Fabrication de cigares © Grafissimo - iStockphoto.com.jpg
Fûts de rhum © bayazed - Shutterstock.com.jpg
Marché d'artisanat de la Havane Vieja © Kamira - Shutterstock.com.jpg

Tabaco cubano !

Sans surprise, c'est le cigare cubain qui arrive en tête des produits les plus convoités par les visiteurs de l'île. Saviez-vous que la France était la deuxième plus grande consommatrice de havanes au monde, juste après l'Espagne et devant la Suisse et la Grande-Bretagne, avec pas loin de 10 millions de cigares consommés par an ! Cependant, afin d'éviter les déconvenues et les déceptions, la prudence est de mise lors de vos achats de cigares à Cuba. On vous proposera très fréquemment des cigares dans la rue, et à des prix défiant toute concurrence. Ne vous y fiez pas ! Quand ils ne sont pas tout simplement faux, il se peut qu'ils aient été dérobés dans une des fabriques de tabac de l'île, et ne sont potentiellement pas passés par tous les contrôles de qualité requis. Par ailleurs, la douane cubaine, dont l'une des missions est de s'assurer du prestige de la production nationale, est en droit d'exiger une facture du magasin. Dans le cas où cette facture vous serait demandée et que vous ne puissiez pas la fournir, les douaniers sont en droit de vous confisquer votre marchandise. Pour rappel, vous pouvez seulement emporter 50 cigares dans vos bagages.

Afin de vous assurer des emplettes de qualité, voici quelques marques et calibres de prestigieux cigares cubains à retenir : Cabinet Royal Sélection, Cohiba Lanceros, Cohiba Especial, Montecristo n°1, Montecristo n°4, Hoyo de Monterrey, Sir Winston, Montecristo Habana Especial, Montecristo Joyitos, Partagas et Trinidad. Comment être certain d'acheter un produit authentique ? Trois éléments sont à prendre en compte, obligatoires sur les coffrets depuis 1912 et garants de l'authenticité de la marchandise. La boîte de cigares doit d'abord arborer une bande de couleur verte représentant le blason national du pays ainsi qu'une vue des plantations. Deuxièmement, des inscriptions en plusieurs langues (espagnol, français, allemand et anglais) résumant le contenu de la boîte, flanquées du logo Habanos indiquant la provenance du tabac, lui-même précédé d'une représentation stylisée de la feuille de tabac sous laquelle doit apparaître l'inscription Unidos desde 1492. Enfin, le fond de la boîte doit être orné de la mention Hecho en Cuba. A titre indicatif, un Cohiba Lancera ne doit pas vous coûter plus de 1 €, c'est-à-dire 25 € pour la boîte. Pour ce qui est de la qualité du tabac, faites confiance à votre odorat ! S'il est possible de se procurer des cigares un peu partout sur l'île, les fabriques de la vallée de Viñales sont de bonnes adresses. A La Havane, les fabricas sont de bons lieux d'approvisionnement (Upmann, La Corona, Partagás, Romeo y Julietta) à tarifs officiels. La boutique Casa del Habano (Habana Vieja mais aussi Varadero) est recommandée également.

 

Pour en savoir plus sur le tabac en général et sur les cigares en particulier, reportez-vous au remarquable ouvrage de Didier Houvenaghel : Le Cigare (éditions du Gerfaut – mai 2005). Le site Internet www.museedufumeur.net est également une mine d'informations, tout comme la célèbre revue Havanoscope, experte en cigares cubains mais peut-être un peu pointue pour les novices.

Rhum et autres gourmandises cubaines

Quoi de mieux pour accompagner un bon cigare qu'un gouleyant rhum cubain ? Bien évidemment, le rhum est l'autre produit star de l'île. Et les amateurs ne s'y trompent pas : la production cubaine jouit d'une réputation mondiale et quelques-unes de ses bouteilles comptent parmi les meilleures que l'on puisse trouver sur le marché ! Réputé pour ses notes douces et légères ainsi que pour sa moindre teneur en alcool (autour de 38° quand le reste de la Caraïbe dépasse facilement les 40°), il séduira les palais les plus sensibles. Ingrédient principal des emblématiques cocktails de l'île – le politique Cuba Libre et le fraichement mentholé Mojito –, il parfume avec subtilité les compositions des bartenders de La Havane et d'ailleurs. Mais le rhum cubain se boit également sec ou avec des glaçons !

Si un rhum de 3 ans d'âge sera suffisant pour un cocktail, préférer les bouteilles de plus de 5 ans pour une dégustation pure. Si Havana Club rayonne sur le monde depuis des décennies – on pourra visiter le Museo del Ron dans le quartier de la Habana Vieja –, sachez que de nombreux autres rhums de très bonne qualité sont produits sur l'île : Mulata, Santiago de Cuba (Anejo), Legendario (Elixir de Cuba) étant les plus fameux. Attention ! Si la douane cubaine autorise à sortir trois bouteilles du pays par personne, la française n'en laissera entrer d'une seule de plus de 22° !

Cigares, rhum... Ne manque plus que le café et nous avons un trio gagnant ! Si l'Europe n'est pas habituée à boire du café cubain, cela ne s'explique pas par un manque de qualité mais bien de quantité ! Le café cubain est savoureux mais rare, en faisant de fait une denrée précieuse. La production sert à alimenter la consommation locale et on le trouvera aisément dans les boutiques de l'île. La marque Cubita propose un joli packaging pour faire des cadeaux à vos proches !

Bien que sa fabrication soit très localisée, le chocolat cubain n'en est pas moins délicieux. Pour en trouver quelques tablettes ou sachets en poudre, il faudra vous rendre jusqu'à Baracoa, dont le chocolat est la spécialité ! Pas sûr que les tablettes résistent à la chaleur tropicale, dès lors, préférez le chocolat en poudre.

Autre douceur cubaine : le miel ! On en trouve sur les étals fermiers des marchés de l'île, de La Havane à Santiago de Cuba, généralement pour 2 à 5 €. Naturel et sans aucun additif, il convertira à coup sûr même les plus réticents. Bien que pas comestible, signalons ici la mariposa, également nommée « papillon jasmin », une fleur originaire d'Inde se développant si bien à Cuba qu'elle en est devenue l'un des symboles. On la trouvera aisément en parfum, lotion et eau de toilette.

Artisanat, babioles et peinture

Si l'artisanat cubain n'a rien de particulièrement exceptionnel, on pourra néanmoins chiner quelques bibelots, poteries, bijoux et autres compositions faisant la part belle à la récup' d'assez bonne facture. Quelques marchés d'artisanat situés dans la capitale feront ainsi le bonheur des voyageurs, comme celui du port de La Havane, à deux pas de l'église San Francisco de Paula. Ici comme dans d'autres marchés de l'île, on dégottera des sculptures en bois ou en noix de coco représentant singes, oiseaux et autres animaux exotiques, mais aussi des objets de céramiques de types assiettes, cendriers, tasses...

Récurrents à Cuba, les objets nés de la récup, véritable sport national cubain. Ainsi on trouvera des gadgets fabriqués à partir de canettes de bières, des bijoux en coquillages ou en graines de melon, des poupées faites de chutes de tissus. Pour ceux que cela intéresse, certains étals proposent des objets rituels et des ouvrages très complets liés à la santería. Bien évidemment, on pourra également se procurer tout un tas de petites babioles touristiques à l'effigie de Cuba, qui sont toujours des petits cadeaux très appréciés : magnets, mugs, porte-clés... La Havane est à cet égard un véritable eldorado. On y retrouve toute l'imagerie vintage et révolutionnaire propre à Cuba : t-shirts Che Guevara ou Havana Club, plaques d'immatriculations, drapeaux cubains, vieilles cartes postales... Le choix de manque pas. Plus sociologique, une copie de la constitution cubaine ! Enfin, grand classique cubain : la guayabera, cette blanche et ample chemise de coton typique de l'île. On la trouve partout. Le modèle traditionnel ? Boutons de nacres, deux plis à l'avant, trois plis sur l'arrière, deux poches poitrine et deux poches au niveau du ventre.

Cuba est réputée pour sa peinture. Sur l'ensemble de l'île, vous trouverez de très nombreuses galeries d'art, La Havane étant la ville où on en rencontre le plus. Bien que contrôlée par le régime, la production de tableaux est fortement encouragée par ce dernier, permettant aux acheteurs de faire quelques acquisitions sans se ruiner. Le marché d'artisanat de la Habana Vieja est à cet égard une adresse recommandée, tout comme les nombreuses galeries d'art de la ville coloniale de Trinidad, mettant à l'honneur les artistes locaux.

De la musique

Si vous êtes musicien, Cuba est à bien des égards une terre bénie. Si la musique est présente partout et tout le temps sur l'île, c'est bien la région de l'Oriente qui est le berceau de la musique cubaine. Ainsi, Santiago de Cuba célèbre chaque année un carnaval qui compte parmi les plus fameux de la Caraïbes. C'est donc là-bas qu'il faudra vous rendre si vous souhaitez dénicher des instruments de musique cubaine authentiques ! Bien évidemment, la question de l'encombrement d'un instrument de musique, pour le voyage retour, se pose. Du tambour géant à aux maracas ou au guiro, il y a de la marge ! Quoi qu'il en soit, un petit tour par le Museo El Carnaval (Calle Heredia) vaut le coup d’œil. Des vendeurs d'instruments sont postés à l'entrée, ainsi que le stand de l'artiste en charge de dessiner les affiches du carnaval chaque année.

Si vous n'êtes pas musicien mais plutôt mélomane, direction les boutiques Artex et les Casas de la Música ! N'hésitez pas à demander conseil aux vendeurs, qui se feront un plaisir à vous orienter dans vos recherches de CD et vinyles, et même à vous les faire écouter. Si des MP3 circulent à Cuba, la seule manière de rapporter de la musique reste encore le CD. Tous les artistes de rues et de bars vendent les leurs, et dans les boutiques de musique, on ne trouve que des CD et quelques vinyles. Le développement du numérique a facilité la production de CD par de petits groupes locaux de bonne qualité. Si vous êtes amateur, n’hésitez pas à en rapporter pour découvrir (et faire connaître) le foisonnement musical de l’île ! Tous les styles de musique latino sont joués et écoutés sur l'île : són, salsa, reggaeton, rumba... Les productions musicales du reste de la Caraïbe et venues des États-Unis sont également très appréciées de la jeunesse cubaine, et vous n'aurez aucun mal à dénicher des CD de musique plus moderne ici et là. Si vous décidez d'acheter vos CD dans la rue, demandez à les essayer d'abord !