Le petit Village d'Aïnhoa © borisb17 - stock.adobe.com.jpg
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Les maisons labourdines

Elles ont souvent les mêmes caractéristiques : façade à colombages, souvent orientées à l’est, avec des fenêtres croisées et des volets rouges – rouge car le sang de bœuf servait de peinture –. Cette couleur est aussi une couleur dominante à caractère fort : le piment ou encore le drapeau, qui sont autant de symboles caractéristiques du fameux rouge basque. Maisons de paysans, de charpentiers, de petits commerçants, elles ont pour la plupart des fenêtres entourées de cadre en bois mouluré avec des garde-corps en fer forgé. L’influence hispanique est bien là. Typiques aussi sont les villages plus proches des bastides, avec leurs ruelles et leurs coursives étroites : des villages bâtis autour de l’église avec leurs jardins à l’arrière, les frontons indissociables ainsi que la place de la mairie, sans oublier les cafés, véritable lieu de vie. Citons quelques fleurons de cette architecture : le centre de Bayonne autour de la cathédrale, Ainhoa, Ascain, Sare, Saint-Palais, la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port, entre autres.

Les maisons de Basse-Navarre

Elles ont subi l’influence de la Navarre espagnole (dont elle fit partie jusqu’en 1530) et de la géologie des sols de la région. On trouvera principalement des maisons tout en pierre, à façade plate, sans colombage. La porte d’entrée, souvent imposante, entourée de pierres de taille, en grès rose, est surmontée d’une petite fenêtre et d’un linteau qui indique le nom et qualité du propriétaire d’origine. Les toits sont couverts de tuiles rousses et des pierres d’angle apparentes renforcent l’impression de robustesse de la maison.

Les églises basques

Outre leur architecture à nef unique sans transept, elles comportent souvent (à Saint-Jean-de-Luz, Ainhoa et Saint-Pierre-d’Irube notamment), les fameuses galeries en bois à trois étages réservés aux hommes alors que les femmes occupaient le Jarleku.

Les châteaux

Ils ne manquent pas ! Le Pays Basque peut s’enorgueillir de posséder pléthore de châteaux. Parmi les plus anciens, on retrouve le château ducal de Gramont à Bidache, mentionné en 1329. D’autres jalonnent le territoire comme le château d’Andurain de Maytie, édifié au XVIIe siècle à Mauléon-Licharre en Soule, ainsi que le château fort de Mauléon datant du XIIe siècle. Le château d’Urtubie à Urrugne fait office de figure romantique avec son parc. Il appartient à la même famille depuis le XIVe siècle. Le château des barons d’Ezpeleta à Espelette est le plus ancien, car daté de l’an 1000. Le château de Camou, proche de Saint-Palais, date quant à lui du XIe siècle. Le château observatoire Abbadia à Hendaye fait figure de joyau plus contemporain. Dessiné par le célèbre architecte Viollet-le-Duc, il repose sur la corniche basque, face à l’océan.

Les beaux hôtels et demeures de la côte basque

Témoignage d’un passé fastueux, les hôtels et demeures fleurissent sur la côte basque. Biarritz, ville des rois, a conservé des ouvrages d’exception. La Villa Eugénie, à l’origine résidence d’été de l’impératrice, fut construite aux alentours de 1855. Elle se transformera par la suite en hôtel de luxe et deviendra l’Hôtel du Palais, un palace de la côte atlantique qui a vu défiler bien des têtes couronnées et des stars de cinéma. Il est désormais rénové après trois années de travaux dantesques. Parmi les autres fleurons hôteliers de la Riviera basque, on retrouve le Régina, un édifice emblématique de la Belle Époque qui fut construit en 1907. Avec son remarquable patio, il surplombe l’océan depuis sa façade toute blanche. Les façades Art déco ne manquent pas avec notamment celle de la piscine de Biarritz et celle du casino le long de la Grande Plage. Autres édifices d’exception, la villa du plateau d’Atalaye et l’église orthodoxe dans le style byzantin qui doit sa création à la forte présence aristocratique russe du début du XXe siècle, après la révolution.
Le château d’Ilbarritz, bâti en 1897 pour le baron Albert de l’Espée, jouit quant à lui d’une situation exceptionnelle. N’oublions pas l’emblématique Villa Belza de style néo-médiéval, accrochée à la falaise et à proximité du Rocher de la Vierge, à Biarritz. Autre construction remarquable à Saint-Jean-de-Luz, le Grand-Hôtel, un établissement 5 étoiles posé sur la plage, face à la baie et construit en 1909.

D’autres remarquables édifices au Pays Basque à l’influence Art déco

Des constructions qui célèbrent la joie de vivre retrouvée après la guerre ont été érigées au cours des années 20 et 30, véritable âge d’or de l’architecture moderne et de l’Art déco. Pour ce faire, des artisans d’art et des artistes ont rivalisé d’imagination. Des bâtiments aux formes géométriques étonnantes, cédant souvent aux influences mauresques de l’époque, sont un reflet de cet élan de modernité qui opère une véritable rupture avec les codes traditionnels du Pays Basque. Parmi quelques exemples de « petits bijoux », on retrouve le Didam à Bayonne, cet ancien bâtiment de la Bourse du travail est situé au bord de l’Adour. La splendide verrière sur la façade épurée des magasins « Aux dames de France » à Bayonne et « Aux bonheurs des dames » à Biarritz – devenus « Les Galeries Lafayette » –, la villa Malaye à Bayonne, la villa Sousanna à Anglet, « la villa rêverie », la résidence Itsasoan et l’hôtel Guétharia à Guéthary jouissent d’étonnantes façades pour leur style. On retrouve également l’établissement des bains de la Côte des Basques à Biarritz, ancien QG des « tontons surfeurs », les surfmen des années soixante… Enfin, n’oublions pas la célèbre Villa Leihorra à Ciboure qui fait office de joyaux de l’Art déco du Pays Basque et de bien au-delà.

L'architecture au Pays Basque aujourd'hui

De nombreux facteurs favorisent le développement de résidences et de maisons individuelles de façon exponentielle à l’intérieur des terres : la forte influence des nouveaux entrants (car la région attire toujours plus), chaque année, 1 % d’habitants supplémentaires en moyenne, l’attraction touristique et économique et enfin les prix élevés le long du littoral, de Bayonne à Hendaye. Hasparren, Ustaritz, Saint-Pierre d’Irube et bien d’autres communes sont elles aussi impactées par cette floraison de constructions. Fort heureusement, il n’est pas question ici de bétonisation à l’instar d’autres régions.