). Bien entendu, interdiction formelle d’accoster un autre bateau ou de faire monter à bord une tierce personne. Les marins ont toutefois l’autorisation de consulter l’architecte du bateau ou leur équipe technique pour s’informer du meilleur mode opératoire pour mener à bien une éventuelle réparation.

Sources : www.vendeeglobe.org