iStock-1384954174.jpg
AdobeStock_331189288.jpg
iStock-1221040529.jpg

Le pays le plus plat du Maghreb au relief contrasté

Ce pays à silhouette d’hippocampe a le ventre face à la mer, la tête dans la verdure et la queue enfouie dans le sable. Au regard de l’ensemble du Maghreb, la Tunisie fait figure de plat pays largement ouvert sur une mer, à laquelle le Maroc tournerait le dos, et dont les hautes plaines algériennes seraient séparées par une barrière montagneuse. Son altitude moyenne de 600 mètres contraste avec celles de l’Algérie (900 m) et du Maroc (800 m). Une double chaîne de montagnes (Atlas tellien et Atlas saharien) converge vers le nord-est du pays. L'Atlas saharien s'abaisse vers le cap Bon et le golfe d'Hammamet. L'Atlas tellien s'abaisse quant à lui de plus en plus sur le littoral nord et la vallée de la Medjerda jusqu'à atteindre le littoral oriental tunisien entre le cap Blanc et Ghar el Melh. On y trouve la petite montagne Kroumirie perchée à 1 000 mètres d'altitude, les monts Nefza (600 m) et Mogods (500 m). Le point culminant de Tunisie est le djebel Chambi, à 1 544 mètres, situé à l’extrême ouest du pays. Certains hivers, la neige coiffe les cimes. Quelques îlots montagneux, vers le sud de l'Atlas sont disséminés au-dessus des plaines : le djebel Salloun (1 373 m), le djebel Mrhila (1378 m). « Djebel » est le nom donné aux massifs ou montagnes d'Afrique du nord.

Entre ces chaînes de montagnes et le littoral, on distingue trois sortes de reliefs et de climats assez contrastés. Le Haut Tell, verdoyant sur l’ouest et la côte est, couvre toute la partie du nord. D'ouest en est jusqu'au cap Bon, on retrouve des chaînes montagneuses calcaires qui alternent avec des plateaux escarpés : le mont de Tébessa (1 385 m), le djebel Serj (1 357 m), le djebel Semmama (1 314m), le djebel Zaghouan (1 295 m) et le djebel Sidi Abd er-Rahmane dans le cap Bon (637 m). 

La Tunisie centrale, région des hautes et basses steppes, finit sur la côte par le Sahel. La Tunisie méridionale, enfin, limitée au nord par la région des lacs salés appelés « chotts », est le pays des grands espaces désertiques, mais aussi celui des luxuriantes palmeraies blotties autour de rares points d’eau.

Un littoral balnéaire mais aussi sauvage

Le littoral tunisien s’étend sur 1 298 kilomètres de côtes, dont 600 kilomètres de plages. Il existe plus de 36 000 hectares de dunes littorales, dont la plupart sont situées dans le nord et le nord-est du pays. C’est dans sa partie orientale (d’Hammamet à Djerba) que le littoral est le plus touristique. D’Hammamet à Sousse s’étendent de longues plages de sable où se construisent des complexes balnéaires de plus en plus importants, à l’image de Hergla (1 200 ha au nord de Sousse, avec une capacité d’hébergement limitée, mais des centres d’animation, de thalassothérapie, un golf et un village traditionnel…), Yasmine Hammamet (achevé en 2003) et Mahdia (avec la station intégrée de Ghedhabna, au sud : produit balnéaire, marina, golf, équipements culturels, théâtre de plein air, équipements ludiques et sportifs).

De Sousse à Sfax s’étend la région du Sahel : royaume des oliviers et des amandiers. Au nord de la Tunisie, sur la côte allant de Bizerte à Tabarka, le paysage est plus sauvage, ourlé de falaises et de plages. Appelé la « côte de Corail » dans la région de Tabarka, c’est le royaume de la chasse et de la pêche sous-marine.

Les principaux golfes de Tunisie sont au nombre de cinq. Le golfe de Tunis s'étend sur près de 150 kilomètres entre le cap Sidi Ali El Mekki et le cap Bon. Le large golfe d'Hammamet, au sud de la péninsule du cap Bon est délimité au sud par Monastir et au nord par le cap Ras Maamoura, non loin de la ville d'Hammamet dont il porte le nom. Les villes touristiques d'Hammamet, Nabeul, Sousse et Monastir bordent ce golfe. Sur une quarantaine de kilomètres, juste après le golfe d'Hammamet, au centre-est de la Tunisie, le golfe de Monastir s'étend en forme de croissant. Étroit, il abrite un riche et fragile écosystème avec une vaste faune aquatique. C'est ici que se trouve l'archipel des Kuriats. On y retrouve une forte activité de pêche. Le golfe de Gabès, 90 kilomètres s'étend de Chaffar, au sud de Sfax, jusqu'à Djerba (Cap Ras Tourgueness). Enfin, le golfe de Boughrara, d'une superficie de 50 000 hectares s'apparente à une lagune car il est presque entièrement fermé avec Djerba au nord. Néanmoins, il s'agit bien d'un golfe car un double passage entre les péninsules de Jorf (à l'ouest) et de Zarzis (à l'est) le relie à la mer Méditerranée.

Rivières, oueds et plans d'eau

Les deux grandes rivières de la Tunisie sont l’oued El Kebir, qui devient l’oued Meliane en traversant la plaine du Fah, avant de se jeter dans le golfe de Tunis, et surtout la Medjerda, principal cours d’eau du pays. Née en Algérie, elle coule sur 350 kilomètres en Tunisie.

Ces deux grandes voies, dont le parcours est régularisé par des barrages, alimentent des centrales électriques et irriguent les plaines fertiles du Tell (région du Kef et de Kasserine). Il existe bien sûr d’autres cours d’eau que l’on appelle les « oueds », torrents temporaires. Ils se jettent non pas dans la mer, mais dans des bassins fermés appelés « sebkhas », formant ainsi un lac qui, lorsque l’eau s’évapore, n’est plus qu’une étendue plane recouverte d’une épaisse couche de sel. Le chott El-Jérid, au sud-ouest du pays, est le plus grand lac salé de Tunisie, à sec la plus grande partie de l’année. Une route toute droite (la GP16), d’une centaine de kilomètres, qui va de Tozeur à Kebili, traverse ce désert lunaire où vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des mirages.

Les eaux du nord alimentent donc principalement le pays, tandis que la région du Sahel, au sud, est aride. Le sebkha Sidi El Hani présente un caractère endoréique, c'est-à-dire qu'il ne se déverse pas dans une mer mais reste clos. Dans cette partie de la Tunisie qui représente 62 % de la superficie du pays, seules 16% des ressources en eau sont délivrées. Néanmoins c'est ici que se trouvent les ressources souterraines.

Parmi les principaux plans d'eau (lacs, lagunes, sebkhas), citons le lac de Bizerte (12 000 ha), le lac Ichkeul (10 000 ha), la lagune de Ghat El Melh, la sebkha Ariana, une cuvette de 5 000 ha au nord du lac de Tunis séparée par la plaine de La Soukra et coupée du golfe de Tunis par un cordon dunaire littoral entre Raoued et Gammarth, Sebkha Séjoumi (cuvette 3 900 ha ouest de Tunis).

Le Sahara, fascinant désert

Le sud de la Tunisie s’enfonce en pointe dans le Sahara, dont il englobe une petite partie. C’est, du point de vue des paysages, la partie la plus fascinante de la Tunisie. Si vous décidez de renoncer quelques jours au confort de votre hôtel de bord de mer pour suivre une expédition dans le désert, vous comprendrez que ses trois, quatre ou cinq étoiles ne sont rien en comparaison des myriades d’étoiles que le ciel magique du désert vous réserve. Paysage de dunes mouvantes modelées par le vent et de zones rocailleuses, le désert ne laisse personne indifférent. De nombreuses agences de voyages (en Tunisie comme en France) proposent des excursions en 4x4, des séjours dans des campements nomades et même des méharées, la plupart de ces dernières étant organisées à partir de Douz. Dans le désert souffle le simoun (ou semoum) par vives rafales. Il recule les limites du désert en faisant jaillir des gerbes de sable. Lorsqu’il surprend une caravane en déplacement, il oblige les dromadaires à baraquer (à se coucher) et les hommes à chercher refuge à l’abri de leurs bêtes et à se réfugier sous leur chèche (longue écharpe de coton). Ne vous aventurez surtout pas seuls dans le désert.

Émotion garantie à la vision d'une oasis

Bruissement de l’eau qui court dans les séguias, fraîcheur d’un jardin inattendu, la verdure des oasis est toujours la bienvenue. Cette formation végétale spontanée, blottie au creux d’un oued, offre un contraste saisissant entre l’espace nu du désert semblant s’étendre à l’infini et ce fin filet verdoyant. Les oasis se ressemblent toutes à première vue et pourtant il n’en est rien. Chacune a sa spécificité, même si elles sont toutes construites sur le même modèle. La plupart des villages vivent à l’extérieur de l’oasis, traditionnellement réservée aux cultures fruitière et potagère. La palmeraie est l’autre aspect inoubliable du désert tunisien : répartie tout au long de la nappe phréatique de l’oasis, elle nécessite une irrigation constante. Les plus grandes oasis se trouvent à Nefta, Gabès, Tozeur. Mais l’on en trouve aussi d’importantes à Douz, à Gafsa, à Tamerza… Si oasis rime avec sable et désert, dans le sud tunisien, plusieurs font exception. Accrochées sur le flanc des montagnes, leur étrangeté mérite le détour : Chébika, Tamerza et Midès, trois petits paradis haut perchés. Quant à Gabès, elle est le seul endroit en Tunisie à mêler oasis, désert, mer et montagne. Grâce à sa situation privilégiée, cette ville devrait rapidement connaître un sort identique à ses consoeurs touristiques… Profitons de son authenticité tant qu’il en est encore temps !