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Un parc marin exceptionnel

Créé officiellement le 21 janvier 2010, le Parc Marin de Mayotte est le premier parc naturel marin d’outre-mer. D’une surface de 1 100 km², il compte près de 200 km de récifs coralliens et 7 km² de mangrove et autant d’herbiers. Il abrite 2 300 espèces marines dont 760 espèces de poissons, 300 variétés de coraux, 22 espèces de mammifères marins, et 2 espèces de tortues marines (tortue verte et tortue imbriquée). Au-delà de la protection de l’environnement, il est également un outil utile en matière d’étude des écosystèmes marins tropicaux et de la mangrove de Mayotte. D’un point de vue touristique, c’est une vitrine qui devrait profiter à l’île. D’un point de vue géopolitique, il permet à la France de siéger aux Sommets de la Terre organisés tous les dix ans depuis 1972 et qui ont pour but de trouver les solutions pour protéger l’environnement marin à travers la conservation durable des ressources biologiques marines.

Des écosystèmes marins très variés

Au large des îles, au-dessus des profondeurs abyssales de l’océan (3 000 m), s’étend le milieu océanique. C’est le domaine des grands prédateurs et des mammifères marins. Marlins, espadons, voiliers, daurades, carangues, requins croissent et permettent aux pêcheurs de s’y donner à cœur joie. Il se distingue du lagon, milieu riche mais fragile formé par l’accumulation pendant des millions d’années du squelette d’un petit animal, le polype, jusqu’à constituer une barrière corail d’environ 160 km de long et qui ceinture tout Mayotte selon les endroits. L’eau du lagon est calme et à une température moyenne de 27 °C mais la vie y est exubérante. Cette ceinture corallienne est entrecoupée en certains endroits de passes permettant l’accès à l’intérieur du lagon pour les bateaux. Il se différencie des autres lagons par la présence au sud d’une double barrière de récifs de 18 km de long que l’on ne peut voir que dans deux autres endroits dans le monde (Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji). Le long de ses côtes, Mayotte est bordée par le récif frangeant qui permet, de la plage ou de la mangrove, d’avoir un premier tombant où poissons multicolores et coraux rivalisent de couleurs.

La mangrove salvatrice

A la frontière entre terre et mer, la mangrove recouvre quasiment les trois quarts du rivage mahorais. Elle constitue désormais un domaine protégé, car indispensable à l’écosystème de l’île : lors des fortes pluies, elle arrête et freine l’envasement et évite l’asphyxie du corail. Composée de sept espèces de palétuviers différents, elle fait office de filtre pour le lagon et joue aussi le rôle de nurserie. Plus de 70 % des poissons viennent mettre leurs alevins à l’abri des prédateurs dans la mangrove. La vie y est riche d’enseignements. Certains palétuviers réussissent à toujours s’oxygéner même à marée haute grâce à leurs racines aériennes ou pneumatophores tournées vers le ciel. Des crabes et quelques huîtres y sont présents. On y trouve aussi le fameux périophtalme, poisson atypique capable de respirer en dehors de l’eau et qui utilise ses nageoires pour avancer sur la terre ferme, car il ne peut pas rester plus de 10 minutes sous l’eau.

Le maki, animal emblématique de l’archipel

Le Eulemur Fulvus Mayottensis a très probablement été apporté de Madagascar, qui est un sanctuaire pour lémuriens, elle-même détachée du continent indien il y a 65 millions d’années. Très agile et très intelligent, c’est un animal génial ! On le reconnaît à ses yeux jaunes, son pelage brun et sa longue queue. Il vient parfois chiper des bananes dans les hôtels, et on l’entend crier dans les forêts. Il n’est pas méchant et se plaira à venir réclamer quelques bananes avec ses petites mains. Il suffit qu’il y ait de grands arbres pour que normalement les makis soient présents, notamment à Mamoudzou aux abords de l’hôpital. Dans la journée, ils passent la plupart de leur temps à dormir, à se reposer, ils évitent ainsi les heures chaudes du jour. Ils deviennent plus actifs quand il fait meilleur.

Des fruitiers au cœur de la forêt

Profitant d’un climat tropical chaud et humide, les arbres fruitiers poussent avec vigueur sur le sol mahorais. Parmi les espèces les plus courantes sur l’archipel, on trouve l’arbre à pain. Cet arbre à larges feuilles vertes donne de gros fruits ronds qui se mangent cuits, bouillis ou en frites, comme les pommes de terre. Autre incontournable du paysage : le bananier. Principale production sur Mayotte, la banane est quasi omniprésente (environ 10 000 hectares plantés). Le fruit y est consommé vert et cuisiné essentiellement comme légume. On dénombre plus de 34 variétés différentes sur Maoré. Autre emblème de l’île aux courbes généreuses et aux fruits sucrés : le baobab. D’après les botanistes, leurs rondeurs leur permettent de stocker le maximum d’eau à l’abri de l’évaporation et d’être ainsi adaptés aux régions les plus sèches. Une curiosité : ses fleurs blanches sont fécondées par les chauves-souris roussettes qui les aspergent de pollen avec leurs ailes. On trouve également des manguiers, letchis, badamiers, jacquiers…

L’archipel des senteurs

Surnommée « l’île aux parfums », Mayotte a conquis le cœur des plus grands parfumeurs. Aujourd’hui les jardins botaniques du cœur de l’île permettent de découvrir les espèces qui ravissent nos narines, notamment le cannelier. L’écorce, récoltée toute l’année, et dont la meilleure est celle des branches, sera moulue pour donner la cannelle, très appréciée en confiserie. Le frangipanier (Plumeria) fait partie des plus beaux arbres tropicaux avec ses fleurs blanches, parfumées et médicinales. Le giroflier originaire des Moluques ne prospère qu’au voisinage de la mer. Son écorce et ses feuilles contiennent une huile très odorante. Les clous de girofle produisent une huile utilisée en parfumerie, mais surtout en pharmacie. La muscade possède des feuilles très odorantes, et son fruit renferme une noix. La muscade est aussi utilisée en charcuterie et en pharmacie (elle est anti-rhumatismale). L’ylang-ylang aux fleurs jaunes à six pétales couvre des forêts entières qui embaument toute une vallée. Son huile essentielle permet de mieux fixer le parfum sur lequel on peut ainsi accrocher d’autres odeurs et fabriquer des fragrances plus complexes. Enfin, la vanille est la deuxième source de revenus de l’île. De la famille des orchidacées, elle vient du Mexique où les Aztèques semblent avoir été les premiers à l’apprécier en parfumant leur chocolat.