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Faune dans les airs et les mers

Si la faune maltaise est beaucoup moins riche et diversifiée que sa flore, elle n’en présente pas moins de l’intérêt. Côté faune sauvage, on a certes retrouvé des fossiles et des ossements préhistoriques d’hippopotames et d’éléphants, mais cela c’était avant. Aujourd’hui, elle est quasi inexistante visuellement. En revanche, en se penchant ou en observant, on pourra trouver quelques espèces à contempler, au premier rang desquelles les lézards. Dans l’archipel maltais, on compte quatre espèces de lézards endémiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Toutes sont des sous-espèces du lézard des murailles de Malte (Podarcis filfolensis). La première (Podarcis filfolensis Maltensi), généralement verdâtre et parfois mouchetée, est répandue dans les îles de Malte, Gozo et Comino. Mais les trois autres possèdent des territoires extrêmement réduits. L’une d’entre elles ne se rencontre que sur le Fungus Rock, un gros rocher formant une petite île à l’ouest de Gozo. C’est le Podarcis filfolensis Generalensis qui a un ventre rougeâtre et des flancs bleus. La deuxième ne s’éloignait pas des îles de St Paul’s Bay mais ce Podarcis filfolensis kieselbachi aux couleurs changeantes a vu sa population pratiquement éliminée depuis 2005. La troisième (Podarcis filfolensis  filfolensis), la plus grande, à la couleur noirâtre et aux taches bleuâtres, ne se trouve que sur l’île de Filfa, au sud de Malte, déclarée réserve naturelle pour préserver notamment cette espèce extrêmement rare. Au cours de votre balade, vous croiserez peut-être des caméléons méditerranéens, des escargots (parfois consommés), une grenouille peinte (le seul amphibien de l’archipel) ou plus sûrement des libellules car elles y sont très nombreuses (onze espèces répertoriées, dont deux migratrices) et affichent de multiples couleurs. Et des papillons car l’archipel compte 600 espèces de lépidoptères (papillons et mites) dont certaines sont endémiques. Parmi elles, on citera le bahrija tat-tenghud (Hyles sammuti Eitschberger) récemment découvert (1998), le ir-rubin (Phragmatobia fuliginosa melitensis Bang Haas) ou encore le très grand et coloré farfett tal-fejgel (Papilio machaon melitensis Eller). Ce dernier est commun en France, mais il existe une sous-espèce maltaise. Certains des papillons sont migrateurs. Ainsi le farfett tax-xewk (Vanessa cardui) arrive en grand nombre en automne et au printemps depuis les côtes d’Afrique du Nord.

L’île abrite aussi quatre espèces de serpents, tous non venimeux. Parmi eux, on notera le serpent léopard (Elaphe situla) associé par les Maltais au reptile qui a mordu saint Paul après son naufrage sur la côte nord de l’île. Il n’en reste pas moins que ce sont les oiseaux qui seront les animaux les plus observables. Au total, on compte 375 espèces différentes, généralement de petite taille, mais seules 20 espèces sont présentes toute l’année (50 espèces en hiver). 112 espèces sont des migrateurs réguliers et 180 espèces sont des migrateurs occasionnels.

Parmi ceux que l’on trouve peu ou pas en France, voici ceux que vous aurez peut-être la chance de rencontrer :

Le merle bleu (murill en maltais). Cet oiseau national maltais est présent toute l’année sur les falaises et les collines rocheuses. Le mâle est bleu, plus ou moins foncé, aux ailes noires, et on reconnaît facilement son cri en « tac-tac ». C’est une espèce typiquement méditerranéenne que l’on peut rencontrer dans le sud de la France.

Le guêpier d’Europe (qerd in-nahal) est l’oiseau le plus coloré de l’île, sinon d’Europe. Il est brun jaune sur le dessus et bleu vert dessous. Comme son nom l’indique, il se nourrit d’insectes. Il vit en colonies et se rencontre à Malte au printemps.

Le moineau espagnol (ghammiel tal bejt). Très commun à Malte mais absent en France, il ressemble à notre moineau domestique. Il se caractérise par une tache plus noire et plus large sur la gorge. On le rencontre toute l’année dans les zones habitées.

La fauvette à lunettes (bufula hamra) est l’un des plus petits oiseaux de l’archipel (12,5 cm), commun des terrains découverts ou buissonneux. Ses « lunettes » ne peuvent être vues que si l’on est très près. C’est une espèce très commune en Afrique du Nord qui peut se rencontrer également en été en Provence et en Corse.


Vous pourrez aussi observer des loriots et leur joli plumage jaune vif, des faucons crécerelles, des blongios nains, des bécasses, des hiboux des marais, des canards et de nombreuses hirondelles qui semblent profiter des vents permanents.

La faune sous-marine est en revanche beaucoup plus riche. Il serait trop long d’énumérer toutes les espèces, mais signalons que les plongeurs rencontreront des mérous, des poulpes, des poissons demoiselles, des grondins, des pastenagues, des rougets ou encore quelques murènes. Plus en profondeur, ils trouveront des dorés, des rascasses et des vers. Peu de chances de croiser un requin. Quant aux thons et aux dauphins, ils sont rares et ne peuvent être rencontrés qu’en hiver.

Gozo, l’île verte

Pour apprécier la flore maltaise, il faut venir à la bonne saison car elle s’observe surtout avant les grandes chaleurs, au printemps mais aussi après, en automne. Comme elle est typiquement méditerranéenne, sa flore dominante est celle de la garrigue. Dans le maquis, on trouvera du thym, du romarin, de la bruyère, des câpriers, des figuiers de Barbarie et des plantes grasses sachant résister aux températures fortes et aux faibles précipitations. Au printemps, les coquelicots, les marguerites mais aussi les chrysanthèmes à couronnes y apportent une touche de couleur. L’autre bon moyen de contempler la flore maltaise, c’est de parcourir les petites vallées, en randonnant à Gozo notamment. Durant les bonnes saisons, elle a la réputation d'une île verte. On y trouve des arbustes typiquement méditerranéens comme le laurier-rose, le sumac (qui fournit laques et vernis), le ricin et ses grandes feuilles palmées (dont l’huile est utilisée en pharmacie), le grenadier, le pin parasol et, bien évidemment, l’olivier, symbole de la Méditerranée. On rencontre également le caroubier à feuilles persistantes (dont les graines sont utilisées par l’industrie agroalimentaire), le tamaris (arbre à petites feuilles et aux grappes de fleurs roses), l’amandier, le figuier et le figuier de Barbarie, aisément reconnaissable et qui participe au caractère exotique du paysage. D’autres espèces d’arbustes ont été importées comme le ficus, l’hibiscus ou le bougainvillier qui embellit le paysage grâce à ses fleurs flamboyantes. La forêt a presque totalement disparu des deux îles, vraisemblablement du fait du climat, des troupeaux et du besoin croissant de terres cultivables. Deux espaces verts subsistent, les jardins de St Anton et les bois de Buskett. Dans ce dernier, vous verrez des cyprès, des chênes et des frênes ainsi que quelques palmiers, dont les dattes dont vendues dans les épiceries locales pour confectionner les mqaret, friandise nationale. La vigne est aussi présente en petites parcelles, au sud du pays en particulier, de même que les orangers et les citronniers. Enfin, on note aussi un retour des oliviers, devenus un temps très discrets pour cause de surutilisation du bois et de recherche de terres. Avec l’aide de l’Union européenne, environ 90 000 oliviers ont été plantés et produisent une huile qui a la réputation d’être la moins acide de la Méditerranée.

Cap sur les réserves naturelles

Si elles ne couvrent qu’une petite superficie, elles restent des lieux privilégiés pour observer faune et flore. La plus ancienne est celle de Ghadira. Voisine de Mellieha Bay et gérée par les volontaires de Birdlife Malta, elle permet d’observer la faune et la flore spécifiques d’une zone marécageuse située autour d’anciennes salines. C’est notamment un refuge important pour les oiseaux migrateurs (plus de 200 espèces recensées). Non loin, entre Xemxija et St Paul’s Bays, la réserve de Simar est un autre havre de paix pour les oiseaux et les reptiles. Au sud de l’île, celle de II-Ballut, près de Marsaxlokk, abrite aussi une zone humide de marais salants. Pour observer la belette, très rare sur l’île, vous vous rendrez à celle de Wied Gholliega, au nord-est de Malte. Elle est aussi réputée pour ses champignons et son parc boisé qui offre des conditions optimales à la nidification d’oiseaux protégés. Côté flore, notez que la réserve de Pembroke, classée Natura 2000, met à l’honneur la garrigue maltaise dans toute sa diversité. Elle abrite aussi une diversité végétale rare pour l’île et notamment deux espèces d’orchidées que l’on ne trouve nulle part ailleurs : la pimprenelle épineuse et le limonium. Autre visite incontournable, celle du Majjistral Nature and History Park, qui balaie une grande partie de la côte nord-ouest de Malte, en passant par Golden Bay. C’est le seul parc naturel de l’archipel maltais qui rassemble depuis 2007 un patrimoine écologique et rural assez important : 430 plantes endémiques (euphorbe maltaise, orchidée pyramidale et lavande maltaise ..) et plus de 1 300 plantes introduites depuis sa création (caroube, myrte, chênes à feuilles persistantes...). Sachez enfin que 30 % des eaux territoriales de Malte sont des zones marines protégées, parmi lesquelles on notera une longue bande située sur la côte nord-est de l’île et d’autres situées à Mġarr ix-Xini, Dwejra et entre Għar Lapsi et Filfa.