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L'espace Darwin est un espace culturel où l'on peut admirer de nombreuses oeuvres de street-art ©  floriane_emery - stock.adobe.com.jpg

La peinture

Les beaux-arts marquent l’histoire et permettent de laisser une trace ! Sur tout le territoire, les peintres se sont inspirés de l’énergie vibrante de la région. À Bordeaux, beaucoup d’artistes natifs ont contribué au rayonnement de la ville. L’une des principales personnalités artistiques attachées à la capitale girondine est sans doute Pierre Lacour, peintre du XVIIIe siècle, qui laisse derrière lui de belles toiles représentant la ville. Une de ses œuvres remarquables est Vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et de Bacalan, datée de 1804. Elle offre un panorama assez complet des bords de la Garonne de l’époque. La peinture est présentée aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, musée qu’il a fondé en 1801 ! Ce lieu installé dans le centre-ville dispose d’une impressionnante collection de peintures allant du XVᵉ au XXᵉ siècle, ainsi qu’une collection de sculptures. C’est notamment ici que l’on peut admirer les œuvres d’artistes bordelais, à l’image d’Odile Redon, peintre symboliste ; Rosa Bonheur, peintre et sculptrice spécialisée dans la représentation animalière ; Albert Marquet, peintre fauviste et ami de Matisse ; André Lhote, peintre graveur représentant du mouvement cubiste ou encore William Laparra, à l’influence espagnole.

Dans le Pays basque, à Bayonne, les musées mettent également à l’honneur les artistes locaux. Le Musée des Beaux-Arts porte d’ailleurs le nom d’un enfant du pays, figure bayonnaise de renom : Léon Bonnat. Baptisé le musée Bonnat-Helleu, il connaît depuis plus de dix ans une période de travaux et de restructuration et devrait rouvrir en 2025. Bonnat, brillant élève de l’école de dessin de Bayonne, a rapidement connu la notoriété, notamment avec le portrait d’un certain Adolphe Thiers, qui lui ouvre une carrière de portraitiste. Dans le même temps, il devient professeur et membre de l’Académie des beaux-arts, et influence ainsi l'œuvre de plusieurs artistes, dont le peintre impressionniste Gustave Caillebotte et le cubiste Georges Braque.

Dans la même ville, le musée basque et de l’histoire de Bayonne propose une exceptionnelle collection consacrée au Pays basque. Installée au cœur du centre ancien, l’institution s’étend sur 3 000 m2 et présente 2 000 objets et œuvres d’art qui retracent l’histoire de la ville, port maritime et fluvial, au confluent des cultures basque, gasconne et juive. Des expositions temporaires mettent en lumière les nombreux artistes inspirés par la région et son histoire, à l’instar de Pablo Tillac, grand amoureux du Pays basque, ayant immortalisé, dans l’entre-deux-guerres, cette région traditionnelle rurale et maritime, protégée de la modernité. D’autres artistes ont bien sûr été inspirés par ce territoire et ses habitants, et notamment par la famille Gramont, grande famille liée à l’histoire de Bayonne et qui brilla en Europe dans plusieurs domaines. A Biarritz, découvrez le Musée historique installé dans l'ancienne église anglicane qui met en avant toute la richesse artistique et culturelle de la ville balnéaire. Enfin, immergez-vous dans la culture orientale avec le musée Asiatica.

Dans les Landes, la tradition est plutôt à la sculpture, comme nous le verrons un peu plus loin, mais pourtant deux peintres font la fierté du département. Le premier est Gaston Larrieu, né à Eugénie-les-Bains et décédé à Saint-Paul-lès-Dax. Très attaché à la région, il fréquente d’autres artistes de la région, comme André Lhote ou l’écrivain Pierre Benoit. Il a d’ailleurs consacré l’essentiel de son travail aux paysages des Landes, et notamment illustré un ouvrage de Maurice Genevoix, Amour des Landes ou les Landes et leur peintre. Le second est Louis Anselme Longa. Né à Mont-de-Marsan, il est rattaché au mouvement orientaliste. La peinture religieuse occupe une place importante dans son parcours et quelques œuvres sont d’ailleurs visibles dans certains lieux de culte, par exemple à l’église Saint-Jacques de Tartas. Après un séjour en Algérie, il pose définitivement ses valises dans la capitale landaise, installant son atelier au 5, rue de Saint-Sever, aujourd’hui rue Gambetta.

Gravure et sculpture

Graveurs et sculpteurs ont également contribué au rayonnement artistique de la région. Concernant la gravure, un des représentants bordelais fut l’artiste Léon Drouyn de l’école de Barbizon, mouvement artistique du milieu du XIXe siècle. Cet artiste est connu pour avoir magnifié le paysage et la nature. D’ailleurs, pendant 40 ans, il a constitué un fonds iconographique exceptionnel sur le patrimoine aquitain et girondin avec un œuvre de plusieurs milliers de dessins et de gravures. Sa spécialité ? Les paysages et les monuments du patrimoine roman du département de la Gironde. Il a d’ailleurs travaillé en tant que dessinateur rattaché à la commission des monuments historiques. Admiratif de l’architecture médiévale, il en fut l’un des experts de l’époque. On retient notamment de son œuvre, ses gravures à l’eau-forte représentant les plus beaux édifices de la région.

Du côté de la sculpture, ce sont les Landes qui se distinguent. Le plus connu des artistes-sculpteurs est sans doute Charles Despiau. Né à Mont-de-Marsan à la fin du XIXe siècle, il connaît un fort succès pendant l’entre-deux-guerres. Formé à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, il devient collaborateur de Rodin et ami de Maillol. En 1927, une exposition est organisée à New York : une consécration. Le chef-d'œuvre de sa carrière restera malheureusement inachevé. Si les sculptures de l’artiste sont aujourd’hui présentées dans plusieurs musées américains, notamment à San Francisco et Chicago, une partie de son œuvre se trouve bien sûr dans sa ville natale. C’est au musée Despiau-Wlérick, unique lieu en France consacré à la sculpture figurative du début du XXe siècle que l’artiste est à l’honneur. Au nom de Despiau est rattaché celui d’un autre sculpteur montois : Robert Wlérick. Le cadre du musée est absolument remarquable, au confluent de deux rivières, la Douze et le Midou, et offre une vue remarquable sur Mont-de-Marsan. Outre les sculptures de Despiau, le musée montois accueille les créations d’un autre enfant du pays. Édouard Cazaux, né dans la petite commune de Cauneille, est un sculpteur et céramiste, connu pour ses œuvres Art déco. Très inspiré par l’imaginaire de la Création, Cazaux a produit des décors en céramique et des figurines en faïence reprenant le mythe d’Adam et Eve. Touche à tout, cet artiste a également travaillé le grès, la terre cuite ou encore le bronze. C’est à Biarritz que l’on peut admirer son travail, et ce, sans même le savoir ! En effet, l’artiste a réalisé plusieurs monuments, parmi lesquels le monument aux morts, reconnaissable à sa stèle en grès rose. Dans les années 1930, se développe dans la ville la tendance Art déco pour laquelle Cazaux se distingue. Ses œuvres sont présentées dans plusieurs musées de France, aux Arts décoratifs de Paris, mais également à Dax ou à Mont-de-Marsan. Dans les Landes toujours, Jean-Éloi Ducom et Vincent Batbedat s’ajoutent à la longue liste des sculpteurs de la région. Spécialisé dans les édifices religieux et administratifs des Landes, Ducom a réalisé de nombreux travaux à l’exemple de l’autel de l’église Saint-Jean-Baptiste de Benquet. Le second est inscrit dans une tradition plus contemporaine, travaillant aussi bien la pierre que l’acier inoxydable.

Street-art

De plus en plus souvent, l’art s’invite dans la rue ! Au fil de vos balades, gardez l'œil bien ouvert, car les fresques, parfois cachées, parfois exposées, sont nombreuses dans l’espace urbain. A Bordeaux, le street-art est visible dans tous les quartiers. Les amateurs n’hésiteront pas à fouler le sol de l’espace Darwin, cette ancienne caserne militaire réhabilitée en espace culturel, toute de graffs vêtue. A Saint-Nicolas, une grande fresque signée des street-artistes bordelais Nerone et Epis colorent le quartier. A leur image, certains de ces artistes sont devenus indissociables de la capitale bordelaise. Trois artistes sont bien connus des habitants. Le premier, David Selor, égaille ses messages poétiques et hauts en couleur à chaque coin de rue. Sur ses œuvres, toujours le même personnage touchant et mignon, reconnaissable à son grand museau de loup et aux rayures de son tee-shirt. Le Mimil connaît un grand succès et attire de nombreux chasseurs de street-art. Autre célébrité bordelaise, l’artiste touche-à-tout Jofo, connu pour son petit bonhomme rond qui arbore toujours un air étonné. Déjà plus de trente ans que Toto s’invite sur les murs de la ville et incite les spectateurs à s’interroger sur le monde qui les entoure. Enfin, n’oublions pas Monsieur Poulet, qui intègre son animal éponyme dans le paysage. Et toujours avec humour et bonne humeur !

Dans les Landes, à Dax, l'ambiance est aussi au street-art. L’institut du thermalisme a notamment été relooké par Koralie & Supakitch. Ce duo d’artistes réinvente complètement le street-art. Leur travail est absolument remarquable, mélangeant herbiers géants et fresques colorées géométriques style Art déco. La poésie s'en dégage à chaque fois. Un travail hypnotisant qui dépasse de loin l’image du graffeur et de sa bombe : le duo utilise le collage, des pochoirs, de la peinture…  C’est dans le cadre du festival Muralis que cette œuvre, parmi tant d’autres, s’est intégrée au paysage urbain. Sur les murs de l’office de tourisme, sur la place de la Fontaine Chaude, sur le cours du Maréchal Foch… La couleur envahit l’espace. Visibles aussi à Bordeaux, les graffs d’Alber fascinent par leur esthétique géométrique.

Le Pays basque n’est pas en reste ! Depuis plusieurs années, la ville de Bayonne accueille le festival Points de vue. Pendant cinq semaines, la ville met en avant des artistes contemporains en proposant des expériences urbaines, immersives et interactives. Dans toute la ville, de nombreuses fresques sont visibles, notamment celles de Christian Guémy, alias C215, pochoiriste reconnu dans le monde entier. C’est aussi l’occasion de découvrir les œuvres des enfants du pays. Nicolas Masterson alias Taroe, né à Bayonne et qui fait du graff depuis 1995. Ses portraits colorés sont visibles près du Jardin botanique. Le mieux reste encore de partir à leur découverte !