Ouara est fondé en 1635 par le fameux Abd el Karim (ou Abdelkrim), fils de Yamé, de la tribu des Dschalidja, dont les ancêtres auraient été les Abbassides. La dynastie se réclamera donc de cette dynastie glorieuse supposée, et Ouara (puis Abéché plus tard) deviendra la capitale des Abbassides. Abd el Karim et son père ont émigré depuis le Soudan. Selon la tradition, Abd el Karim, recherchant son troupeau égaré, aurait découvert le cirque, bien caché, irrigué par un ouadi enchanteur.Le nom « Ouara » vient d’ailleurs du mot ouâr qui signifie « inaccessible ». Mais d’aucuns prétendent que ce site important existait déjà en tant que ville toundjour (la dynastie alors régnante). Abd el Karim aurait pris pour prétexte le laxisme religieux des Toundjour pour se rebeller et chasser le roi Daoud, aidé des autochtones maba, mahamit, tama… Les Toundjour se réfugient au Kanem ; Abd el Karim épouse Aïcha, la fille de Daoud, et récompense ses alliés en leur offrant le turban (la charge) d’aguid (commandant de province) et de djarma (Premier ministre). De plus, tout futur sultan devra obligatoirement prendre une épouse maba s’il souhaite régner un jour.Les aguids sont chargés du commandement des provinces extérieures ; outre la charge de djarma (concernant les provinces du centre), les charges les plus considérables sont celles d’aguid al Mahamid (contrôlant les provinces du Nord ; la charge échoit aux Mahamit), d’aguid es Salamat (contrôlant les provinces du Sud), et l’aguid al Diaatné (surveillant les provinces du Sud-Ouest). Le rôle essentiel des aguids consistait à lever l’impôt et à recruter des troupes. Ils étaient nommés et révoqués selon le gré du sultan, et pouvaient être choisis non seulement parmi les Maba et les Arabes nobles, mais aussi parmi les gens de condition modeste. Le sultan pouvait ainsi écarter les seigneurs trop ambitieux pour confier ces charges à des hommes d’origine obscure dévoués à sa personne.La muraille d’enceinte et le petit bâtiment carré appelé « demeure du marabout » auraient été construits à cette époque. Dans la maison du marabout s’élève un pilier central matérialisant le centre du royaume mais aussi la ligne zénith-nadir donnant les axes de construction du palais et de la ville.Le fils d’Abd el Karim, Harot I, qui règne de 1655 à 1678, est le grand bâtisseur du palais, aidé par un architecte venu d’Egypte. Les murs du palais sont faits en briques cuites, cimentées entre elles à l’aide d’une pâte de terre mêlée à du sang de bœuf ; les échafaudages en bambou et troncs de doum provenaient d’Oum Hadjer. Saboun I parachève l’ensemble en y adjoignant la mosquée, après quoi il fit tuer l’architecte pour qu’il ne pût plus jamais construire une pareille merveille !Ouara est un important centre d’instruction religieuse islamique ; les savants qui y enseignaient venaient même de Tombouctou et de Djenné ! La ville entretenait également des relations commerciales nombreuses avec le Bornou et le Darfour, dont elle importait métaux, tissus, verroterie et sel, en échange de peaux, de sandales, d’ivoire, de plumes d’autruche et d’esclaves. Les renseignements sur Ouara ont été rapportés par El Tounsy qui a dressé des cartes illustrées ayant pour échelle une journée de marche ! L’explorateur Nachtigal a également consigné nombre d’informations sur les pratiques et les usages de l’époque.En 1850, le sultan Mohamed Charif abandonne le site, suite à l’assèchement du ouadi Ouara qui rendait toute vie impossible, et s’établit à Abéché. Toutefois, l’intronisation des nouveaux sultans continuera à avoir lieu sur le mont Treya, selon la tradition.

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