Xe-IIe siècle av. J.-C.

Au début de son histoire, la terre de la future Russie est une plaine immense et monotone, aux reliefs peu élevés. Les peuples nomades peuvent facilement la parcourir : des Cimmériens sont présents au Xe siècle av. J.-C., puis les Scythes du VIIe siècle au IIe siècle et enfin les Sarmates qui arrivent au IIe siècle av. J.-C. et seront suivis par d’autres tribus : les Huns, les Bulgares, les Khazars, les Goths, les Wisigoths et les Vandales. Mais il ne s’agit là que de peuples épars, bien loin de constituer un véritable État. Il faut attendre pour cela les Slaves puis les Varègues, qui vont donner la première impulsion dans la constitution de la future Russie.

VIe-IXe siècle

Les véritables ancêtres des Russes sont les Slaves. Ce peuple originaire du nord-est des Carpates s’est éparpillé au cours des siècles adoptant des caractères divers selon le lieu où il s’est installé. Une partie d’entre eux s’implante sur ce qui deviendra la terre russe entre le VIe et le IXe siècle de notre ère. Pour chasser les Khazars et se défendre, les Slaves invitent les Varègues (tribu scandinave voisine) à les gouverner. Les Varègues se trouvant sur cette terre sont appelés Rus, mot dérivé du finnois Ruotsi, qui désigne le Roslagen, une région du sud de la Suède où ils vivaient. Ce sont eux qui vont donner une première dynamique dans la constitution d’un État et les tribus slaves se trouvent unifiées pour la première fois en 860 sous l’égide d’un prince varègue, Rurik, originaire du Danemark.

IXe-XIIe siècle

L’âge d’or de la Rus' de Kiev

Le siège de la première dynastie des Rurikides se trouve à Kiev, aussi appelle-t-on le premier État la Rus’ de Kiev. Il s’agrandit au fur et à mesure des conquêtes jusqu’à dominer progressivement une grande partie des Slaves. La Rus’ abandonne institutionnellement le paganisme slave en 990 quand elle se convertit au christianisme oriental de Byzance, avec laquelle elle a établi des contacts commerciaux. La conversion tardive de la Russie est fondamentale pour la suite de son histoire : en devenant chrétienne, elle intègre l’Europe. De plus, c’est de Byzance qu’elle reçoit son art, son architecture et ses icônes. Grâce à l’écriture, une littérature prend naissance. Enfin, cette conversion achève d’unifier la Rus', après le premier élan donné par les Varègues : elle permet d’unifier les Slaves orientaux au sein d’une même foi. Elle donne ainsi une cohérence à l’empire multiethnique qu’était jusqu’alors l’État varègue : la liturgie slave va devenir la base de l’identité culturelle nationale.

Déclin de la Rus’ : le centre de l’État se déplace vers le nord

La région de Kiev, épine dorsale d’un circuit commercial, tombe progressivement en désuétude alors que le commerce en Méditerranée redevient florissant au XIIe siècle. La Moscovie devient progressivement le nouveau centre de gravité de la Russie, aux dépens de Kiev, qui est abandonnée. Ce déplacement du centre de la Russie est à la source de la création de trois grands espaces dont les frontières ne vont cesser de changer au fil des siècles : l’Ukraine (littéralement « les marches »), la Biélorussie (« Russie blanche ») et la Grande Russie. Mais morcelé, le territoire faiblit devant les envahisseurs.

XIIIe-XIVe siècle

Le joug mongol

L’Asie connaît un grand bouleversement : Gengis Khan unifie les tribus mongoles et conquiert la Chine en moins de dix ans. Ses descendants saccagent Moscou et s’emparent de Vladimir, de Souzdal et de Kiev en 1240, époque à partir de laquelle on date en Russie le début de la domination tataro-mongole qui s’étendra ensuite à l’Europe Centrale. La domination tatare se matérialise principalement par des taxes à payer. Cette période voit l’affirmation de Moscou, dont les princes réussissent à obtenir des khans de la Horde d’or la mission de collecter les impôts. Moscou se voit aussi chargée de se battre contre les villes ennemies des Tatars. Cela augmente progressivement son assise politique. En 1380, le grand-prince Dimitri de Moscovie bat les Tatars à Koulikovo et le déclin de l’Empire tatar s’amorce. Étant donné que les Tatars, convertis à l’islam au début du XIVe siècle, n’interfèrent pas du tout dans la religion, l’orthodoxie devient un très grand facteur d’unité pour la population et le signe du fondement de la nation. L’Église orthodoxe est aussi une des seules façons de rester en contact avec Constantinople et la Méditerranée. Par ailleurs, les 250 ans de joug coupent complètement la Russie de l’Europe alors en pleine Renaissance. Pour certains, cette période explique le retard russe par rapport à l’Europe et le besoin constant des dirigeants de vouloir le rattraper. Le destin de la Russie semble en effet scellé : coupée de l’Occident, son histoire est vouée à être autre, ni européenne, ni asiatique.

1530-1584

Ivan le Terrible

En 1480, Ivan III est le premier prince à refuser toute allégeance à la Horde d’or. Il libère définitivement la Russie du joug mongol et consolide la Moscovie. Moscou devient seule héritière de la Rus' de Kiev et Ivan III s’octroie le titre de Caesar, qui, par une adaptation à la langue russe, donne tsar. Étant donné que l’empire de Rome et celui de Constantinople sont tombés, il déclare Moscou « Troisième Rome », c’est-à-dire porteuse des valeurs chrétiennes. Son fils Ivan IV est passé à la postérité sous le nom d’Ivan le Terrible. Marqué très jeune par l’assassinat de sa mère par les boyards (aristocrates), il garde contre eux une haine farouche et, plus, tard, les accuse d’avoir organisé le meurtre de sa femme. C’est alors le début d’un règne de terreur qui dure jusqu’à sa mort et dont le bras armé est l’opritchnina, une nouvelle police secrète, servant à imposer ses mesures répressives. Par ailleurs, Ivan le Terrible réforme le code agraire, en attachant les paysans à leur terre et installe ainsi le début de ce qui sera un terrible fléau pour la Russie : le servage. Sous peine de mourir, aucun paysan ne doit fuir. Mais beaucoup partent vers le nord où, avec des esclaves en fuite et des aventuriers, ils constitueront plus tard ce que l’on appelle les Cosaques. Ce sont les conquêtes d’Ivan le Terrible qui ouvrent la voie à la constitution d’un véritable empire. Il s’attaque tout d’abord au reste de l’empire mongol. En 1552, il conquiert le khanat de Kazan puis Astrakhan en 1556 et devient le maître de toute la Volga. Ivan a posé les jalons de l’empire. Mais après lui, les troubles commencent.

Le début de la dynastie des Romanov

Quand le fils d’Ivan IV meurt en 1598, la dynastie des Riourikides s’éteint. C’est son beau-frère Boris Godounov qui prend sa succession. Malgré un début de règne brillant qui ouvre le pays à l’étranger, Boris se voit vite opposer la résistance des fameux boyards. Commence alors ce qui a été appelé « le temps des troubles » (1604-1613) : les prétendants au trône se succèdent, et l’identité du fils d’Ivan le Terrible est usurpée deux fois alors que les boyards et les Polonais voisins se disputent le nouvel empire. Une alliance entre les deux concurrents est défaite, puis, en 1613 une assemblée populaire choisit pour tsar Michel Romanov, premier de la dynastie.

XVIIIe siècle

Bouleversement européen

Les deux tsars les plus marquants de la dynastie Romanov sont incontestablement Pierre le Grand, qui règne de 1682 à 1725, et Catherine II qui règne de 1762 à 1796. Conscients du retard de la Russie par rapport au reste de l’Europe, ils œuvrent tous deux pour une ouverture de la Russie sur l’Occident, voyant dans le modèle européen le meilleur moyen de faire de la Russie une nation progressiste.

1672-1725

Pierre le Grand

Pierre le Grand se donne pour mission d’arracher la Russie au Moyen Âge et de la tourner vers les lumières de l’Europe. D’un voyage en Europe, il rentre avec une idée principale en tête, celle de construire une marine moderne, ce qui nécessite d’obtenir un morceau de la Baltique. Après l’avoir conquis à la suite d’une guerre contre la Suède, il entreprend de construire un port au niveau du golfe de Finlande, à l’embouchure de la Néva, afin d’ouvrir « une fenêtre sur l’Europe ». C’est là qu’il construit en 1703 la ville de Saint-Pétersbourg, qui deviendra capitale en 1712 et qu’il dote de tous les attributs d’une ville européenne : palais, ministères de style occidental, musées, université et bibliothèque. Pierre Ier demeure le symbole du tsar qui a cherché dans le modèle occidental l’ultime recours pour faire avancer la Russie de gré ou de force, dans le but de faire de son pays la première puissance européenne. Les dirigeants qui lui succéderont resteront fidèles à cette politique. La cour va continuer à s’occidentaliser, au point d’être coupée de la masse paysanne. C’est à cette époque que le terme de Russie supplante celui de Moscovie.

1729-1796

Catherine la Grande

Catherine II dite la Grande est originaire de la petite aristocratie allemande et arrive en Russie à l’âge de quinze ans. Mariée au petit-fils de Pierre le Grand, elle l’écarte du trône et entreprend de construire un empire qui, par sa taille, doit dépasser les Empires romains et byzantins. Consciente comme Pierre du retard de son pays, Catherine est bien décidée à le transformer. Aussi décide-t-elle de l’ouvrir au monde des idées qui fleurissent à l’ouest à cette époque-là : la philosophie des Lumières. Elle correspond avec Voltaire et fait venir Diderot à sa cour. Ainsi l’influence française se propage-t-elle avec son cortège d’idées progressistes : son règne est marqué par un bouillonnement culturel. Mais la question problématique du servage ne cesse d’augmenter, provoquant l’une des révoltes paysannes les plus célèbres de l’histoire : la révolte de Pougatchev qui voit s’unir plus d’un million de paysans avant d’être réprimée sévèrement par les armées du pouvoir. Pougatchev finit par être trahi et livré par ses partisans et décapité à Moscou en 1775. Catherine II continue à étendre son empire. Elle s’empare de la Lituanie, de la Biélorussie, de l’Ukraine occidentale et elle se partage la Pologne avec Frédéric de Prusse, mais sa conquête la plus importante est la Crimée. Mais à la fin de son règne, effrayée par la Révolution française, Catherine ferme subitement son pays aux idées nouvelles.

XIXe siècle

Prémices révolutionnaires

Le XIXe siècle voit la naissance en Russie d’une population éclairée et de la première intelligentsia, inspirée par des idées venues d’Europe. Après la philosophie des Lumières, les intellectuels russes s’intéressent au socialisme. C’est aussi au XIXe siècle qu’au prix de conflits sanglants, l’Empire tsariste va définitivement asservir le Caucase et l’Asie Centrale.

1777-1825

Alexandre Ier

Le règne d’Alexandre Ier (1801-1825) est presque entièrement occupé par l’invasion de Napoléon. Malgré la paix conclue avec les Français à Tilsit en 1807, Napoléon envahit la Russie et se trouve à Moscou en 1812. Dans un élan de ferveur patriotique, ses habitants préfèrent incendier leur ville plutôt que de la livrer à l’ennemi. Aussi la retraite de Napoléon est-elle immédiate et les troupes russes vont même jusqu’à l’« accompagner » à Paris en 1814. Les campagnes européennes des jeunes officiers ont insufflé un nouvel esprit à l’aristocratie russe : ils créent des cercles de pensée et réfléchissent aux retards du pays. C’est la première tentative en Russie d’une pensée libre et d’une réflexion politique. Après la mort subite d’Alexandre en 1825, ces sociétés vont profiter du court interrègne pour essayer de prendre le pouvoir sous la forme d’une insurrection, connue sous le nom de révolte des décabristes. Tous les conspirateurs sont arrêtés, les dirigeants sont exécutés et les autres déportés en Sibérie. Pour la première fois, les participants veulent non pas changer de souverain, mais de régime, en le dotant d’une constitution.

1825-1881

Le successeur d’Alexandre, Nicolas Ier reste marqué pendant tout son règne (1825-1855) par la révolte des Décembristes de 1825 et n’aura de cesse, en s’autoproclamant « gendarme de l’Europe », de lutter contre toute idée révolutionnaire. Le règne d’Alexandre II (1855-1881) marque la fin d’une époque en Russie. Il décide d’abolir le servage en 1861, mais cela ne provoque pas l’effet escompté. Alexandre II mène beaucoup de réformes libérales, il crée des hôpitaux et des écoles primaires. La censure se fait moins sévère et les débats d’opinion sont possibles. Parallèlement, les jeunes idéalistes de la période précédente sont remplacés par une jeunesse plus engagée qui entre en effervescence dans les universités et radicalise complètement sa révolte contre l’autocratie. Beaucoup d’étudiants se rendent en Angleterre, en Suisse et en France, où ils embrassent le marxisme et légitiment l’attentat à but politique : Alexandre II est assassiné par un groupe révolutionnaire terroriste en 1881. Après lui viendra le temps de la réaction. Luttant contre toute idée révolutionnaire, Alexandre III renforce la censure. Surtout, il comprend le retard de la Russie face à l’Europe et décide de faire entrer le pays dans l’ère industrielle.

1905-1917

Fin de l’Empire tsariste

Le règne de Nicolas II (1894-1917) marque la fin de l’Empire tsariste. En 1905, le pays perd une guerre contre le Japon et fait face à plusieurs soulèvements populaires. Au mois de janvier, une manifestation ouvrière est réprimée dans le sang et certaines élites éduquées, les paysans et les ouvriers joignent leurs forces pour demander plus de libertés politiques et des mesures de justice sociale et économique. Cette « Révolution de 1905 » marque, officiellement du moins, la fin de l’autocratie. On met en place un nouvel organe, la Douma, assemblée législative représentant le peuple qui en réalité sera instrumentalisée pour devenir la gardienne de la réaction. Le pouvoir antagonise la population et le tsar, qui complètement déconnecté de la situation, préfère s’en remettre à son ministre mystique Raspoutine (voir le dossier Nicolas II, dernier tsar). Les Russes sont exaspérés : le tsar, qui depuis Ivan le Terrible jouissait d’un visage paternel, perd tous ses attributs. Il ne manque plus qu’un événement pour que le mouvement révolutionnaire explose. Ce sera la guerre de 1914. Entraînée dans ce combat pour soutenir la Serbie, pays frère, contre l’Autriche, la Russie est bientôt confrontée à ses faiblesses structurelles : l’approvisionnement est rendu très difficile à cause de problèmes de transport. La population des villes n’étant plus ravitaillée, elle décide de se soulever à Saint-Pétersbourg en février 1917 pour obtenir du pain. L’armée se range à ses côtés. Devant cette situation irréversible, la Douma forme un gouvernement provisoire et le 15 mars, le tsar abdique en faveur de son frère Michel qui renonce lui-même au trône.

1917

L’année aux deux révolutions

À partir de février 1917, un gouvernement provisoire se met en place qui promeut une république bourgeoise. La guerre, cet élément déterminant qui a provoqué la Révolution de Février, se poursuit et le mécontentement du peuple augmente. Parallèlement à ce gouvernement officiel, un autre pouvoir s’organise : celui des Soviets. Ces regroupements de soldats et d’ouvriers se propagent dans différentes villes du pays en suivant le modèle de Petrograd. Ainsi le chaos continue-t-il de régner dans le pays tandis que le ravitaillement en nourriture fait toujours défaut. Et la légitimité du gouvernement provisoire s’amenuise de jour en jour.  

Pendant ce temps, Vladimir Ilitch Oulianov Lénine rentre de son exil en Suisse et prend la tête du mouvement bolchevik. Aussi, alors que le gouvernement provisoire galvanise les mécontents, Lénine lance en avril 1917 ses fameuses thèses d’avril : il faut arrêter la guerre qui n’est plus supportable pour la population, partager la terre avec les paysans comme ceux-ci le souhaitent depuis longtemps et surtout, mettre tout de suite en œuvre la révolution socialiste en passant à une république des Soviets qui donne le pouvoir aux ouvriers. Le 6 novembre, des détachements d’ouvriers et de soldats commandés par Trotski entrent dans le siège du gouvernement provisoire, le Palais d’hiver de Petrograd et le coup d’État passe à la postérité comme la « révolution d’octobre ».

1918-1921

Guerre civile

Les Russes en guerre ont accueilli avec passivité et indifférence l’arrivée des bolcheviks au pouvoir. Mais bientôt, les opposants de toutes sortes se réveillent et tentent de s’organiser. Ils déclenchent une guerre civile. Les Blancs (monarchistes et antibolchéviques) reçoivent l’appui d’armées étrangères. Trotski organise une Armée rouge. Pour affronter ses ennemis intérieurs, les dirigeants se désengagent de la guerre en signant la paix de Brest-Litovsk et en acceptant les exigences énormes de l’Allemagne : ils perdent les pays baltes et la Pologne.

1922

Naissance de l’URSS

Au début du XXe siècle, l’Empire russe s’étendait de Varsovie à l’océan Pacifique, et de la mer Baltique à la Transcaucasie et l’Asie centrale. Dès 1917, il commence à se disloquer : les peuples non russes affirment leur souveraineté et bien souvent, se battent aux côtés des Blancs dans la guerre civile. Pour rétablir (par la force) une unité, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) est créée en 1922. On va donc pouvoir conserver le territoire impérial, mais en y promouvant une idéologie décoloniale et d’émancipation par le communisme.

Alors que l’idée première des bolcheviks est d’exporter la révolution, ils doivent se résoudre à cette impossibilité et décident de se concentrer sur la construction du socialisme dans un seul pays. En 1921, le pays sort complètement ruiné de six années de guerre, aussi Lénine, assez pragmatique, décide-t-il de faire une pause dans l’instauration du socialisme. Il crée la NEP, nouvelle politique économique commune, afin de permettre au pays de se reconstruire économiquement. Il autorise le développement d’un secteur privé dans la petite industrie et le commerce de détail. Sur le plan économique, c’est un grand succès, le pays se relève.

Les années 1930

Le grand tournant staliniste

Lénine meurt prématurément en 1924. Une lutte de pouvoir s’engage entre Trotski et Staline que ce dernier remporte. Il décide d’engager le pays sur la voie d’une industrialisation forcenée dont collectivisation forcée et industries lourdes sont les maîtres mots. C’est le temps de la planification, principe directeur de la politique stalinienne qui va concerner tant les rendements économiques que, par exemple, l’alphabétisation de la population. Mais la vie reste difficile : la population manque entre autres cruellement de biens de consommation. Pour entretenir son autorité, Staline s’appuie sur trois choses : la terreur, le culte de la personnalité et la propagande. À partir de 1934, le NKVD (puis KGB) contrôle la population. La même année, les purges commencent avec l’élimination des gens du Parti. Des millions de Russes sont envoyés dans des camps de concentration : les goulags, dont beaucoup ne reviendront pas.

1939-1953

À l’extérieur, l’URSS entre dans le concert des nations, en 1924, lorsqu’elle est admise à la SDN. Elle se rapproche d’abord des démocraties occidentales. Mais à la suite des accords de Munich, Staline décide de s’allier à Hitler. En mars 1939 est signé le pacte germano- soviétique, à la faveur duquel l’URSS annexe de septembre 1939 à mars 1940 la Pologne orientale, la Carélie, les États baltes, la Bessarabie et la Bucovine du Nord. Mais le 22 juin 1941, Hitler envahit une URSS mal préparée à la guerre. L’armée nazie avance rapidement jusqu’aux environs de Moscou qui résiste à un long siège. Staline réussit à mobiliser la population au service de la « Grande Guerre patriotique » (terme employé par l’Union soviétique pour désigner son conflit face au nazisme hitlérien) et conclut un accord avec la Grande-Bretagne. Début 1943, l’Armée rouge regagne du terrain et à l’automne 1944 pénètre en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, participe à la libération de la Yougoslavie, progresse en Pologne au début 1945 et, conformément aux accords de Yalta, occupe l’Allemagne de l’Est. Toujours selon ces mêmes accords, elle déclare la guerre au Japon, et obtient, lors de la capitulation de celui-ci, l’île Sakhaline et l’archipel des Kouriles.

À la fin de la guerre, l’URSS a perdu 20 millions d’hommes. Elle regagne rapidement son potentiel industriel grâce au 4e plan quinquennal, mais sa production agricole stagne en raison de la résistance des agriculteurs. Le 5e plan quinquennal donne encore la priorité à l’industrie lourde plutôt qu’aux biens de consommation. Certaines nationalités, accusées d’avoir collaboré avec l’ennemi, sont déportées : Ingouches, Tchétchènes et Tatars de Crimée sont déportés dès 1943 et leurs républiques autonomes supprimées. La répression policière est omniprésente, et l’adulation de Staline confine à l’absurde. « Le Petit Père des peuples » meurt le 5 mars 1953. Entre-temps, la «guerre froide» est née, d’une incapacité des Alliés à s’entendre. L’URSS impose son autorité sur les territoires libérés par l’Armée rouge, refuse l’aide américaine proposée du plan Marshall et impose un blocus à Berlin en 1948. Le « rideau de fer » s’abat sur l’Europe et pendant 40 ans sépare les démocraties populaires à l’Est des démocraties libérales à l’Ouest.

1953-1964

Khrouchtchev et la déstalinisation

À la mort de Staline, Khrouchtchev est placé à la tête du secrétariat du Parti. Les deux premières années de ce nouveau dirigeant sont caractérisées par un certain dégel. Au cours du XXe congrès de 1956, Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline, la terreur et le culte de la personnalité, ce qui provoque la stupeur dans le camp socialiste. C’est la déstalinisation : on assiste à la réhabilitation des victimes des purges et de la plupart des nationalités déportées en Sibérie. Khrouchtchev tente aussi de modifier l’orientation de l’économie : il donne la priorité aux biens de consommation et lance un programme de construction immobilière, avec les khrouchtchevki, ces blocs d’immeubles symboliques. C’est aussi le temps des succès scientifiques : mise au point de la bombe H en 1953, Gagarine dans l’espace en 1961. Le 4 octobre 1957, l’URSS remporte une victoire symbolique sur les États-Unis en lançant le premier satellite Spoutnik I.
Au point de vue international, une détente est amorcée avec la fin de la guerre de Corée en 1953. À l’extérieur, l’URSS soutient les pays du tiers-monde récemment décolonisés, mais ses rapports avec la Chine se détériorent jusqu’à la rupture publique de 1961. Les relations avec l’Ouest et surtout les États-Unis se sont nettement refroidies et la crise atteint son paroxysme avec la construction du Mur de Berlin en 1961 et les missiles soviétiques de Cuba. L’échec de cette politique offensive amène Khrouchtchev à rechercher une entente durable avec les États-Unis : le téléphone rouge est installé en 1963. Mais le secteur économique et agricole est en difficulté. À la suite de plusieurs dérapages, Khrouchtchev, désavoué, doit démissionner en 1964.

1964-1982

Brejnev et l’ère de la stagnation

Brejnev lui succède et entend poursuivre une politique plus réaliste et revenir à l’orthodoxie léniniste. On prend des mesures pour améliorer l’agriculture et le rendement et donne plus d’autonomie aux entreprises industrielles. La censure est renforcée et les intellectuels ont du mal à l’accepter après un Khrouchtchev tolérant. Les dissidents font part de leurs critiques à l’étranger, notamment Sakharov (prix Nobel de la paix en 1975). Brejnev meurt en 1982. Lui succèdent à la tête du parti Andropov puis Tchernenko. Celui-ci meurt en 1985. À l’extérieur, l’URSS renforce le pacte de Varsovie. Elle renforce aussi ses liens avec Cuba, qui devient un véritable satellite, mais aussi avec la Syrie, l’Irak, le Yémen, l’Algérie... Après la répression du Printemps de Prague en 1968, elle intervient indirectement au Viêt Nam et au Cambodge pour y installer des régimes communistes et directement en Afghanistan en 1979 pour soutenir un régime à sa dévotion. 100 000 soldats russes font face à une forte résistance locale et les 10 ans de « bourbier afghan » traumatiseront plusieurs générations. Mais tout en menant cette politique de fermeté à l’intérieur du camp socialiste, elle améliore ses relations avec l’Ouest en signant tous les traités de désarmement.

1985

Gorbatchev et la perestroïka

En 1985, l’économie est paralysée, le pays souffre de problèmes d’alcoolisme et c’est une économie parallèle qui permet la subsistance. À l’international, la course aux armements avec les États-Unis continue alors que l’URSS n’en est plus capable. La population accepte de moins en moins cet état de fait. Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 et va tenter une sorte de révolution : changer de fonctionnement tout en conservant le même système communiste. Il lance la perestroïka, mot qui signifie « restructuration ». C’est le volet économique des réformes qu’il entreprend. Il assouplit les directives et permet de créer un embryon de privatisation. Le volet idéologique de ses réformes est la glasnost, mot qui signifie « transparence » : on peut dire publiquement tout ce que l’on taisait sous la pression idéologique. Les dissidents comme Andreï Sakharov sont libérés, des débats publics ont lieu au Soviet suprême. La démocratisation permet l’expression des aspirations démocratiques, écologiques, nationales, religieuses ou même indépendantistes dans les pays baltes et le Caucase. Comme la situation économique ne progresse pas, le mécontentement augmente dans la population. Et comme par ailleurs celle-ci jouit d’une liberté de parole nouvelle, elle peut exprimer ce mécontentement. L’abolition de la censure dans la presse permet par exemple de faire découvrir à la population la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

1991

La fin de l’URSS

Progressivement, Gorbatchev est pris en étau entre deux formes d’opposition : d’un côté les conservateurs communistes et de l’autre les libéraux. En 1990, après une réforme constitutionnelle, Gorbatchev devient le premier président de l’URSS, mais Boris Eltsine se fait élire président de la RSFSR et les deux adversaires doivent donc cohabiter. En août 1991, les communistes profitent du fait que Gorbatchev soit en vacances pour tenter un putsch contre lui. Le libéral Boris Eltsine prend alors la tête de l’opposition. Il appelle à la résistance et réussit à faire plier le putsch ; une partie des forces le soutient. Surtout, Eltsine réussit à mettre les médias de son côté. Il ressort comme le grand héros de ces journées, tandis que Gorbatchev est complètement discrédité et n’a déjà plus sa place à la tête d’un pays qui ne veut plus exister. La Géorgie et les États baltes, puis l’Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et enfin la Russie obtiennent leur indépendance. Le 21 décembre 1991, les accords d’Alma-Ata constatent la fin effective de l’URSS et jettent les bases de la CEI. Gorbatchev, devenu président d’une union défunte, démissionne le 25 décembre et Moscou enterre l’Union soviétique.

1992

Eltsine et le début de la Fédération de Russie

Il y a en 1992, comme en 1917, un vide de pouvoir et une histoire qu’il faut à nouveau réinventer. La mise en place de la « thérapie de choc » du Premier ministre Egor Gaïdar le 2 janvier 1992, instaure la liberté des prix et provoque des situations de détresse qui, pour la grande majorité de la population, s’enracineront au long de la décennie. Le Parlement, majoritairement composé d’anciens cadres du régime, s’oppose farouchement à tous ces changements. En septembre 1993, une crise constitutionnelle éclate qui mènera au déploiement de chars et à l’incendie de la « Maison Blanche », siège du Congrès. En décembre, Boris Eltsine fait voter une nouvelle constitution. Fin 1994, la guerre éclate en Tchétchénie, une république du Sud de la Russie qui avait en 1991 déclaré son indépendance, souhaitant s’émanciper de la tutelle russe pour faire partie, au même titre que l’Ukraine ou le Kazakhstan, d’une Union soviétique à qui il ne restait en fait que trois mois à vivre. C’est le début d’un cycle de violence et de terreur qui durera 15 ans et qui changera radicalement l’avenir de la Russie. En juillet 1996, Boris Eltsine parvient à se faire réélire puis à mettre fin à ce qui sera la première guerre de Tchétchénie, en signant un accord de paix avec le président tchétchène Aslan Maskhadov. La fin de la présidence de Boris Eltsine est marquée par une grande instabilité. C’est un nouveau « Temps des Troubles » : les relations entre le Kremlin et la Douma se dégradent au plus haut point et les Premiers ministres valsent. À l’approche des présidentielles de 2000, Eltsine sort de son chapeau un nouveau Premier ministre totalement inconnu du grand public, Vladimir Poutine. Le 31 décembre 1999, Eltsine démissionne à la veille des présidentielles et désigne Poutine comme dauphin. Ce dernier est élu président de la Russie le 26 mars 2000 dès le premier tour avec 52 % des voix. Cette élection triomphale constitue sans conteste une rupture avec l’ère Eltsine.

2000

Premier mandat de Vladimir Poutine

Lorsqu’il arrive au pouvoir en 2000, Poutine est un homme quasi inconnu en Russie. Il doit relever un terrible défi étant donné la situation laissée par son prédécesseur : le pays est ruiné à cause de la crise économique, les grandes attentes de 1991 ne semblent pas avoir été comblées, car les privatisations ont conduit à de nombreuses inégalités et Boris Eltsine n’a pas réussi à rendre aux Russes leur fierté nationale. Aussi le grand pari du premier mandat de Poutine fut de relever tous ces défis. Dès son arrivée au poste de Premier ministre en 1999, il déclenche la seconde guerre de Tchétchénie. Bien plus violente que la première guerre, le conflit marquera durablement les esprits : les populations locales et jeunes conscrits russes se font massacrer, les réfugiés tchétchènes fuient en masse. À la base indépendantiste, le conflit est phagocyté par des éléments étrangers et le confessionnalisme, devenant guerre sainte contre la Russie.

Son deuxième combat fut la mise au pas des oligarques, symbolique de sa volonté de remettre de l’ordre dans la gestion des privatisations. En 2000, il contraint à l’exil les magnats Boris Berezovsky et Vladimir Goussinski, et en 2003 le patron de la compagnie pétrolière Ioukos, Mikhaïl Khodorkovsky, est emprisonné pour 10 ans. En s’alignant en septembre 2001 sur les États-Unis dans son désir de lutte contre le terrorisme, il redonne à la Russie un rôle international. Enfin, en partie grâce à la manne pétrolière, la situation économique se redresse : le chômage et la pauvreté diminuent. La sortie de crise a été plus rapide et plus soutenue que la plupart des observateurs ne la jugeaient possible. Aussi la « verticale du pouvoir », praxis autoritaire de Poutine, connaît-elle un succès retentissant. Les Russes veulent voir leur pays retrouver les signes de la puissance et Poutine leur donne l’image de ce pouvoir fort auquel ils aspirent. On retrouve cette verticale dans le règlement du conflit tchétchène, alors qu’en 2003 après que le gros de la rébellion ait été maté, est choisi un président loyaliste, chargé de mettre en œuvre la politique de « tchétchénisation » décidée par Vladimir Poutine.

2004

Deuxième mandat

Poutine est donc réélu triomphalement en mars 2004 en obtenant 70 % des voix. Mais les incertitudes demeurent. En 2004, l’attentat de Beslan perpétré par des rebelles tchétchènes, sans que l’on ne sache le degré d’implication des services russes, fait 334 morts le jour de la rentrée scolaire dans une école primaire d’Ossétie du Nord. La popularité de Poutine prend un gros revers en 2005, alors que sa décision de supprimer des acquis sociaux issus du communisme (services gratuits – électricité, chauffage, logement… – pour les classes les plus défavorisées) provoque des manifestations de masse. Dans le voisinage immédiat de la Russie, les anciennes élites communistes et pro-russes se font évincer. La Révolution des Roses en Géorgie à l’automne 2003, la Révolution orange en Ukraine à l’hiver 2004 et la Révolution blanche au Kirghizistan en mars 2005 contribuent à donner l’image d’une Russie qui perd le contrôle de ses anciennes républiques, lesquelles préfèrent se tourner vers l’Occident et recevoir de l’aide des États-Unis.

2008-2012

Medvedev

Les volontés d’émancipation des pays de l’ex-URSS n’ont fait qu’aller en s’intensifiant, stimulant ainsi l’appétit géopolitique de Vladimir Poutine. En raison de l’impossibilité d’effectuer plus de deux mandats à la suite, c’est Dimitri Medvedev qui le remplace à la présidence entre 2008 et 2012, alors que Poutine devient Premier ministre. Cela n’empêche en rien l’éclatement, au mois d’août, de la guerre russo-géorgienne, où les Russes interviennent en soutien aux Sud-Ossètes sur le point de faire sécession. La guerre dure cinq jours et marque le début d’une nouvelle ère de confrontation entre la Russie et l’Occident (en particulier, l’OTAN).

2014

La crise de Crimée

En 2014, l’affrontement s’intensifie alors que l’Ukraine évince son président pro-russe Viktor Yanoukovitch et manifeste sur la place Maïdan de Kiev pour soutenir l’accord d’association que le pays devait signer avec l’UE. À la suite d’un référendum illégal, la Russie annexe (ou « récupère », selon les discours) la péninsule de Crimée, qui avait été transférée à l’Ukraine par Khrouchtchev en 1954. Les régions minières de l’est de l’Ukraine rejoignent le mouvement irrédentiste et prennent les armes pour préserver leur historique proximité culturelle avec la Russie. Officiellement, les troupes russes n’ont jamais franchi la frontière ukrainienne, mais officieusement, elles soutiennent les forces séparatistes militairement et humainement dans ce conflit qui a fait plus de 13 000 morts. Si la situation, qui dure depuis 2015, semble s’enliser, l’arrivée de l’ancien comédien Volodymyr Zelenskyy à la présidence de l’Ukraine en 2019 après le mandat très critiqué de l’oligarque Petro Porochenko laisse augurer d’une éventuelle reprise des négociations.

2015

Conflit syrien

La Russie a aussi cherché à récupérer sa place dominante dans le concert des nations en dépassant son pré carré post-soviétique. Alors qu’elle est déjà sous le coup de sanctions économiques à cause de l’annexion de la Crimée, la Russie entre officiellement dans le conflit syrien en septembre 2015, en apportant un soutien militaire à son vieil allié Bachar al-Assad. Au lieu de bombarder directement l’organisation État islamique qui est alors à l’apogée de son activité, la Russie s’en prend d’abord aux rebelles syriens qui ont été les premiers à se révolter contre le joug tyrannique d’al-Assad. Ce faisant, le pays s’aliène définitivement les gouvernements « libéraux » occidentaux, tout en gagnant une certaine influence auprès des souverainistes. Mais surtout, elle s’impose comme un intermédiaire sans lequel la sortie du conflit ne se fera pas.

2010-2020

Outre-Atlantique, les nombreux scandales qui, depuis 2016, interrogent d’abord le rôle de la Russie dans les élections présidentielles américaines puis une éventuelle collusion avec le nouveau président Donald Trump montrent que le pays est devenu un acteur incontournable de la scène internationale. Pour autant, le retour en force d’une Russie puissante et fière sur la scène diplomatique ne parvient plus à faire oublier aux Russes que la situation interne du pays se dégrade peu à peu.

Alors que la dévaluation du rouble déclenchée en 2014 ne semble pas s’inverser durablement, la santé économique de la Russie se dégrade et le fossé se creuse entre les classes populaires et les très riches, qui sont nombreux. Du côté politique, la grande vague de manifestations de 2011 contre (entre autres) la candidature de Vladimir Poutine à un troisième mandat ne résulte qu’en des répressions accentuées contre les opposants. Quelques mois plus tard, la « prière punk » du groupe féministe anti-Poutine Pussy Riot dans la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur à Moscou se solde en de lourdes peines de colonie pénitentiaire pour les membres. Leur arrestation met en évidence le rôle que jouent l’Église orthodoxe et son patriarche Kirill II dans les affaires internes du pays. Et le climat social s’aggrave, avec le vote de lois parfois très conservatrices : déjà, en 2013, l’interdiction de la « propagande homosexuelle », puis, en 2017, la dépénalisation des violences domestiques. Par ailleurs, en 2017, le journal d’opposition Novaya Gazeta révèle que le dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov conduit dans sa République des massacres de masse de personnes LGBTQ. Le scandale handicape la Russie à l’international. Et ce, sans que l’exécutif fédéral ne prenne de mesures de rétorsion contre Kadyrov, car la chape de plomb que ce dernier fait peser sur l’ancienne République sécessionniste est trop utile au maintien de l’intégrité territoriale du pays.

En 2010 est révélée l’existence de pratiques de dopage « d’État » ayant notamment favorisé les athlètes russes aux JO que la Russie a organisés non sans mal à Sotchi en 2014. L’affaire atteint en son cœur le pays qui avait misé sur ses performances sportives pour redorer son image après que l’organisation des Jeux a été émaillée de nombreux scandales et partielle boycottée. Toujours dans le soft power sportif, le bon déroulement de la Coupe du Monde 2018 accueillie par plusieurs villes russes aurait pu être l’occasion pour Poutine d’entamer son quatrième mandat sur une note positive nouvelle. Mais pour l’instant, après une série de manifestations contre une réforme des retraites en 2018 et pour la tenue d’élections locales démocratiques en 2019 (voir le dossier Le pays aujourd’hui), l’heure semble plutôt être au refus de l’ordre établi.