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Parcs nationaux

Le pays est doté d'un vaste ensemble d'aires protégées comprenant parcs nationaux, réserves naturelles, parcs marins, ainsi que la zone protégée du Ngorongoro. Parmi les 15 parcs nationaux les plus emblématiques on citera :

Parc national du Serengeti (Serengeti National Park) : il protège une remarquable biodiversité faunistique (dont les « big five »), et permet d'observer la spectaculaire migration des gnous. Il est cependant menacé par des pressions anthropiques : surpâturage et agriculture sur brûlis à proximité du parc, projets d'infrastructures de transport, braconnage.

Parc national du Kilimandjaro : classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, il protège les écosystèmes montagneux du Kilimandjaro, déserts, forêt alluviale, landes et prairies d'altitude.

Parc national de Ruaha (Ruaha National Park) : situé dans le plateau central tanzanien, il est réputé pour sa mégafaune, notamment ses éléphants. Ses zones humides accueillent également de nombreuses populations d'oiseaux.

Parc national des monts Udzungwa (Udzungwa Mountains National Park) : le parc abrite toute une partie de la chaîne de montagnes éponymes et constitue un remarquable réservoir de biodiversité, avec un important taux d'endémisme.

Parc national de Gombe Stream (Gombe National Park) : situé sur les bords du lac Tanganyika, il est classé réserve de biosphère par l'UNESCO. Il abrite des populations de babouins et chimpanzés, et fut le terrain d'études de la célèbre éthologue Jane Goodall.

Parc national de l’île de Rubondo (Rubondo Island National Park) : situé sur la rive sud-ouest du lac Victoria, il constitue un habitat pour de nombreuses populations d'oiseaux.

Parc national de Saadani (Saadani National Park) : situé sur la frange littorale nord du pays, il abrite une exceptionnelle biodiversité au sein de ses écosystèmes, dont ceux du delta de la rivière Wami.

La zone protégée du Ngorongoro, gérée par par le Ngorongoro Conservation Area Authority, abrite les écosystèmes des monts Ngorongoro ainsi que des sites archéologiques. Des communautés Maasaï y pratiquent le pastoralisme. Cependant la forte fréquentation touristique n'est pas sans impact sur les écosystèmes.

Le parc national Nyerere, qui a vu le jour en 2019, est quant à lui sujet à controverse. Il résulte en effet en partie d'un redécoupage de la réserve de Selous, qui accueille la construction d'un barrage hydroélectrique, dans les gorges de Stiegler, projet qui pourrait engendrer déforestation, perturbation des migrations des animaux et dégradation des écosystèmes aquatiques.

La biodiversité

L'érosion de la diversité en Tanzanie est liée à différents facteurs, dont le braconnage et l’introduction d'espèces invasives (perche du Nil et la jacinthe d'eau dans le lac Victoria). D'autres pratiques, comme le surpâturage, l'agriculture intensive et la pêche à la dynamite participent à la destruction des habitats. L'urbanisation et la construction d'infrastructures de transports induisent quant à elles la dégradation et la fragmentation des milieux naturels. La biodiversité est aussi menacée par la pollution liée aux activités humaines et au changement climatique, qui accélère l'érosion côtière et la désertification. On trouve ainsi des territoires, comme sur l'archipel de Zanzibar, où la forêt tropicale ancienne a régressé de 95 %. Face à la situation, différents programmes sont déployés, qui associent communautés locales et touristes. Sur l'île de Misali, à Zanzibar, le Réseau communautaire côtier de Mwambao s'est fortement impliqué aux côtés d'une ONG dans la sensibilisation des pêcheurs à des pratiques de pêche plus durables. Le parc marin de l'île de Chumbe (Chumbe Island Coral Park) constitue quant à lui un remarquable exemple de gestion écologique privée, qui sensibilise insulaires et visiteurs, et propose un écotourisme de qualité.

Lutter contre la pollution

Afin de réduire à la source la pollution plastique, la Tanzanie a interdit en 2019 la vente, l'importation et la distribution des sacs plastique à usage unique. En 2018, le boutre Flipflopi, fabriqué de 10 tonnes de plastique recyclé, a fait étape à Zanzibar. Il s'agit d'un projet porté par le programme des Nations unies pour l’environnement nommé Clean Seas Initiative. Le but était de sensibiliser les communautés côtières de la Tanzanie et du Kenya à la pollution plastique. En 2021, l'embarcation a entamé un second voyage, avec pour destination le lac Victoria, où le plastique aurait contaminé un poisson sur cinq. La mission s'accompagne également de projets locaux visant à promouvoir l'économie circulaire. La société est inventive, à l'image de la start-up EcoAct, fondée par un Tanzanien. Celle-ci collecte et recycle, sans produit chimique, les emballages plastique pour en faire des matériaux de construction : une démarche « d’up-cycling » qui a également la vertu de lutter contre la déforestation.

Il reste encore des défis en matière de prévention des pollutions. L'industrie textile, qui fabrique le prêt-à-porter de certaines de nos enseignes occidentales, aurait ainsi contaminé au chrome hexavalent, un agent extrêmement toxique, la rivière Msimbazi, selon l’ONG Water Witness. Un sujet préoccupant, qui s'ajoute aux forts besoins en eau de ce type d'industries, et qui questionne nos comportements de consommation. Un travail d'investigation collaboratif, « green Blood project », a été conduit par une quarantaine de journalistes issus de médias européens en soutien à des journalistes locaux menacés ou assassinés. Le projet a notamment révélé en 2019 un scandale (pollutions aux métaux lourds, meurtres, viols) lié à l'exploitation de la mine d'or de Mara-Nord par une société britannique.

Face au changement climatique

La Tanzanie est particulièrement vulnérable au changement climatique. Celui-ci se caractérise sur le territoire par une plus grande fréquence et intensité des phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations). Il se traduit également par la montée des eaux, qui accentue le phénomène d'érosion côtière, conduisant au déplacement de certains habitants du littoral. Les pénuries en eau contribuent à accentuer le stress hydrique du pays, faisant poindre le spectre de l'insécurité alimentaire. Face à la situation, nous sommes tous acteurs du changement.