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28_Debbie Harry du groupe Blondie, 2014 © JStone - Shutterstock.com.jpg
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Une identité pour la musique classique américaine

Lorsque les colons européens ont accosté sur la terre d’Amérique, ils ont apporté dans leurs bagages la variété de leurs traditions musicales. Dans les années 1700, les prémices d’une vie musicale avaient vu le jour avec l’arrivée des premiers orgues, en provenance d’Allemagne. À partir des années 1870, les grandes universités américaines, Harvard et Yale en tête, vont ouvrir des chaires consacrées à la composition et offrir ainsi un terrain d’expérimentation et de soutien à la création musicale. C’est ainsi que la recherche d’une identité propre par les compositeurs américains passera aussi au milieu du XIXe siècle par l’intérêt pour les musiques locales ou les chants des congrégations des premiers colons. Antonin Dvorak, installé aux États-Unis de 1892 à 1895 et directeur du conservatoire de New York, focalise l’attention de ses élèves et du public sur la richesse des traditions des populations noires du Sud des États-Unis et s’en inspire lui-même dans sa Symphonie n° 9 dite « Du Nouveau Monde ». Au début du XXe siècle, le pays a aussi été la terre d’accueil de nombreux musiciens fuyant l’Europe pour des raisons politiques : Schoenberg, Prokofiev, Hindemith, Rachmaninov, Stravinsky, Bartók, Martinu composeront durant leur exil américain des œuvres alimentées par l’extraordinaire vitalité de leur pays d’accueil. George Gershwin propose, lui, un agencement musical parmi les plus originaux, entre le jazz et le ragtime des années 1920 et la composition classique. Il avait découvert la musique dans le mythique quartier de Tin Pan Alley, entre la Cinquième et la Sixième Avenue, où les tout premiers éditeurs musicaux s’étaient installés au début du XXe siècle. C’est là qu’il rencontre Fred Astaire, avec qui il se lie d’amitié, mais aussi Jerome Kern et Irving Berlin. Ses œuvres majeures Rhapsody in blue, Un Américain à Paris ou encore Porgy and Bess sont devenues des standards de la musique américaine. Compositeur, mais aussi très bon pianiste, Leonard Bernstein a acquis sa renommée en composant la bande originale de la comédie musicale West Side Story. L’affrontement des Jets et des Sharks, qui mêle passion, lyrisme et satire sociale est devenu un classique. Bernstein a surtout dirigé l’Orchestre philharmonique de New York avec maestria et cherché inlassablement à faire éclater les frontières musicales, piochant indifféremment dans tous les répertoires, sans hiérarchie. Après Gershwin et Bernstein, ce sera au tour de Charles Ives de donner une teinte particulière à la musique classique américaine, avec son Unanswered Question par exemple, puis viendront Samuel Barber et son célèbre Adagio pour cordes, Milton Babbit, Elliott Carter, Ruth Crawford Seeger, Morton Feldman ou encore John Cage, un des grands penseurs de la musique américaine, pionnier du happening moderne et l’un des inventeurs de la musique concrète.

Les mélomanes suivront attentivement la programmation du prestigieux Carnegie Hall, antre de la musique classique à New York, mais aussi des Metropolitan Opera et New York Philharmonic, hébergés au sein du Lincoln Center.

Les débuts du ballet à New York

Dans les années 1930, New York est le centre de différentes expérimentations chorégraphiques, incarnées notamment par Martha Graham, mais les États-Unis sont encore un désert en matière de ballet classique, qui exige une tradition dont l’Amérique est dépourvue. Avec à sa tête le génial George Balanchine, un émigré russe formé à Saint-Pétersbourg et ancien danseur du Ballet impérial de Russie, la compagnie du New York City Ballet va réussir le tour de force de devenir l’une des toutes premières troupes mondiales, sans grands moyens financiers ni subventions d’État. Avec tout d’abord la création en 1934 de la School of American Ballet, une école visant à former des danseurs, qui existe encore aujourd’hui et fournit la majeure partie des artistes du New York City Ballet, puis la création d’une chorégraphie novatrice, adaptée de l’école russe de Saint-Pétersbourg. Le New York City Ballet, tout comme la Juilliard School, dédiée à tous les métiers du spectacle, ou encore le Metropolitan Opera, sont situés au Lincoln Center, l’épicentre des arts vivants de la ville. New York est ainsi devenu une place centrale de la danse contemporaine où des chorégraphes de renom, tels que Martha Graham, Merce Cunningham, Alvin Ailey, ou Trisha Brown ont développé leur art. Si aujourd’hui les compagnies émergentes ont beaucoup de mal à se financer, le Martha Graham Studio Theater, où un pan de l’histoire de la danse contemporaine s’est écrit, propose toujours des spectacles inédits.

Le Jazz, école d’éclectisme et de renouvellement

En débarquant de l’avion qui le ramenait pour la première fois à New York, Jean-Paul Sartre aurait lancé cette fameuse phrase : « Le jazz, c’est comme les bananes, ça doit se consommer sur place. » Et pour l’amateur habitué aux ambiances feutrées des clubs parisiens, ceux de Manhattan offrent une ambiance déconcertante : on y consomme les notes plus qu’on ne les écoute, car de nombreux clubs sont aussi des restaurants. Mais aucune ville au monde ne détient une offre aussi pléthorique. Si La Nouvelle-Orléans a bien été le berceau du jazz, New York en est devenu la pépinière depuis les années vingt et a reçu son hymne, New York, New York, de la voix du plus célèbre crooner de l’histoire, Frank Sinatra. Plusieurs clubs focalisent tous les regards : le Cotton Club, le Kentucky Club ou encore le Savoy Ballroom. C’est là que Duke Ellington ou Count Basie et leurs big bands proposent le swing, la nouvelle musique à la mode, pendant que Louis Armstrong ou Billie Holiday deviennent les meilleurs ambassadeurs du jazz. Puis, dans les années 1940, certains jazzmen accélèrent le rythme et développent l’harmonie de leurs compositions. La musique, plus complexe, n’est plus faite pour danser. Les artistes combinent de longues improvisations virtuoses avec l’introduction de la dissonance. C’est l’invention du be-bop, avec pour musiciens emblématiques le saxophoniste Charlie Parker, le trompettiste Dizzy Gillespie et les pianistes Thelonious Monk et Bud Powell. D’autres monstres sacrés tels que John Coltrane, Sonny Rollins et Art Blakey renouvelleront aussi le genre, poussant encore plus loin l’improvisation et la recherche. Les plus fameux clubs de jazz se trouvent à Greenwich Village, en bordure de la 7e avenue. Dernier lieu historique encore intact, très touristique, le Village Vanguard (au 178) est toujours hanté par les ombres de Miles Davis et de Coltrane. Né en 1981, le Blue Note, qui a désormais essaimé un peu partout dans le monde, est devenu la référence new-yorkaise et accueille la crème de la spécialité. En parallèle à ce jazz business, il est possible de se frotter à une musique plus underground et écouter les dernières tendances de l’avant-garde à la Knitting Factory (47 Est Houston), là ou toute une nouvelle génération de musiciens a émergé autour de John Zorn, The Lounge Lizards ou encore Bill Frisell. Pour les aficionados, il est aussi possible de faire un pèlerinage au Woodlawn Cemetery, un cimetière au nord du Bronx où de nombreux jazzmen (Miles Davis, Coleman Hawkins, Duke Ellington, Tito Puente, Lionel Hampton) ont une stèle, ou bien préférer le Queens pour visiter le Louis Armstrong House Museum.

Pour une expérience plus vivante, on pourra se rendre à Harlem le dimanche pour assister à un office rythmé par les chœurs de musique gospel. La Canaan Baptist Church ou la First Corinthian Baptist Church sont un bon choix, mais on pourra préférer une visite guidée sur le thème avec l’agence Harlem Spirituals, Gospel & Jazz Tours.

Un esprit rock et bohème

Depuis le début du XXe siècle, le sud de Manhattan a été un centre important pour les arts. Dans la culture populaire, Downtown à Manhattan a toujours représenté un endroit où l’on pouvait oublier ses soucis et s’amuser, tel que le chantait déjà Petula Clark en 1964 « We can forget all our troubles, forget all our cares.  So go Downtown ». Greenwich Village est connu dans le monde comme un des bastions de la culture artistique et du mode de vie bohème. En 1961, la première apparition publique d’un certain Bob Dylan qui allait révolutionner la musique et les consciences de la jeunesse américaine, s’effectua dans ce quartier, au Café Wha (au 115 MacDougal Street). Dans ses mémoires, ce dernier décrit le cirque humain des bouges du Village peuplé de « littéraires à barbe noire (…) d’une ribambelle bariolée de filles, pas du genre à fonder un foyer ». Simon et Garkunkel y ont leurs habitudes avant de rencontrer le succès, avec The Sound of Silence. C’est aussi là que Chas Chandler des Animals a entendu Jimi Hendrix et l’a encouragé à le rejoindre à Londres. Le guitariste avait fait l’acquisition du Generation Club (8th West Street), au cœur de Greenwich Village, avec l’idée initiale d’en faire un night-club. L’endroit deviendra l’Electric Lady, le premier studio d’enregistrement à appartenir à un musicien. Pendant ce temps, sur la 47e rue, Andy Warhol ouvre la Factory, un loft reconverti en atelier artistique qui servait en même temps de studio d’enregistrement. C’est surtout un lieu où l’on croisait toutes les figures de la vie underground new-yorkaise. Warhol y réalisait aussi des films et catalysait l’activité artistique locale. Il s’intéressait aussi à la musique et va prendre en main la carrière du Velvet Underground, attiré par leur attitude et leurs mélodies vénéneuses. Le groupe de Lou Reed et John Cale est aujourd’hui devenu une référence pour toute la scène alternative alors qu’à l’époque leur premier album avait surtout reçu un succès d’estime.

Pour les musiciens et les artistes, dès la fin des années 1960, Greenwich Village était devenu touristique et trop cher et ils ont alors choisi d’émigrer vers le sud, à SoHo et vers l’est, dans l’East Village. Ce quartier était à l’abandon et les loyers y étaient encore bon marché. À l’époque, de nombreux quartiers de New York offraient ainsi un spectacle de désolation : rues pleines d’ordures, immeubles à l’abandon, terrains vagues en décrépitude. Sur ce fond de banqueroute et de crise sociale, une scène protéiforme a donné naissance au punk rock.

Le CBGB et la scène punk rock new-yorkaise

Décembre 1973, le CBGB ouvre ses portes au 315 Bowery Street. Le quartier est réputé difficile. Un dicton célèbre rappelle qu’il ne faisait pas bon s’aventurer au-delà de l’Avenue A « Avenue A, you’re Alright, Avenue B, you’re Brave, Avenue C, you’re Crazy, Avenue D, you’re Dead ». Malgré tout, le club va devenir l’épicentre de la vie nocturne underground de New York. Les Ramones s’y produisent pour la première fois en avril 1974. Mais c’est avec la venue du Patti Smith Group que le club conquiert sa renommée. Lorsqu’elle débarque au CBGB au début du printemps 1975, Patti Smith a déjà acquis une certaine gloire dans les milieux underground. Elle se produit pour l’occasion avec Television en première partie. Deux mois plus tard, ce sont les Talking Heads qui débutent au CBGB. En août 1975, Debbie Harry et Chris Stein ont emménagé dans un loft sur Bowery, au-dessus d’un magasin clandestin de vins et spiritueux, à proximité du club. Avec leur groupe Blondie, ils feront partie de la programmation du premier festival organisé au CBGB, avec aussi à l’affiche les Ramones, Television, Talking Heads, Mink DeVille, les Shirts et les Heartbreakers. Aujourd’hui le club a été racheté par John Varvatos qui l’a transformé en boutique de fringues. L’endroit est malgré tout resté baigné de rock’n’roll : un espace vinyles côtoie les vêtements et une scène, qui a eu l’honneur d’accueillir Eric Burdon ou Paul Weller, trône au milieu de la boutique. Continuez votre route vers St. Mark’s Place où les tatoueurs et autres magasins de vêtements plus ou moins originaux sont légion avec notamment les magasins Trash and Vaudeville, véritables institutions de la mode alternative new-yorkaise. La légende raconte que c’est ici que Dee Dee Ramone acheta son célèbre blouson en cuir. Dans l’East Village, faites un détour vers A-1 Record Shop, le seul magasin de disques du quartier à avoir survécu à la grande traversée du désert du vinyle.

Après cette première vague punk, les apôtres de la dissonance intégreront ensuite la scène no wave, un mouvement qui sera le réceptacle des mutations et des expérimentations artistiques de l’époque, avec Lydia Lynch ou James Chance comme artistes emblématiques et sur lequel Sonic Youth prendra son envol pour devenir la référence du rock arty new-yorkais.

Disco pop

Le Studio 54 a ouvert ses portes le 26 avril 1977 à l’emplacement d’un ancien opéra, le Gallo Opera House. Glamour et iconique, le club va attirer la jet-set mondiale en proposant des soirées plus délirantes les unes que les autres. Les photos de Bianca Jagger, chevauchant à cru un cheval blanc, accompagnée par des domestiques nus, dont le corps a été recouvert de peinture dorée, ont fait le tour du monde. New York est une ville de fête, ou la culture pop focalise tous les regards. Dans les années 1980, Madonna est devenue un phénomène planétaire, avec sa disco-pop et son look repris par les jeunes filles du monde entier, celle-ci s’était composé un personnage, mélange provoquant de toc et de sexy, de sport et de punk, jouant avec tous les codes vestimentaires sans en adopter aucun. Plus récemment, Lady Gaga s’est inscrite dans ses pas et continue de fasciner pour ses musiques parfois expérimentales et pour ses tenues toujours plus déjantées.

Nostalgie rock

Pour les plus nostalgiques, une nuit au Chelsea Hotel permettait, il y a encore quelques années, de toucher un peu de l’histoire du rock. Cet hôtel a accueilli, et même abrité, certains des talents artistiques les plus célèbres du XXe siècle. Des écrivains comme Arthur Miller, Allen Ginsberg et Dylan Thomas, mais surtout des musiciens Patti Smith, Leonard Cohen, Janis Joplin et Iggy Pop. Et s’il vous reste un peu de temps, faites un détour par le Dakota Building, sur la 72e rue en bordure de Central Park West. Ce fut la dernière résidence de John Lennon puisqu’il fut assassiné devant chez lui le 8 décembre 1980, alors qu’il descendait d’un taxi. Yoko Ono y habite toujours aujourd’hui. Pour rendre hommage à Lennon, elle a travaillé avec l’architecte paysagiste Bruce Kelly et Central Park Conservancy pour l’aménagement d’une section de Central Park, renommée « Strawberry Field », d’après le nom de l’une des chansons emblématiques des Beatles. Une mosaïque y a été installée et porte comme titre « Imagine », titre d’une autre chanson de Lennon.

La vigueur du rock indie

Au début des années 2000, The Strokes, TV on the Radio, Yeah Yeah Yeahs, Interpol, The Rapture et The Killers ont incarné le renouveau post-punk, prouvant la vitalité de la scène new-yorkaise. Aujourd’hui c’est à Brooklyn que l’épicentre de la musique indépendante s’est déplacé. Après MGMT et Vampire Weekend, Parquet Courts ou Bodega en sont devenus les étendards. C’est entre le chantier naval et Greenpoint que l’on trouve les salles de concert les plus excitantes du borough, comme le Baby’s All Right ou le Muchmore’s. Installée dans une ancienne aciérie du quartier de Williamsburg, Brooklyn Steel, une nouvelle salle de concert, au cachet tout brooklynien, avec briques brunes et architecture industrielle, a été inaugurée en 2017 par LCD Soundsystem, qui y a joué cinq soirs de suite.

La suprématie du hip-hop

À la fin des années 1960, New York offrait un spectacle de désolation et le Bronx était alors l’un des endroits les plus pauvres et les plus dangereux de la ville. La musique noire avait commencé à affirmer son mode d’expression par l’intermédiaire d’artistes tels que James Brown, Sly and the Family Stone ou The Last Poets. La soul et le funk étaient déjà devenus des vecteurs privilégiés de revendication et d’émancipation. Le hip-hop s’est appuyé sur ces fondations pour prendre son essor dans les rues du South Bronx, lors de fêtes de quartiers organisées dans le ghetto. Entre funk, disco, dub, talk-over, et sons jamaïcains, les DJ ont déconstruit la musique pour en faire émerger un nouveau rythme. La culture populaire américaine a toujours fait une large ouverture aux modes d’expression artistiques des classes populaires. Après le Bronx, Harlem puis Brooklyn ont ensuite cédé également à la fièvre des blocks parties. Après s’être développé et fortifié, le hip-hop a émergé de son ghetto pour devenir aujourd’hui la culture dominante. Et c’est tout naturellement à New York que sont nés de grands noms du hip-hop. Parmi eux, RZA, né à Brownsville, un quartier très défavorisé de Brooklyn. Son groupe, le Wu-Tang Clan, s’est formé en 1992 à Staten Island et a eu une influence considérable sur la scène rap mondiale. Le rap new-yorkais a produit nombre d’artistes hip-hop entrés dans l’histoire, de Grandmaster Flash aux Beastie Boys, en passant par Nas, Public Enemy ou Notorious B.I.G. Aujourd’hui, le hip-hop s’incarne au travers de Max B & French Montana, d’A$AP Rocky, d’Azealia Banks ou de Nicki Minaj. Et puis l’incontournable Jay-Z, artiste et financier hors pair, demeure la star incontestée des jeunes New-Yorkais, lui qui détaillait le culte qu’il voue à la ville de tous les possibles dans son premier succès planétaire Empire State of Mind.

Le quartier de Flatbush, à Brooklyn, propose de nombreuses boîtes de nuit comme Social Butterfly ou de restaurants comme The Safari Room at El Cortez qui programment du hip-hop. Mais la culture hip-hop trouve d’abord ses racines dans les rues du Bronx. Il n’existe aucun musée, mais certains endroits sont devenus culte : la fresque murale à l’angle de Grand Concourse et de la 166e Rue réalisée pour rendre hommage au DJ Kool Herc, la légende du hip-hop qui a développé la technique du sample, le terrain de basketball à l’angle de la 106e Rue et de Park Avenue, connu pour ses concours de breakdance et le Bronx Walk of Fame, à l’angle de Grand Concourse et de la 161e Rue.

L’expérience d’un spectacle à New York

Il est difficile de résister à l’appel de Broadway pour voir un spectacle à New York. Pas de salle en particulier, mais un véritable quartier dédié aux comédies musicales, Theater District, entre la 40e et la 54e West. À New York, la comédie musicale est une véritable institution. Un spectacle tient souvent le haut de l’affiche pendant des années, avec plusieurs représentations par jour. Les producteurs rivalisent d’imagination pour créer des spectacles de plus en plus originaux. Si vous désirez avant tout le monde découvrir le prochain grand succès, Le MaMa Experimental Theatre Club, dans l’East Village, accueille des productions plus innovantes. Philip Glass et Amy Sedaris ont commencé à La MaMa.

Le choix sera difficile entre le Metropolitan Opera, le Lincoln Center, le Carnegie Hall ou encore la Brooklyn Academy of Music. Toutes ces salles de concert comptent parmi les meilleures au monde. Le Metropolitan Opera de New York propose ainsi, pour sa saison 2021-2022, le fameux opéra de Gershwin, Porgy & Bess, mais aussi La Bohème de Giacomo Puccini ou encore le Hamlet du compositeur australien Brett Dean. La liste des stars qui se sont produites au Carnegie Hall est à la fois complète et très diverse – de Judy Garland à David Bowie en passant par Jay-Z. Si vous n’êtes pas assez chanceux pour obtenir des billets pour expérimenter la superbe capacité acoustique de la salle, une visite au Rose Museum est un vrai régal, avec des extraits de l’histoire du lieu : la clarinette de Benny Goodman, les verres d’Ella Fitzgerald et un Programme des Beatles dans lequel Paul McCartney est étiqueté à tort « John McCartney ». Radio City Music Hall, sa petite sœur a également accueilli depuis son ouverture en 1932 une brillante liste d’artistes, qui va de Frank Sinatra à Ray Charles, ou plus récemment Beyonce et Britney Spears.

Apprendre à danser

Et pourquoi ne pas profiter d’être à New York pour y suivre quelques cours de danse ? L’offre est large et d’accès facile. Visez les « Open-classes » ou « drop-in classes » des studios de danse, c’est-à-dire les cours qui ne nécessitent pas une inscription continue. L’Alvin Ailey American Dance Center est une référence et propose des cours pour tous les niveaux, de niveau débutant à intermédiaire. À deux pas d’Union Square, au cœur de New York, le Peridance Capezio Center possède une localisation idéale. Le centre occupe un magnifique bâtiment historique et propose des installations ultramodernes. La Juilliard School propose des formations de très haut niveau dans plusieurs domaines : la danse, la musique et l’art dramatique, avec pour seul credo artistique l’excellence. À défaut d’intégrer l’école, il est aussi possible d’assister aux spectacles proposés par les élèves. Le Broadway Dance Center et le Steps on Broadway possèdent également une offre assez large de cours délivrés par des artistes de Broadway, accessibles aux débutants.

Le théâtre à New York

Depuis sa création en 1947 par Lee Strasberg, Cheryl Crawford et Bobby Lewis, l’Actors Studio a acquis une réputation internationale avec sa fameuse méthode sur le jeu d’acteur : une préparation intense au cours de laquelle l’acteur doit chercher au plus profond de l’intime pour trouver son mode d’expression. Les grands dramaturges américains, de Tennessee Williams à Arthur Miller, tout comme des acteurs tels que Robert de Niro, Dustin Hoffman ou Al Pacino sont passés par cette institution. Pendant qu’Arthur Miller conçoit son œuvre sur une critique des injustices du système capitaliste et du conservatisme politique comme dans Mort d’un commis voyageur, les pièces de Tennessee Williams fondent leur ressort dramatique sur le conflit qui oppose la transgression de l’interdit sexuel et les contraintes imposées par la société, à l’image d’Un tramway nommé désir. Avec Qui a peur de Virginia Woolf ? Edward Albee est le plus illustre des auteurs américains du théâtre de l’absurde, critiquant fortement le mode de vie moderne aux États-Unis. De tous les dramaturges de la nouvelle scène américaine de la génération suivante, David Mamet à l'humour cinglant est considéré comme le chef de file. Avec Glengarry Glenn Ross, il avait lui aussi mis en avant les tares de notre société, folle d’ambition et de cupidité.

La diversité culturelle de New York se retrouve aussi dans la profusion de salles de spectacle de la ville. Broadway et son Theater District proposent souvent des pièces plus commerciales pendant que l’East Village cherche au contraire à se démarquer. Vous n’aurez que l’embarras du choix. Le Schubert Theatre propose ainsi To kill a mockingbird (Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur) d’Harper Lee, qui a remporté le Tony Award en 2019, avec Jeff Daniels et Atticus Finch dans les rôles principaux. Co-proposée par le Lincoln Center Theater et le Williamstown Theatre Festival, The Sound Inside est une toute nouvelle pièce présentée au Studio 54, écrite par le finaliste du prix Pulitzer, Adam Rapp et mise en scène par David Cromer qui vous tiendra en haleine du début à la fin. Pour une soirée plus originale, réservez au Theater for the New City, l’un des principaux théâtres Off-Off-Broadway de la ville. Vous y trouverez des pièces plus politiques et engagées.

Si vous possédez un bon niveau d’anglais, faites l’expérience d’un spectacle de Stand up, un classique de New York. Il existe une multitude de Comedy Clubs où, chaque soir, quatre à cinq comédiens se produisent. Les tarifs ne sont généralement pas très élevés et, le plus souvent, on vous demandera simplement de consommer. À Manhattan, Comedy Cellar est le plus réputé et propose un spectacle différent chaque soir. Alors, soyez à l’heure au risque d’être mal placé, ou de ne pas avoir de place du tout. Les comédiens Chris Rock et Louis CK y ont proposé des soirées mémorables. Si vous désirez passer quelques instants aux côtés d’un humoriste, montez à l’étage après le show au restaurant The Olive Tree Cafe, où les artistes ont leurs habitudes. Dans l’Upper West Side se trouve Stand Up, une référence qui a vu les débuts de Jerry Seinfeld. Deux séances, d’un niveau assez élevé, sont proposées chaque soir. Les organisateurs varient leur programmation, associant plusieurs talents qui se complètent par les thèmes abordés. Certains sont très politiques, d’autres plus axés sur la vie personnelle et auscultent les thèmes de société, avec l’humour cynique caractéristique des New-Yorkais. Carolines sur Broadway est aussi un excellent choix. Ses programmateurs produisent notamment le New York Comedy Festival, qui rassemble chaque hiver la crème des comiques. Le Broadway Comedy Club à Midtown invite les comédiens en devenir avant qu’ils ne se retrouvent sur des scènes plus réputées. Vous y découvrirez les étoiles montantes avant tout le monde. Dans le quartier de Chelsea, Gotham Comedy Club accueille aussi de grands noms de la comédie comme Lewis Black, Colin Quinn ou Dave Chappelle.