SALLE D'AUDIENCE ET TRIBUNAL
A droite en entrant dans le palais de Tash Khauli, un corridor mène vers la salle d’audience, ou ishrat khauli. Le carrosse noir exposé au fond du couloir est un présent de Nicolas II à son vassal oriental, le dernier khan de Khiva, Asfandiar Khan. Celui-ci souffrait d’une maladie honteuse et son médecin, qui devait tenir à sa tête, lui aurait dit que la seule façon de se soigner était de consommer de la pucelle… Il avait l’habitude de circuler en ville dans ce carrosse, que les habitants avaient surnommé « la mort noire ». La salle d’audience est une cour carrée flanquée au sud d’un iwan à une colonne aux décorations tout aussi admirables que ceux du harem, toujours l’œuvre d’Abdullah Djinn, le génie qui réalisa également la décoration du mausolée Pakhlavan Makhmoud.
Deux emplacements pour des yourtes permettaient de recevoir les invités en hiver. En traversant un dédale de corridors on débouche dans la salle du tribunal, ou arz khauli. Et pour ceux qui n’ont pas admiré les majoliques des iwan du harem ou de la salle de réception, celles de l’arz khauli offrent une époustouflante séance de rattrapage. La cour possédait deux sorties, l’une pour les acquittés, l’autre pour les condamnés. Le khan recevait parfois dans une yourte placée sur une élévation en brique au milieu de la cour. Au fond de la cour, une petite porte mène vers des galeries sombres où sont exposées pêle-mêle des portes et colonnes récupérées dans plusieurs monuments de Khiva.