Guide de voyage Zaporijia

830 000 habitants. La ville de Zaporojie est célèbre et mentionnée dans toute l’Ukraine pour l’importance historique qu’elle revêt car elle a été le berceau du peuple cosaque. Elle est donc le symbole de l’indépendance ukrainienne. C’est à ce titre, et avec l’histoire de l’Ukraine en tête, qu’il faut aborder cette ville car aujourd’hui peu de traces de ce tumultueux passé ont été conservées. On célèbre la grande île de Khortitsa, reliée à la ville par un pont, et où se trouvait le grand centre cosaque. Même si du fortin cosaque il ne reste aujourd’hui plus rien, l'île abrite un excellent musée sur l'histoire et les traditions cosaques et constitue un agréable lieu de promenade. Zaporojie est principalement visitée par les touristes de croisière, pour qui elle constitue une étape incontournable.Histoire. Comme toutes les steppes du sud de l’Ukraine, la ville de Zaporojie a d’abord connu le passage des plus grands peuples nomades : les Scythes de 800 à 200 av. J.-C., les Sarmates 200 apr. J.-C. Au XIIIe siècle, alors que les Cosaques ont commencé à se regrouper sur la Volga, le Don et le Dniepr, ceux du Dniepr décident de choisir comme forteresse l’île de Khortitsa. C'est en 1552 que Dmitro Vyshnevetski, prince de Volynie et aventurier des steppes, construit ici une forteresse pour contraster l'avancement des Tatars, qui devint le premier noyeau de la Zaporyzska sich. Mais, pendant la Guerre du Nord entre l'Empire russe et la Suède (1700-1721), les cosaques zaporogues, qui avaient soutenu les Russes dans la guerre contre la Pologne (1654-1677), guidés par le hetman Ivan Mazepa passent du côté de Karl II de Suède contre le tsar Pierre Le Grand. C'est à partir de ce moment que les autorités russes commencent à affaiblir la sich et à la priver de son autonomie jusqu'à ce qu'en 1775 elle sera complètement supprimée par l'emperatrice Catherine II. L'emperatrice, du reste, ne nécessitait plus des services des cosaques pour protéger les frontières sud de l'avancée des tatars, dont le khanat de Crimée avait été annexé à l'empire en 1774. De plus, elle craignait que les cosaques zaporogues soutiennent la révolte paysanne guidée par E. Pugachev. En 1785, est fondée la ville d’Alexandrovsk, à côté de l’île de Khortitsa. Il s’agit d’une colonie et d’une ville de garnison, sa population se compose donc de colons russes et de Cosaques sédentarisés. Entre 1917 et 1932, quand l’Ukraine connaît une période particulièrement troublée après avoir proclamée son autonomie en 1917, la tradition cosaque va continuer à jouer un rôle symbolique et historique capital. Les anarchistes du leader Nestor Makhno, basés à 50 km d’Alexandrovsk, ressuscitent les traditions cosaques et lorsque l’armée Rouge parvient à dominer, ce seront les derniers à se rendre aux bolcheviks. En 1921, la ville d’Alexandrovsk est rebaptisée Zaporojie en l’honneur des Cosaques zaporogues. Entre 1927 et 1932 elle est le lieu d’un des grands chantiers staliniens : le barrage sur le Dniepr qui vise à l’industrialisation du Donbass, au sud de la Russie et de l’Ukraine. Grâce à l’industrialisation à marche forcée soviétique (avec son cortège de crimes, d’horreurs, et de morts) de cette région qui était alors essentiellement agricole, la ville de Zaporojie va connaître un fabuleux développement. Atteignant 1 million d’habitants, elle devient presque une des plus grandes d’Ukraine. Les sources d’électricité du barrage favorisent toutes sortes d’industries – aéronautique, métallurgique, automobile, sidérurgique. Zaporojie a été pendant un temps une des villes les plus polluées d’Europe. Sans oublier la centrale nucléaire qui s’est installée par la suite. Après la chute de l’URSS qui a entraîné l’effondrement économique de nombreuses régions, Zaporojie, elle, a réussi à survivre. Elle est aujourd’hui une des plus actives économiquement du pays. Ses rivales régionales sont Dniepropetrovsk, véritable centre financier, Donetsk pour les mines de charbon et Krivoï-Rog pour l’acier. Elle est aussi célèbre pour la voiture "Zaporojets", produite ici à partir du début des années 1960 et très populaire en URSS.