iStock-682107446.jpg
shutterstock_1501402643.jpg

Parcs nationaux et biodiversité

L'Islande possède trois parcs nationaux qui concilient préservation des milieux et accueil du public.  Ils sont parcourus de nombreux itinéraires pédestres qui raviront les curieux de nature et les amoureux de grands espaces. Côté mer, on notera une bonne nouvelle pour la baleine dont la chasse pourrait bientôt cesser définitivement en Islande, l'un des trois derniers pays baleiniers du monde. Les raisons seraient liées à la crise sanitaire qui aurait fait chuter les exportations, à la faible consommation locale de baleine (liée essentiellement aux touristes), mais aussi à une plus grande conscience environnementale et à une meilleure rentabilité des sorties d'observation de baleines... que de chasse.

Parc national du Vatnajökull : situé dans le sud-est du pays, il est issu de la fusion de deux anciens parcs nationaux (Skaftafell et Jökulsárgljúfur) et représente 10 % du territoire. Il protège des écosystèmes remarquables : glacier et calotte glacière de Vatnajökull, montagne de Skaftafell, plaine de Skeiðarásandur, cratère de Lakagígar, mais aussi canyons et orgues basaltiques de Jökulsárgljúfur.

Parc national de Snaefellsjökull : situé à la pointe ouest du pays, entre océans et montagne, il préserve des écosystèmes liés au contexte volcanique et glacier et abrite de nombreux oiseaux.  Les paysages sont à couper le souffle et raviront les plus hardis qui se lanceront, avec un guide, dans l'ascension du glacier de Snæfellsjökull, célébré dans le Voyage au centre de la terre de Jules Verne.

Parc national de Thingvellir : situé dès le sud-ouest du pays, au carrefour des plaques tectoniques européenne et américaine, il est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le parc protège une biodiversité exceptionnelle, notamment au sein de ses écosystèmes lacustres (Þingvallavatn et Thingvellir). C'est aussi un territoire riche en histoire qui accueillit le premier parlement du monde.

Du défrichage à l'afforestation

Dès la colonisation par les Vikings, le territoire commença à être déboisé, pour les constructions et le développement du pâturage. En 2015, le territoire ne comportait plus que 0,5 % de forêts, une situation qui induit des problèmes d'érosion des sols et de perte de biodiversité, et n'aide pas à lutter contre le changement climatique. Face à cette situation, des politiques de reboisement ont été mises en place à partir des années 1950. Entre 2015 et 2019, plus de trois millions d'arbres ont été replantés dans le pays. L'afforestation repose sur des plantations qui comprennent des espèces locales (bouleaux pubescents) mais aussi exogènes comme les épicéas de Sitka ou les peupliers d’Alaska. Le changement climatique en cours, avec la hausse des températures, aurait pour effet d'augmenter la croissance des arbres et de constituer ainsi un stockage plus important de carbone.

Enjeux énergétiques et climat

Le changement climatique menace les glaciers islandais, à l'image d'Okjökull, premier glacier disparu du pays, en 2019. Une plaque commémorative a été déposée sur les lieux, visant à alerter sur la situation climatique. Si l'Islande produit 100 % d'énergie renouvelable (géothermie, hydro-électricité et éolien) et consomme plus de 70 % d’énergie renouvelable, elle reste cependant gros émetteurs de gaz à effet de serre, loin des objectifs de neutralité carbone auxquels elle s’est engagée via l’accord de Paris. Les émissions sont liées principalement au secteur des transports. La mobilité dans le pays est en effet assujettie aux énergies fossiles (véhicules motorisés et avions). Le pays, qui n'a pas de ligne de chemins de fer, possède en revanche 98 aéroports et de nombreuses lignes intérieures, sans compter les vols liés aux touristes en provenance du monde entier. En 2016, le secteur aérien représentait le secteur le plus émissif du pays, avec 33 % des émissions de CO2. Parmi les secteurs qui grèvent le bilan carbone, on trouve également le tourisme et l'industrie, l'agriculture et la pêche, mais aussi l'agro-alimentaire, lié aux importations. La crise de 2008 a commencé à infléchir un peu cette tendance, en mettant en exergue la nécessité de tendre vers l'autonomie alimentaire. Depuis, on assiste au développement des circuits courts et de proximité, « de la fourche à la fourchette ». Un autre point important est l’augmentation des consommations énergétiques du pays, à mettre en perspective avec les émissions de gaz à effet de serre mais aussi avec les limites d'exploitation des énergies renouvelables. La construction de nouveaux barrages et forages est énergivore et contribue à la destruction de milieux naturels. Un puits expérimental très profond, THOR, a vu le jour en 2017. Les projets de barrages suscitent de plus en plus de réactions, au regard des menaces qu'ils constituent tant pour la biodiversité que pour le tourisme. Les exportations de déchets (plastique, papiers) destinés à être traités à l'extérieur du pays contribuent à l'augmentation du trafic maritime et à ses émissions. Des actions concrètes ont été déployées pour limiter la consommation d'énergies fossiles, comme l'interdiction depuis 2020 d'utiliser du fioul lourd pour les bateaux. En plus des effets délétères sur la santé, les particules émises, en se déposant sur les glaciers, contribuent à accélérer leur fonte. Des mesures financières ont également été mises en place, comme l'augmentation de la taxe carbone. L’Islande, qui affiche un objectif de consommation de 100 % d'énergies renouvelables d'ici à 2050, réfléchit également au développement de l'hydrogène.

Les impacts liés à l'industrie de l'aluminium

Onzième producteur au monde d'aluminium, le territoire subit les impacts écologiques de cette industrie.  Le processus de fabrication est très énergivore et nécessite la construction de barrages, avec de grandes retenues d'eau, souvent construits dans des milieux naturels fragiles et riches en biodiversité. Les métaux utilisés (bauxite) sont importés d’Europe, d’Australie ou des États-Unis et l'aluminium produit sera à son tour exporté, ce qui génère des impacts environnementaux. Enfin la production d'aluminium induit une importante pollution des milieux.