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Un pays d'altitude fait de roc...

Consubstantielle à celle du massif pyrénéen, l'orogenèse (ensemble des mécanismes de formation des montagnes) de l'Andorre a vraisemblablement eu lieu il y a environ quarante millions d'années, lors de l'entrechoquement des plaques tectoniques eurasienne et ibérique. La zone occupée par l'actuel territoire andorran étant situé en plein cœur des Pyrénées, lors de cette collision géologique, elle fut soumise à des plissements de la croûte terrestre très intenses. La grande variété de formations rocheuses que l'on identifie sur l'ensemble du territoire était toutefois déjà présente avant ce grand choc tectonique. Il a simplement permis de faire remonter à la surface un composé mixte d'ardoise et de schiste dans le nord-ouest, des reliefs effilés faits de gneiss dans le nord-est et un imposant massif granitique dans le sud-est. Autre fait géologique notable : l'érosion des glaciers (dont la formation remonte à l'ère du quaternaire, il y a entre 2,6 et 1,5 millions d'années) serait la cause principale de l'actuel profil géologique de l'Andorre. Ces derniers auraient glissé le long des majeures vallées de la principauté, façonnant les vallées elles-mêmes, mais aussi les cirques et lacs andorrans. Le cours d'eau principal de l'Andorre, le Valira (filant vers l'Espagne et quittant l'Andorre en son endroit le moins élevé, à 840 m d'altitude), continue de nos à jours à façonner le territoire en trois vallées profondément encaissées figurant un « Y » et au cœur desquelles se concentre l'essentiel de l'activité humaine. Situé sur le versant méridional du massif pyrénéen, l'altitude moyenne (1 996 mètres) du territoire en fait le plus haut pays d'Europe, et sa capitale Andorre-la-Vieille (1 013 mètres) la plus haute capitale du continent ! On dénombre au total pas moins de soixante-cinq sommets dépassant les 2 500 mètres d'altitude, avec comme point culminant le pic de Coma Pedrosa, situé sur la façade occidentale du pays (le long de la frontière espagnole) et grimpant à 2 942 mètres. Juste à côté trône la Roca Entravessada, deuxième plus haut sommet du pays, ainsi que les pics Sanfonts et celui de Port Nègre. Le relief oriental andorran loge ceux d'Envalira et de Portelleta, tandis qu'en remontant vers le nord on trouve les pics de Casamanya et de l'Estanyó, dessinant une frontière naturelle entre les vallées de la Valira del Nord et celle de la Valira d'Orient. Le nord du pays enfin est composé du pic de Médécourbe et de ses voisins orientaux les pics de Tristagne, Font Blanca, la Serrera et la Cabaneta. Si pendant des siècles le confinement géographique d'Andorre et le caractère inhospitalier de ses reliefs montagneux l'ont maintenu dans un profond isolement, elles sont de nos jours les raisons principales de la venue de visiteurs : ce qui rebutait jadis s'est converti en véritable atout touristique, grâce à l'installation de stations de ski de premier ordre. Il convient toutefois ici d'avertir que, malgré les dispositifs de paravalanches ou le déclenchement préventifs via des explosifs, les avalanches existent en Andorre, se manifestant en particulier de février à mai. Au nombre des autres risques liés à la géographie, signalons les fréquents glissements de terrain et chutes de pierre, événements ayant lieu après de fortes pluies, ainsi que les tremblements de terre qui, si leur magnitude est généralement trop faible pour être ressentie, présentent toutefois un danger naturel difficile à prévoir.

… et d'eau

D'un point de vue hydrographique, exception faite de la Solana dont les eaux se dirigent vers le bassin de l'Ariège, l'Andorre se situe intégralement dans le bassin de la Valira, qui couvre à 30 km² près la totalité du pays. En conséquence de quoi la principauté présente la particularité de se trouver à cheval sur la ligne de partage des eaux de la Méditerranée et celles de l'Atlantique, matérialisée respectivement par les systèmes hydrologiques de l'Èbre et de la Garonne. De fait, l'eau est présente partout en Andorre. Le pays étant parsemé de lacs et d’étangs d’altitude (une soixantaine en tout, d'origine glaciaire), dont celui de Juclà (particulièrement prisée par les randonneurs à la belle saison, sa surface de 21,3 hectares en fait le plus grand de la principauté), cela lui confère un réseau fluvial conséquent. Signalons ici aussi le cirque et les lacs de Pessons qui forment un paysage méritant le détour : le cirque, de type glaciaire granitique, est entouré de sommets de près de 2 800 mètres d’altitude. Époustouflant. Le Gran Valira, rivière la plus importante de la principauté, se forme à Escaldes-Engordany, point de confluence du Valira d’Orient (issu des lacs des Pessons, il arrose les vallées de Soldeu, Canillo et Encamp) et du Valira du Nord (né des lacs de Tristaina avant d’irriguer les vallées d’Ordino et de La Massana). Avec ses affluents, cette rivière divise l’Andorre en trois vallées, ce qui donne à la principauté cette forme caractéristique en Y. Son tracé a fortement influencé les communications routières et le développement territorial. Bien que les débordements de cours d'eau puissent provoquer des inondations pouvant s'avérer destructrices (comme ce fut le cas à la frontière hispano-andorrane en 2008), les cas sont rares. L'eau est l'une ressources naturelles majeures d'Andorre, grâce à la centrale hydro-électrique du lac d'Engolasters d'abord : le barrage de Les Escaldes permet la production d'énergie hydro-électrique couvrant pas loin de 20 % des besoins du pays. Tirant profit des vertus curatives de la source d'eau thermale de Les Escaldes, le centre de balnéothérapie Caldea (le plus vaste d'Europe en montagne) attire un nombre impressionnant de visiteurs. La pureté de l'eau des montagnes permet par ailleurs d'approvisionner une belle frange de la population andorrane en eau potable. Elle autorise aussi la pêche, mais est également utilisée pour irriguer les diverses cultures de la principauté, celles de tabac notamment. Au nombre des autres ressources naturelles andorranes, signalons que les forêts, couvrant une large part du territoire, fournissent une bonne source de bois (et présentent également des risques d'incendies, bien qu'aucun ne se soit jamais avéré mortel), et que les sous-sols andorrans contiennent d'importants gisements de fer et de plomb.