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L'artisanat bien réparti sur le territoire tunisien

Un peu encombrant, certes, la poterie constitue un artisanat majeur en Tunisie. Les poteries de Nabeul ou de Sejnane sont réputées. Nabeul est bien évidemment la capitale de la poterie tunisienne. Elle est connue pour ses céramiques poreuses et sa vaisselle vernissée de couleur jaune ou verte. On la trouve sous toutes ses formes dans tous les souks de Tunisie. Celle de Sejnane, beaucoup moins connue, est aussi remarquable. Berbère, elle se distingue par son aspect primitif : motifs géométriques ou figuratifs, ses formes humaines ou animales… On la trouve plus rarement dans les souks.

Dans le sud, à Gabès, Tozeur et Nabeul principalement, place à la vannerie. Couffins, paniers, sacs, chapeaux… un large éventail d’objets confectionnés avec des feuilles de palmier, de jonc, de halfa. Le cuir en Tunisie a une longue histoire. Sacoches, portefeuilles, sacs à mains, cartables, ceintures, babouches… les produits sont de qualité. On les trouve à prix corrects dans tous les souks et en particulier à Djerba, à Tunis et à Kairouan.

Le verre soufflé, issu de la tradition syrienne, égyptienne ou vénitienne, se retrouve dans les ateliers de Nabeul, Hammamet, Tunis et Gammarth (espace Sadika).

Le bois est un matériau beaucoup utilisé, à l'instar de meubles et instruments de musique traditionnels fabriqués à Aïn Draham et Kelibia. Vous les admirerez probablement plus que de les acheter car encombrants. Néanmoins, les marionnettes, en bois, revêtues de tissus colorés, sont vendues dans pratiquement tous les souks de Tunisie. Anciennes, voire pièces d’antiquité ou parfois bien trop neuves, ces marionnettes représentent le bey, ces guerriers ou des personnages de la vie quotidienne : le musicien, l’artisan, le janissaire… Remplissant les souks de leur gaieté, de leurs couleurs et de leurs mystères, elles sont le symbole de l’artisanat tunisien. Spécialité de Tunis et de Kairouan, le cuivre, émaillé, ciselé ou gravé se transforme en objet de décoration ou d'art de la table.

Focus sur le tapis

Le tissage des tapis était l’art traditionnel des nomades. Aucun autre artisanat n’exprimait plus parfaitement les possibilités et les besoins de cette vie. Les femmes tissaient des tapis avec la laine et le poil des troupeaux que les hommes menaient paître. La teinture provenait des plantes et des insectes. Les tapis ainsi tissés étaient parfaitement adaptés à la vie sous la tente et à même le sol. Dans les communautés sédentaires, les tapis servaient également à recouvrir des aires consacrées, comme mausolées ou mosquées. Ils témoignaient de la richesse et du goût des marchands et des princes et faisaient l’objet d’un commerce lucratif avec l’Europe. Ils sont tous différents et caractéristiques de la région qui les produit, mais les plus réputés proviennent de Kairouan. Bien que l’aspect folklorique de ces endroits puisse paraître un peu factice, on peut toujours visiter un atelier (ou un musée) qui n’est en général qu’une boutique disposant d’un choix suffisamment important pour en briguer le titre. Tout en sirotant un verre de thé à la menthe, on y contemple les plus beaux spécimens de zarbia, d’alloucha, en pure laine d’agneau et points noués, ou encore de mergoum, tapis tissé à poils ras, à décorations géométriques. Un peu partout, on peut trouver aussi de petits kilims, également tissés et à des prix également plus abordables, ce qui leur vaut un succès grandissant. Quant aux très beaux tapis kairouanais, ils atteignent – même après marchandage – des sommes qui peuvent approcher, voire dépasser, les 1 500 €, selon des critères relatifs à la superficie, la densité du tissage, c’est-à-dire le nombre de fils au mètre carré (160 000 à 250 000 pour les plus beaux, soit 400 à 500 au mètre linéaire), et la complexité des motifs.

Dans le sud, le tapis est plus sobre. On trouvera également des kilims et des mergoums, de très beaux tapis berbères à points noués, aux motifs souvent simples, mais d’une grande noblesse dans le dessin et les couleurs. À découvrir dans les boutiques de la zone touristique de Tozeur, par exemple.

Dans le nord, le tapis est plus chaud, le matériau est à la fois fonctionnel et esthétique. Gabès est célèbre pour ses tapis dont les motifs s’inspirent des châles de laine que portent les femmes du sud les jours de cérémonie. Seul point commun entre tous ces tapis, le noir, le bleu nuit et le rouge, qui sont les couleurs traditionnelles. Attention toutefois aux arnaques et aux achats forcés dans de faux musées ! Renseignez-vous, avant tout achat, auprès de l’office de l’artisanat, qui a mis en place un système de contrôle-qualité et qui édite un guide de l’achat du tapis.

Plaisir gustatif

Si l'on vous dit Tunisie et gastronomie, il est fort probable que vous pensiez aux pâtisseries. Fleur d’oranger, pistache, amande, pignon… la pâtisserie tunisienne est riche en saveurs. Ramenez avec vous quelques makhroud, ghraiba, baklawa, chamia, mlabes…, vous ravirez les papilles de vos amis. C’est bien moins cher qu’en France et c’est made in Tunisia. C'est aussi le pays de la Harissa, ce condiment assez fort utilisé pour rehausser le goût du couscous ou d'une sauce. Ne manquez donc pas le festival de la Harissa de Nabeul si vous venez durant cette période. Sinon, vous en trouverez facilement au marché.

Le pays est aussi producteur de près de 8% de l'huile d'olive mondiale. Attention à la provenance et à la qualité. Quelques vins et spiritueux raviront également vos proches. Enfin, la Tunisie produit une grande variété de dattes, dont les Kenta, Allig, Khuwat, et les fameuses Deglet Nour, les plus consommées au monde qui proviennent des oasis de Nefta à la frontière algérienne. Il y en a pour tous les goûts. Vendues sur branche ou en vrac, on les trouve dans la plupart des marchés et mêmes dans les boutiques de l’aéroport et sur le bateau (mais sous conditionnement).

Le tissage des vêtements traditionnels déclinés pour un usage quotidien

Le tissage est une activité féminine qui s’exerce sur des métiers archaïques d’origine égyptienne. Leur introduction daterait de l’expédition en Egypte de Meryey, fils de Ded, roi des Libou vers 1225 av. J.-C. C’est sur ces métiers, verticaux ou horizontaux, que sont tissés des tissus en laine. Chez les Berbères, on tisse le bakhnoug (châle de mariage), la assaba (bandeau de tête), la wazra (le burnous à capuche), la battania, le hemel (couvertures), le kilim (tapis à larges bandes noires, bleues et orangées). Le travail de l’alfa donne lieu également au tissage des nattes, des couffins à anses et des blassacs (sacs que l’on attache sur le dos des chameaux ou des ânes pour le transport de marchandises).

Parmi les vêtements traditionnels féminins, le fouta, longue tunique portée sur un pantalon léger en tissu brodé est vendu dans de nombreuses boutiques. Chez les hommes, la jebba vêtement à larges emmanchure, la gandoura, tunique sans manches tombant jusqu’aux chevilles peuvent être portés avec ou sans couvre-chefs tels la chéchia ou le turban. De nos jours, seuls les habitants des campagnes restent fidèles à cette tradition vestimentaire ; en ville, ces vêtements sont portés uniquement pour les grandes cérémonies.

Produits de beauté et cosmétiques

Jasmin, ambre, citron, fell, lavande, musc… Autant de fragrances qui prolongeront votre voyage par les sens. Dans la médina de Tunis vous trouverez de nombreux parfumeurs, encore faut-il distinguer les vrais artisans parfumeurs travaillant de manière traditionnelle et procédant encore avec la distillation ! Compter environ 8 DT le flacon.

Le machmoum, bouquet de fleurs de jasmin piquées sur de petites tiges ficelées, posé délicatement sur l’oreille des Tunisiens a embaumé votre séjour de son envoûtant effluve. Puisque ce bouquet est un souvenir éphémère, la Maison de Senteurs dans la médina de Tunis a commercialisé un bien joli savon, qui, lui, a une durée de vie un peu plus longue : le savon Mechmoum, sur porte-savon en céramique qui reprend la forme et évidemment le parfum du fameux bouquet.

Le henné (Lawsonia inermis) est une plante qui pousse en climats chauds et secs, principalement du Maroc à l’Inde, en passant par l’Egypte, la Syrie, l’Iran ou le Pakistan. Elle peut mesurer jusqu’à trois mètres de haut et donne naissance à une fleur petite et parfumée, blanche, rose ou jaune selon les variétés. C’est sa feuille, séchée et réduite en une poudre d’un très beau vert doux, que l’on utilise pour la teinture des cheveux, des doigts, des paumes de mains et des plantes de pied. Henné rouge, henné noir ou henné neutre : si vous en achetez au coin d’un souk, vérifiez la couleur avant de vous en badigeonner les cheveux, pour éviter les surprises…

Bijoux

Comme partout, les bijoux tunisiens ont leur petite particularité. Empruntant à l’Orient comme à l’Occident, ils sont tous différents d’une région à l’autre. Dans le nord, ils sont d’inspiration turque ; dans la région du Sahel, d’influences syrienne et égyptienne ; dans l’ouest, ils sont moins sophistiqués et assez semblables aux bijoux algériens ; dans le sud, les bijoux émaillés, d’origine hispano-mauresque, sont l’œuvre des artisans juifs ou musulmans chassés d’Espagne et réfugiés à Djerba. Tous ces bijoux traditionnels, en argent de préférence, rappellent les symboles puniques, avec perle, ambre, turquoise et corail.

La Khamsa (ou main de Fatma) est très visible en Tunisie et notamment sur les bijoux. Dorée ou en toc, ornée de décorations plus ou moins kitsch, on la trouve également en argent d’une sobriété et d’une magnifique simplicité dans de vieilles boutiques d’antiquaires à Djerba ou ailleurs. Un beau cadeau. On la trouve à tous les prix.

Coraux et bruyères de Tabarka

Le corail, le liège et la bruyère sont les richesses naturelles des côtes de Kroumirie. De nombreuses boutiques à Tabarka vendent des bijoux en corail et des objets en liège. Sachez, pour l’anecdote, que les pipiers de Saint-Claude venaient autrefois chercher leur bruyère à Tabarka pour la confection de leurs célèbres pipes. C’est ainsi que l’on trouve sur place, à Tabarka, une petite fabrique très appréciée des amateurs.