Le château de Tanlay où ont été tournées de nombreuses scène de la saga Angélique, Marquide des Anges. © RnDmS - stock.adobe.Com(1).jpg
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En Bourgogne le 7ème art s’est invité depuis longtemps !

Voilà longtemps que 7e art et Bourgogne entretiennent des liens étroits. Depuis presque un siècle, tout ou partie de films qui comptent parmi les grands classiques du cinéma ont été tournés dans ces décors. Ainsi, dans les années 1930, Julien Duvivier vint réaliser son adaptation de Poil de Carotte sur les lieux où grandit son auteur, Jules Renard, à Chitry-les-Mines et à Lormes (ainsi qu'à Chalon-sur-Saône). Dans les années 60, de nombreuses scènes de la saga Angélique, Marquise des anges ont été filmées au château de Tanlay, à celui de Marigny-le-Cahouët et à l’abbaye de Fontenay. Le Capitan d’André Hunnebelle avec Jean Marais et Bourvil s’est posé dans le vieil Avallon. Nevers reçut Alain Resnais pour Hiroshima mon amour, Eric Rohmer avec Conte d’hiver, et Louis Malle pour Les Amants tandis que celui-ci choisit Saint-Honoré-les-Bains pour Le Souffle au cœur. La cité ducale reçut aussi le tournage de Bobby Deerfield de l’Américain Sidney Pollack (qui tourna également à Magny-Cours), alors que Bazoche accueillit La Révolution française revue par Robert Enrico. On peut également évoquer (entre autres) Mon oncle Benjamin d’Édouard Molinaro, avec Jacques Brel : l’adaptation du roman du Clamecycois Claude Tillier a été filmée à Avallon, Vézelay, Pierre-Perthuis et au château de Chastellux-sur-Cure. Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (avec Patrick Dewaere) s’est installé dans les rues d’Auxerre en 1976, et retraçait la vie d’un petit club de foot très inspiré de l’AJA. Quant à l'inoubliable Les Valseuses de Bertrand Blier il fut tourné en partie en Côte-d’Or, à Pont d’Ouche, à l’écluse de Baugey et à Beaune. Il y eut aussi ce chef-d’œuvre tourné il y a 30 ans, Cyrano de Bergerac de l’Auxerrois Jean-Paul Rappeneau ; Gérard Depardieu et ses partenaires ont alors investi le vieux Dijon ainsi que l’Abbaye de Fontenay. Plus tard, pour Lucie Aubrac, Claude Berry posa ses caméras à Tournus et à Cuisery tandis que Johnny Depp et Juliette Binoche travaillèrent au film Le Chocolat du Suédois Lasse Hallström à Flavigny-sur-Ozerain. Comme une image d’Agnès Jaoui, (avec Jean-Pierre Bacri) passa par Vault-de-Lugny et L’Isle-sur-Serein dans l’Yonne, et à Saint-Aubin des Chaumes dans la Nièvre. Enfin, en 2006, Molière de Laurent Tirard (avec Romain Duris et Fabrice Luchini) et Stardust de Matthew Vaughn (avec Robert De Niro et Michelle Pfeiffer) s’installèrent – comme bien d’autres avant eux ! – à Noyers-sur-Serein.

Sur les traces de « La Grande Vadrouille »

Source d’inspiration pour les cinéastes, Noyers a également accueilli quelques scènes de La Grande Vadrouille en 1966. Un film qui fait la fierté des Bourguignons tant la majorité des décors sont ici. Louis de Funès et Bourvil ont en effet laissé leur empreinte dans ce beau village, près de la maison de l’Étoile et de la maison de l’Écrit qui, le temps du film, sont devenues l’Hôtel du Globe où les 2 acteurs de légende s’adonnent à la mythique scène de la chaise. Avant et après un parcours dans les paysages vézeliens. Car c’est en effet à Vézelay et dans ses environs qu'ont été tourné les scènes de nuit, et c’est dans ces décors que les deux stars marchent longuement, De Funès sur les épaules de Bourvil ! Jusqu’à atteindre la Nièvre, Pouques-Lormes et Anthien précisément. Puis la Côte-d’Or, avec une escale à Meursault et une autre, d’anthologie, aux Hospices de Beaune. Presque 60 ans plus tard, ce film qui compte parmi les plus populaires de l’Histoire du cinéma est une véritable force touristique pour la région. Une balade sur les traces de la comédie de Gérard Oury est mise en avant par l’office de tourisme de l’Avallonnais, et des visites guidées sont proposées à Meursault pour découvrir le patrimoine de la ville vu dans le film.

Le cinéma d’aujourd’hui passe aussi par là !

Loin de s’essouffler, la Bourgogne reste une inspiration puissante pour les cinéastes d’aujourd’hui. Après Le Mystère de la Chambre jaune et Le Parfum de la Dame en noir où il avait choisi la Nièvre, Bruno Podalydès a tourné en 2015 des scènes de Comme un avion (avec Agnès Jaoui et Sandrine Kiberlain) en Puisaye, à Charny. Claude Lelouch a réalisé 3 de ses derniers films à Beaune, Roman de gare, Chacun sa vie, et La Vertu des impondérables en 2019. Un peu plus tôt, Cédric Klapisch a sorti Ce qui nous lie, un film sur la transmission d’un vignoble dont l’action se déroule intégralement sur la côte de Beaune. Récompensé aux Césars 2020, Jusqu’à la garde avec Léa Drucker s’est posé à Demigny en Saône-et-Loire. La même année, Des hommes de Lucas Belvaux (avec Gérard Depardieu et Catherine Frot) s’est installé à Château-Chinon, au cœur de la Nièvre où s’est aussi tournée une production chinoise, Fox Hunt de Léo Zhang avec Tony Leung. Sorti en 2021 le long-métrage est notamment passé par les écuries du château de Prye. De fait, la Chine aime les décors bourguignons. Pour preuve, en 2019, des équipes venues de Pékin se sont installées à Auxerre où successivement une grande série populaire et une superproduction ont été tournées. Plus au nord, à Sens, une politique forte visant à favoriser les tournages a été mise en place. Avec succès puisque ceux-ci se succèdent. Rien qu’en 2020, Laure Calamy est venue y tourner Être en mouvement, Blanche Gardin et Vincent Dedienne quelques scènes d’Oranges sanguines, et Jean-Jacques Annaud y préparait – dans l’enceinte de la cathédrale et sur son parvis – une partie de Notre-Dame brûle sorti en salles en 2022. Car c’est bien l’édifice sénonais que le réalisateur a choisi pour figurer le monument parisien. Depuis, les tournages s'enchaînent en région sénonaise. Une efficace politique locale venant en écho avec celle de l’ensemble de la région qui travaille au développement de la filière cinématographique au sein du territoire. Un site internet a été mis en place à l’attention des professionnels (www.filmbourgognefranchecomte.com) tandis qu’un fonds de soutien est accordé aux producteurs souhaitant y poser leurs caméras. Pour faciliter les choses, un « Bureau d’accueil des tournages en région Bourgogne-Franche-Comté » a même été installé, dont le siège se situe à Avallon. Objectif : faire de la Bourgogne l’un des principaux décors du cinéma mondial !