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Architecture religieuse

L’Art roman. La présence du marbre dans le département, et son utilisation dans les constructions, donnera à celui-ci un cachet qui lui est propre. Les Pyrénées-Orientales sont riches de merveilleuses petites églises ou d'importantes abbayes construites aux XIe et XIIe siècles ; sous leur allure modeste, elles sont emplies de trésors en statuaires, vierges à l'enfant et mobiliers romans d'une exceptionnelle beauté. Les édifices les plus emblématiques sont : le prieuré de Serrabone, les abbayes de Saint-Michel de Cuxa ou de Saint-Martin du Canigó, ou encore le cloître d'Elne pour ne citer qu'eux. Mais la sensibilité de chacun déterminera ses préférences. On part volontiers à la recherche des sculptures du Maître de Cabestany, reconnaissables entre toutes, sur les Tympans.

L’Art gothique et l’art baroque. Les retables peints et dorés constituent de véritables chefs-d'œuvre de l'art gothique puis du baroque flamboyant, comme les hospices d'Ille, les retables des églises de Prades, Font-Romeu, Vinça, Baixas ou encore Osséja, sculptés des mains de Joseph Sunyer, les peintures de Hyacinthe Rigaud dans la cathédrale Saint-Jean de Perpignan ou en l'église Saint-Jacques, qui plus tard devint le portraitiste de Louis XIV. Il serait réducteur de ne citer que ceux-ci. Les Offices de tourisme de tous les villages du Département se feront un plaisir de vous conseiller.

Architecture militaire

Vauban

Comment ne pas parler d'architecture militaire sans évoquer Vauban ? A la demande de Louis XIV, et pour contenir la révolte des « Angelets », qui refusaient de payer la gabelle, en 1669, les remparts de Prats-de-Mollo furent surélevés. Puis, puisque dix années auparavant, le comté du Roussillon eut été rendu par l' Espagne à la France, il consolida les frontières, la forteresse de Salses au nord, le fort Saint-Elme à Collioure, le fort de Bellegarde au Perthus, le fort Libéria à Villefranche-de-Conflent et surtout il fit construire la forteresse la plus haute de France en donnant le nom de son roi « Mont Louis ». L' état de conservation des édifices est incroyable, preuve s'il en était que l'architecte du Roi-Soleil était un bâtisseur militaire hors pair.

Les tours à signaux

Afin de voir le danger arriver de loin et d'en informer rapidement les troupes armées prêtes à défendre la Catalogne, les sommets de nos montagnes et de nos collines se sont coiffés de vigies nommées « tours à signaux ». Leurs origines fort lointaines ne sont pas clairement définies, toutefois l'âge d'or de ces tours se situe sous le règne des rois de Majorque (1276-1344). Durant le XIIIe siècle, ils en construisirent de nombreuses afin de protéger leur royaume menacé, et compléter ainsi un réseau déjà existant mais pas assez performant. Partout où on avait besoin de protéger une vallée ou un accès à la mer, il y avait une tour ! Toute la Catalogne était chapeautée de ce dense maillage de petites tours circulaires. Comme indiqué dans leur dénomination, elles émettaient des signaux, mais pas n'importe lesquels, ceux-ci se faisaient par de la fumée le jour et par un feu hardant la nuit. En quelque sorte précurseurs du Morse, c’était un système très efficace puisqu'un message partant de Perpignan arrivait à Barcelone environ 2h30 plus tard (le TGV met 1h20 !). Le système de défense des tours à signaux va perdurer jusqu'au traité des Pyrénées (1659), les pays catalans situés au nord des Pyrénées étant annexés par la France, rendent inutile le système des tours. Vauban réorganise entièrement le système de défense en abandonnant les tours à signaux au profit d'imposantes fortifications capables d'assurer elles-mêmes leur défense.

Architecture civile

Viggo Dorph Petersen : l’architecte du rêve Art nouveau

Dans le département, au gré de ses pérégrinations, on ne manque pas de remarquer ces châteaux et demeures, aux paradoxales et savoureuses notes bavaroises ou aux airs de belles résidences de bord de Loire qui ornent, ci et là, les Pyrénées-Orientales. Majestueuses, élégantes et rarement discrètes, ces constructions quelque peu « exotiques » en ce paysage méditerranéen, sont l'œuvre de l'architecte danois Viggo Dorph Petersen (Barfredsshøj,1851 – Perpignan, 1937), qui influencé par l'Art nouveau barcelonais, mélangera allègrement l'esthétique élancée du néo-gothique au romantisme des châteaux de Bavière. C'est fin XIXe, début XXe siècle, en pleine période Belle Epoque, que cet architecte de talent marquera de son empreinte si caractéristique les constructions de la grande bourgeoisie locale qui ose enfin, à l'instar de ce qui se passe partout en Europe, afficher de façon totalement décomplexée, sa réussite économique et son attraction pour un certain luxe ostentatoire. Dimensions imposantes, tourelles aériennes, clochetons ouvragés, longues fenêtres asymétriques, bow-windows et médaillons floraux de céramique en façade forment d'audacieux, mais harmonieux, mélanges de styles auxquels de nombreux notables du terroir, désirant afficher leur fortune et leur bon goût, succombent. On doit à Petersen quelques-unes des demeures les plus originales de cette charnière des deux siècles derniers parmi lesquelles les Châteaux Valmy (Argelès) et d’Aubiry (Céret). Cet amoureux inconditionnel des Pyrénées-Orientales, que fut Viggo-Dorph Petersen, passera le restant de sa vie dans son département de cœur. Désigné vice-consul du Danemark à Perpignan en 1909, il s'éteindra dans sa ville d'adoption en 1937. Atypique et novateur, il nous a laissé un patrimoine impressionnant et une des plus belles pages de notre héritage contemporain.

Ouvrages d’art

La ligne de chemin de fer du Train jaune (el tren groc) est sans contestation une prouesse technique à elle seule. Pas moins de 650 ouvrages d'art ont été nécessaires à sa construction sur seulement 60 kilomètres qui séparent Villefranche-de-Conflent de Latour-de-Carol. Qui dit mieux ? Le pont Séjourné (également nommé le pont de Fontpédrouse) en est une preuve à lui seul. Construit en 1906-1908, ce viaduc ferroviaire en maçonnerie mesure 236,70 mètres de long et culmine à 65 mètres au-dessus du lit de la Têt et de la nationale 116. Malgré plus d'un siècle de bons et loyaux services, il n'a pas pris une ride et permet le passage de 400 000 voyageurs par an par tous les temps. Un ouvrage qu'il serait dommage de contempler depuis la route, le plus impressionnant restant sa traversée à bord du « Canari ».