LA PETITE FORTERESSE (MALÁ PEVNOST) OU LA PRISON DE LA GESTAPO

La Petite forteresse sert, dès juin 1940, de prison spéciale de la Gestapo. Au total, 32 000 hommes et femmes y furent enfermés (8 % y sont morts), dont 2 500 étrangers venus d'ex-Union soviétique, Pologne, France, Allemagne, etc. Exécutions (dès 1943), tortures, maltraitances, mais aussi la faim (150 g de pain par jour et une soupe), le surpeuplement, le manque d'hygiène et les épidémies étaient le quotidien. Cette prison-camp n'était pas synonyme de terminus, mais de transit vers les tribunaux ou les camps de Buchenwald, Auschwitz, Mauthausen, Dachau, Ravensbrück, etc. En attendant, les prisonniers étaient assujettis au travail obligatoire (entretien, administration, cuisine, construction, agriculture, industrie, cordonnerie, etc.).

Visite : les cours des prisonniers avec les cellules (dans certaines, quelque 600 détenus s'entassaient !) et la cour de l'administration. Si vous n'êtes pas claustrophobe, longez les fortifications dans le tunnel de 500 mètres de long, étroit et... oppressant ! En sortant, vous passerez par le terrain d'exécution, les fosses communes et la Porte de la mort (par laquelle passaient les condamnés à mort). La Petite forteresse abrite également un modeste musée et le cinéma des gardiens où sont désormais diffusés des documentaires historiques (en français également). Pendant la visite, remarquez la plaque en mémoire du Serbe Gavrilo Princip (qui assassina l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo en 1914 entraînant la Première Guerre mondiale, il fut enfermé ici par les Autrichiens) et celle en mémoire du Français Robert Desnos (le poète surréaliste est arrivé ici gravement malade, en juin 1945, donc après la Libération, et il y mourut).

A l'entrée, le Cimetière national dominé par un « Magen David » – construit avec les rails qui menaient à Auschwitz – et une croix. Il fut construit en 1945 pour des funérailles nationales en mémoire des victimes de Terezín. On y a principalement enterré les corps exhumés des fosses communes.