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Une population jeune délaissant les campagnes

Devant les nombreux espaces inhabitables (déserts de l’intérieur du pays), la densité reste très faible, de l’ordre de 3,4 habitants par km². À titre de comparaison, la France métropolitaine connaît une concentration d’environ 117 habitants par km².

La population islandaise présente un caractère très jeune à l’échelle européenne : 20 % de la population a moins de 15 ans (2018), en rapport avec un indice de fécondité parmi les plus élevés d’Europe. Cette jeunesse de la population apparaît de manière flagrante : omniprésence des enfants et adolescents dans les rues, énergie impressionnante que l’on ressent à Reykjavík. La majorité des jeunes tentent de quitter les campagnes pour connaître une vie citadine, et l’impact de cet exode influe sur le mode de vie. L’effusion nocturne qui caractérise la capitale est en effet due à cette jeunesse venue vivre ici en grand nombre.

Tandis que près de trois cinquièmes de la population réside à Reykjavík et dans ses environs, le pays subit un exode rural massif. Les jeunes délaissent en effet les campagnes. Un sujet préoccupant pour un pays également régi par l’activité des nombreuses fermes qui le couvrent. Les inégalités sociales sont tout de même très rares.

Mais le besoin en main-d’œuvre et l’ouverture sur le monde avaient commencé à changer la donne avant que ne survienne la crise. Les Polonais notamment, qui forment désormais une minorité non négligeable – la Pologne a d’ailleurs ouvert une ambassade à Reykjavík en 2008. L’Islande reste néanmoins réputée pour la très forte homogénéité de sa population. C’est d’ailleurs grâce à ce point particulier que la société DeCode Genetics a pu réaliser de nombreuses découvertes dans le domaine de la santé, annonçant ainsi connaître les gènes responsables de la sclérose en plaque ou de l’asthme. Lorsque fut annoncé le fichage de la population, celle-ci a largement répondu par l’affirmative à cette proposition.

Les Islandais, une population fière de ses origines

Afin de mieux comprendre les Islandais et leurs croyances, il est nécessaire de remonter le temps et de découvrir ainsi leurs origines. Ces dernières se rapportent à l’histoire des Vikings, celle des premiers navigateurs de Norvège occidentale exilés de leur pays au IXe siècle dont fait partie Ingólfur Arnarson, l’un des premiers colons à avoir séjourné à Ingólfshöfði, puis ayant découvert une baie qu'il baptisera Reykjavík. Les Islandais font montre d’une grande hospitalité. De premier abord froids, ils se révèlent particulièrement chaleureux lorsque le visiteur souhaite en savoir davantage sur leurs origines, leurs particularités. Beaucoup n’hésitent pas à confier leurs petits secrets, l’emplacement d’endroits peu connus dont ils se réservent la beauté.

Voyager en Islande, c’est non seulement découvrir le pays, mais aussi sa population. La plupart des lieux disposent en effet d’une histoire qui en raconte long sur les us et coutumes des habitants de l’île. Conscients de leur petit nombre, les Islandais luttent pour la préservation de leur identité culturelle. Pourtant, l’ère consumériste qui s’est emparée de la société islandaise et l’américanisation du mode de vie nuancent ce constat. Les Islandais sont très influencés par la culture et le mode de vie américains, et les deux nations entretiennent des relations privilégiées. Le pays n’entretient pas d’armée elle-même, mais des accords existent avec des pays alliés comme la Norvège ou le Danemark et quelques systèmes de surveillance permettent notamment de conserver une vigilance sur le ciel et les côtes du pays.

ég tala ekki íslensku* !

L'islandais (íslenska) est connu pour être l'une des langues les plus difficiles au monde, en raison surtout de sa grammaire aux déclinaisons complexes. Pour un touriste, il est aussi compliqué d'apprendre certains termes en raison de la différence entre l'écriture des mots et leur prononciation.

Prenons par exemple l'un des sites connus du Cercle d'Or, Þingvellir ou « Thingvellir ». Si vous demandez sa localisation à un Islandais en lui parlant de « sing-veu-lire », il risque de ne pas vous comprendre ! Car sa prononciation en islandais ressemble en fait à «sink-vet-lif ». À retenir aussi, « hv » se prononce « kv » comme dans Hveragerdi. Pour vous entraîner, n'hésitez pas à rechercher certains mots sur forvo.com.

Attardons-nous maintenant sur les origines de l'islandais. Cette langue germanique s'apparente aux langues scandinaves mais puise surtout ses origines dans le vieux norrois. L'isolement du pays, doublé d'une importante tradition écrite (contrairement aux autres langues du Nord qui sont longtemps restées des dialectes), a pour conséquence une conservation unique de la langue originelle dans sa version orale et écrite. L'islandais présente donc peu de variantes régionales et la langue diffère très peu de celle parlée au Moyen Âge. Ainsi, les écoliers islandais sont capables de lire assez aisément les sagas du XIIIe siècle !

Afin de s'adapter aux évolutions du vocabulaire sans perdre au passage la pureté de la langue, des terminologues sont chargés de créer de nouveaux mots ou, inversement, de remettre au goût du jour d'anciens mots tombés en désuétude. À noter que l'alphabet latin, imposé par l’Église catholique, a remplacé l'écriture runique dont seulement deux signes subsistent aujourd'hui : le « ð » et le « þ » qui correspondent tous deux au « th » anglais.

Pas de panique pour se faire comprendre : l’anglais, par ailleurs, dont l’enseignement à l’école est obligatoire, et le danois, langue historique de l’administration, sont presque systématiquement parlés ou compris en Islande ! C’est en danois que certains écrivains islandais, comme Gunnar Gunnarsson, ont d'ailleurs choisi d’écrire.

* « Je ne parle pas islandais » ... en islandais !

Pourquoi les Islandais ont-ils tous le même patronyme ?

Question aussi polémique que volontairement exagérée ! Il est cependant vrai que la plupart des Islandais ont gardé la tradition de dériver leur nom de famille du prénom de leur père.

Afin de définir le nom lorsqu’il s’agit d’un homme, le substantif son (« fils ») est ajouté au prénom du père suivi d’un S (le génitif pour signifier l’appartenance), tandis que pour les femmes, le procédé reste le même en changeant le substantif, qui devient alors dóttir (« fille »). Ainsi, le fils d’un homme dont le prénom est Jón prendra pour nom Jónsson. La fille de ce même homme prendra pour nom Jónsdóttir. En supposant que le fils précédemment cité porte le prénom Halldór, son fils prendra pour nom Halldórsson et sa fille Halldórsdóttir. Sachant que ces noms sont en fait des patronymes, on tend à appeler chaque Islandais par son nom complet, voire son prénom, et non pas par son patronyme, qui peut correspondre à celui de multiples individus. Il reste à noter que lorsque deux Islandais se marient, la mariée ne prend pas le nom de son mari mais garde le sien.