Plage de Legzira © RuslanKaln - iStockphoto.com.jpg
Hauts Atlas au Maroc © Pavliha - iStockphoto.com.jpg
Caravane de chameaux traversant les dunes de sable © Perszing1982.jpg

Un littoral partagé entre deux mers

Doté d’une double façade maritime, le littoral marocain est ourlé par l’océan Atlantique sur 2 900 km et par la Méditerranée, sur 500 km, dont le détroit de Gibraltar est le point de rencontre entre ces deux mers. Du côté de la Méditerranée, on est de suite frappé par le contraste saisissant des montagnes arides du Rif qui dégringolent vers l’océan, offrant un littoral ponctué de criques, et parfois de plus longues plages, aux eaux turquoise. La côte atlantique, plus sauvage, est caractérisée par ses falaises de grès façonnées par les embruns et séparées par de grandes plages de sable blanc. On y découvre de nombreuses grottes et anfractuosités creusées naturellement au fil du temps, dont les fameuses grottes d’Hercule en sont un bel exemple. La côte du Sahara occidental dévoile aussi quelques curiosités naturelles, à l’instar de la plage de Leghzira à Mirleft, à qui il reste une arche formée dans la falaise ocre. On peut aussi citer la région de Dakhla, qui offre des paysages surprenants, parfois lunaires, à l’image de la célèbre dune blanche, qui se dresse seule face à l’Atlantique. Du haut de ce monticule, la rencontre du désert et de l’océan se profile sur cet espace vierge, que chacun essaie de conquérir au moyen de ses forces naturelles.

Des plaines et vallées verdoyantes

Du Gharb au nord au Souss, près d’Agadir, le Maroc recèle les plus vastes plaines fertiles d’Afrique dont on distingue deux types. D’un côté celles du littoral, avec les plaines du Gharb, entre Larache et Kenitra ; de Zaër, entre Rabat et Rommani ; de Chaouia, dans la région de Casablanca et du Souss, aux environs d’Agadir. De l’autre, les plaines intérieures qui bénéficient des barrières climatiques naturelles de l’Atlas et du Rif, protégeant les cultures des vents marins. Celles-ci sont au nombre de trois : la Tadla, nichée entre le Haut et le Moyen Atlas dans la province de Béni Mellal, le Saïss, qui s’étend sur plus de 2 200 km entre Meknès, Fès et le Haouz situé à plus de 600 m d’altitude dans les environs de Marrakech. Sur ces terres irriguées, on y cultive entre autres vignes, oliviers, orangers et céréales. Du côté des vallées, le Sud regorge de magnifiques endroits aux reliefs escarpés sillonnés par les oueds et ponctués par les palmeraies verdoyantes. On peut citer entre autres vallées : Ounila et ses paysages contrastés, entre Marrakech et Ouarzazate, la vallée du Dadès et ses formations rocheuses surprenantes, près de Boulmane du Dadès, la vallée de Todra et ses impressionnantes gorges, près de Tinghir et la vallée du Drâa et ses nombreuses oasis, aux portes du désert.

Un paysage tout en relief

Du Rif au Nord et son point culminant au djebel Tidighine (2 488 m) vers le Moyen Atlas à l’intérieur du pays, en poursuivant dans le Haut et l’Anti-Atlas, limité au sud par l’oued Drâa, le Maroc est cerné de hautes et petites montagnes sur la majorité de son territoire, dont 100 000 m² du relief dépassent les 2 000 m d’altitude. L’Atlas, séparé en trois massifs montagneux s’étendant du nord au sud, constitue la principale chaîne montagneuse du pays, formant une véritable frontière naturelle entre les plaines de l’Atlantique et le désert du Sahara. S’étendant sur plus de 1 000 km sur le territoire marocain, elle culmine par dix fois au-delà de 4 000 m et atteint son plus haut sommet au djebel Toubkal, à 4 167 m. Massif intermédiaire entre le Haut et l’Anti-Atlas, le djebel Sirwa est un ancien volcan très étendu qui domine à 3 305 m, offrant de magnifiques paysages escarpés. Du haut de ses 2 712 m, citons également le djebel Sarhro, plus à l’est dans le Haut Atlas, qui fascine par ses reliefs arides dignes des plus grands westerns ! Plus au sud, dans le Sahara occidental, les reliefs sont peu marqués et l’attitude dans ce vaste désert rocailleux est le plus souvent inférieure à 200 m.

Le Haut Atlas, un massif imposant

Prolongeant le Moyen Atlas, le Haut Atlas s’étend du lac de Bin el-Ouidane, sur l’oued turquoise situé à l’ouest à Midelt, plus haut à l’est, sur 700 km. Il présente une succession de vallées et de cols, dominés par les crêtes serties de neiges éternelles, qui abritent de magnifiques ksour, ces villages fortifiés à l’accès souvent difficile. C’est là probablement la partie la plus sauvage du Maroc, à l’exception du désert saharien. On y découvre, au détour d’un oued, de nombreuses cultures en terrasses ainsi que des alpages où les Berbères conduisent leurs troupeaux de chèvres et de moutons. Point dominant du Haut Atlas, le djebel Toubkal est aussi le plus haut sommet d’Afrique du Nord (4 167 m), planté de citronniers, de genévriers et de cyprès, à quelques kilomètres seulement de Marrakech. À l’est de cette ville impériale s’étend la chaîne de montagnes du M’Goun, culminant à 4 000 m et présentant des combes profondes et des gorges étroites. Puis, plus au sud encore, ainsi qu’à l’est, les montagnes cèdent de l’altitude : c’est le djebel Sarhro puis le djebel Bani qui annoncent les régions désertiques de la Hamada du Drâa.

Le Moyen Atlas et l’Anti-Atlas, deux montagnes surprenantes

Peu après le Rif, au nord du pays, s’élève le Moyen Atlas qui domine à 3 350 m au djebel Bou-Naceur. Il s’étend sur 350 km de longueur, occupant une superficie de 2,3 millions d’hectares, entre des forêts de cèdres et de chênes, des plateaux volcaniques et des lacs aux eaux turquoise. Cette succession de décors et de reliefs accidentés fait de cette région l’une des plus agréables du Maroc. À l’ouest, le Moyen Atlas est essentiellement formé de roches calcaires qui culminent entre 1 000 et 1 500 m, alors qu’au nord-est, on trouve des roches plissées qui s’élèvent à près de 3 000 m. À l’est, le cirque de Jaffar offre une végétation luxuriante, parsemée de nombreuses petites cascades, mais reste l’un des endroits les plus difficiles d’accès au Maroc. Quant au versant est, il présente un paysage volcanique lunaire, des plateaux du Rekkam à Midelt. Plus au sud, l’Anti-Atlas, lui, s’étend sur près de 600 km, entre le Haut Atlas central et les régions du Souss et du Tafilalet. Sa chaîne aride et désertique débute peu après le volcan fossile du Sirwa, qui surplombe le massif et forme un arc de cercle jusqu’à la côte Atlantique, vers l’embouchure de l’oued Drâa. Scindée en deux par le fleuve du Drâa, cette vieille chaîne de montagnes, formée il y a environ 300 000 millions d’années, est constituée de multiples variétés de roches, telles que le granit rose, le micaschiste ou l’amphibolite. Ses paysages arides annoncent le désert.

Le Sahara, entre dunes de sable et rochers

Occupant presque tout le nord de l’Afrique, le Sahara se déploie sur 5 200 km de l’océan Atlantique à l’ouest jusqu’à la mer rouge à l’est, et sur 1 500 km du nord de la Méditerranée au sud du Sahel. Le plus grand désert du monde couvre ainsi une superficie totale de près de 9 millions de km², dont 266 779 km² dans le Sahara occidental. Ce désert, jadis fertile, s’étend chaque jour un peu plus, principalement vers le sud. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’eau est présente dans le sous-sol à de nombreux endroits, le problème étant la captation de cette manne salvatrice, souvent très profonde. Il renferme aussi les gisements de phosphates les plus importants au monde, avec plus de 50 milliards de tonnes, découverts dans le Sahara occidental, notamment aux alentours de la ville de Bu-Craa, située à plus de 100 km au sud-est de Laâyoune. Plus au sud et à l’est, le désert se poursuit avec les regs, ces vastes étendues de graviers et de petits cailloux balayées par les vents, et les hamadas, ces zones arides composées de rochers et de pierres érodées par les vents sahariens, avant de se prolonger par les ergs, ces successions de dunes dorées modelées par les vents, de Zagora jusqu’à Merzouga, qui font le bonheur des touristes. Le paysage est cependant bien vite monotone, et cette répétition n’est rompue qu’aux abords de l’océan Atlantique.

Un réseau hydrographique dense

L’important réseau hydrographique du Maroc est tourné vers l’Atlantique, à l’exception du fleuve Moulouya, parti de la province de Midelt, qui se jette dans la Méditerranée. Tous ces oueds descendent de jeunes montagnes qui dessinent une longue dorsale de hautes terres flanquées de part et d’autre de plaines et plateaux. Le plus long fleuve du Maroc ? Le Drâa qui parcourt 1 100 km des montagnes du Haut Atlas jusqu’à l’océan Atlantique. Traversant des paysages désertiques et rocailleux, il est la plupart du temps asséché, mais sort parfois de son lit, lors de crues exceptionnelles. La Seguia el-Hamra, toujours dans le Sud, connaît le même assèchement durant une bonne partie de l’année. Quant au bassin de Sebou, qui forme une cuvette entre le Rif au nord et le Moyen Atlas au sud, il renferme près du tiers des eaux de la surface du pays dont le principal oued sillonne environ 500 km avant de terminer sa course dans l’océan. Signalons aussi le Loukkos, dont l’embouchure à Larache est l’une des plus belles du Maroc ; le Bou Regreg, qui sépare les villes de Rabat et de Salé ; le Souss, qui se jette au sud d’Agadir ; l’Oum-er-Rebia, long de 650 km ; le Tensift qui traverse la plaine du Haouz avant de se déverser dans l’océan Atlantique près de Safi ; et la Moulouya, le plus long des fleuves méditerranéens (450 km). De très nombreux cours d’eau et lacs fournissent un rafraîchissement idéal aux voyageurs, notamment les lacs d’Iffer et Afourgah dans les forêts du Moyen Atlas, peu connus des touristes. Dans le parc naturel d’Ifrane, perché à 1 460 m d’altitude, le lac de Daït Aoua est le plus prisé du coin, cerné entre autres de peupliers, de saules, de forêts de cèdres et de chênes. Les amateurs de sensations fortes ne manqueront pas les belles cascades du Maroc : celles d’Ouzoud, les deuxièmes plus hautes cascades d’Afrique, mais aussi d’Imouzzer, près d’Agadir, de Setti Fatma, dans la vallée de l’Ourika, du cirque de Jaffar ou du massif du Kandar, au sud de Fès et de Sefrou.