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Une forêt tropicale omniprésente

La Jamaïque est plantée d’une rare forêt tropicale pluviale (primitive) qui occupe environ 10 % des terres, dans les Blue Mountains et la région du centre. Elle est composée d’arbres aux feuilles persistantes et toujours vertes et pousse dans les zones de précipitations abondantes. C’est le type de forêt le plus luxuriant au monde ! Les arbres peuvent atteindre jusqu’à 40 m de hauteur, fleurissent et produisent des fruits de manière ininterrompue tout au long de l’année. A partir d’une altitude de 1 000 m, la forêt perd de sa densité pour devenir plus aérée, avec moins d’espèces ; les mousses sont plus nombreuses, c’est le règne de la forêt tropicale d’altitude. 

Les côtes bordées de savane et mangrove

La savane sèche de broussailles, d’épineux, d’agaves et de cactées couvre les zones arides du sud de l’île. Les zones côtières, soit 25 % du territoire, ont depuis longtemps perdu leur végétation naturelle, remplacée par des cultures vivrières, de plantation et d’agrément. Seule la forêt de mangrove reste très présente le long des côtes, en particulier au sud et à l’est du pays. Impénétrable, elle est composée de de trois espèces différentes de mangrove qui cohabitent dans les embouchures des rivières : blanche, noire et rouge. Plus précisément des manglars rouges, noirs ou gris, mais aussi de palétuviers qui plongent leurs racines dans les limons des eaux salées du littoral. Quant à l’inextricable végétation de Cockpit Country, elle réserve encore bien des surprises puisque personne n’a encore pu répertorier toutes les espèces de plantes qui y poussent. On connaît aujourd’hui 101 variétés endémiques à la région et les spécialistes s’activent à étudier cette végétation parmi les plus sauvages et méconnues du monde. 

Une biodiversité riche en espèces endémiques

Les forêts tropicales jamaïcaines comptent quelque 3 000 variétés de plantes à fleur, dont 800 espèces indigènes. Parmi elles, pas moins de 237 espèces d’orchidées, dont 60 endémiques, qui poussent à l’état sauvage, flirtant avec les troncs des grands arbres. Les anthuriums sont aussi largement représentés ainsi que les broméliacées, dont on dénombre 60 espèces, et les épiphytes. On trouve en Jamaïque plus de variétés de fougères (550 espèces endémiques) que dans toute autre forêt tropicale du monde. Ici pousse aussi le Tatch Palm Tree, endémique à l’île, avec les palmes duquel on réalise les toits. Le palmier royal a été importé de Cuba, dont il est l’arbre fétiche ; une immense réserve lui est consacrée dans la région de la Great Morass, vers Negril. Le Blue Mahoe, arbre emblématique de l’île, est une forme endémique d’hibiscus aux fleurs déclinant des nuances orangées. D'autres hibiscus aux teintes délicates venus d’Egypte participent activement à la décoration des hôtels. Le bois de vie, connu sous le nom de gaïac officinal, mesure de 4 à 8 m de hauteur. Cet arbre tortueux porte une délicate fleur bleu pâle, qui est la fleur nationale, et donne des fruits jaune orangé. Les flamboyants de Madagascar aux fleurs rouge vif, les frangipaniers et bougainvilliers déclinent toute une palette de l’orange vif au violet profond, en passant par le fuchsia. Les eucalyptus, les cèdres, les balsas, les banians, les arums, les lauriers, les vénéneux mancenilliers, les poivriers, les mûriers sont quelques-unes des multiples espèces qui poussent sur l’île.

Le paradis des ornithologues

Outre les espèces propres à la région des Caraïbes, on dénombre de nombreux oiseaux migrateurs qui reviennent chaque hiver pour profiter de la chaleur de la Jamaïque. Au total, environ 200 espèces sont présentes dans l’île, dont 25 endémiques, parmi lesquelles le pivert jamaïcain et l’oriole jamaïcain, un oiseau à queue noire et au plumage jaune. Les délicats colibris, plus connus sous le nom d’oiseaux-mouches, sont légion également et fascinants à observer en vol stationnaire. Les todiers multicolores se nourrissent d’insectes attrapés au vol et nichent dans de petites grottes construites à même le sol. La sylvette au plumage jaune vit dans la mangrove. Pélicans, faucons, flamands, ibis, pinsons, grimpereaux, sittelles, tangaras, moqueurs, trembleurs, hirondelles, pigeons, tourterelles, grues, faisans, trogons, piverts, coucous... autant d’espèces aux merveilleux plumages multicolores et aux chants mélodieux qui raviront les observateurs. Certains d’entre eux ont été baptisés de jolis noms locaux qui chantent à l’oreille : le ventre blanc, le vieil homme, le mangeur d’insectes, la sorcière de la montagne, le rouge-gorge Robin, le gros Tom, le cling cling, l’oiseau docteur, l’oiseau à frange doré, l’oiseau bleu... Les entomologistes auront eux aussi de quoi faire avec les 80 espèces endémiques de papillons et les nombreux insectes de la forêt tropicale. 

Des fonds marins merveilleux

Les eaux jamaïcaines sont un véritable royaume de vie sous-marine, riche de nombreuses espèces endémiques. Des coraux de toutes couleurs, aux formes variées (corne de cerf, cornes d’élan ou cerveaux de Neptune, entre autres), tissent de longues murailles dentelées aux ramifications complexes. Les gorgones plumes, dont les branches soyeuses ondulent sous l’effet des courants, les spirographes dépliant leurs bras, les anémones colorées et les étoiles de mer tapissent les fonds marins. Les récifs coralliens abritent tout une population de poissons très étonnants : poisson-perroquet, baliste aux couleurs somptueuses, poisson- papillon, chirurgien, poissons volant, poisson-ange (très fréquents dans les Caraïbes) ou encore capitaine à tête de cochon, poisson-lune, poisson-épieu, gorgone (petit animal des grottes sous-marines)... Les rencontres ne manquent pas de piquant.
Quant aux gros poissons, des mérous paresseux aux requins bleus, nourrices, marteaux ou dormeurs, en passant par les barracudas menaçants, les marlins bleus, les raies manta et pastenagues, disons que les eaux profondes ne manquent pas de vie ! Dauphins, marsouins et lamantins vivant le long des zones côtières du sud sont les principaux représentants des mammifères marins. Quatre espèces de tortues marines, malheureusement en voie de disparition, sont aussi répertoriées dans les eaux jamaïcaines. De nombreux coquillages, conques au coquillage orangé qui servaient aux Arawak pour communiquer, oursins, crustacés de bonne taille, crabes ou langoustes se rencontrent aussi à profusion, pour le délice des fins palais.