Gérer l’autonomie en eau, gaz et électricité

Imaginez : en pleine nuit assez froide, le chauffage se coupe car il n’y a plus de gaz. Vous tentez d’allumer les lampes, mais la batterie ne délivre plus d’électricité. Et là, vous remarquez qu’un robinet est resté ouvert, les cuves d’eau sont vides. Les nerfs à vifs, c’est la scène de ménage. La fin de la nuit est plus que douloureuse. Pour éviter ce scénario catastrophe, il faut apprendre à anticiper et gérer vos ressources à bord du camping-car. Si vous n’êtes pas équipé de panneaux solaires ou d’une pile à combustible, pensez à recharger régulièrement votre batterie auxiliaire en la branchant sur le secteur 220 V. Elle se recharge normalement lorsque vous roulez. Néanmoins, les appareils électriques que vous utilisez consomment une certaine quantité d’énergie. Les ampoules LED sont moins gourmandes que les ampoules classiques ou les néons. Avez-vous besoin de laisser la télévision en fond sonore, voire même d’en être équipé ? Pour le café, optez pour une cafetière italienne ou à piston. Calculez vos dépenses électriques en fonction de vos besoins pour vous assurer que votre batterie le supportera (il existe des simulateurs d’autonomie électrique en ligne). Pour compenser, une seconde batterie auxiliaire montée en parallèle de la principale vous apportera plus de puissance, mais prend de la place.

Concernant l’eau, ne la laissez pas couler lorsque vous vous brossez les dents, vous rasez, faites la vaisselle ou vous savonnez sous la douche. Au camping, utilisez les sanitaires. Pour faire la vaisselle, procédez à un lavage en cascade : bien essuyer la vaisselle avant de laver et laisser dans le fond de l’évier les éléments les plus sales et gras qui auront le temps de tremper, avant de passer à leur tour sous l’énergique éponge. Bien que l’eau des cuves soit potable, beaucoup préfèrent boire des bouteilles d’eau, ou se servent d’un bidon séparé attitré. Ceci fait économiser l’eau de vos cuves.

Quant au gaz, le principal conseil est d’avoir sur vous une bouteille de rechange déjà fixée à l’inverseur pour la changer rapidement dès lors qu’il n’y a plus de gaz dans la bouteille en service.

Produire le moins de déchets durant le voyage

Déjà qu’à la maison il n’est pas agréable de se retrouver avec de nombreux déchets à trier et jeter, nous avons encore moins envie d’en accumuler dans un espace plus restreint. Aux aires de services et de stationnement, vous trouverez dans la quasi totalité des cas des poubelles et bacs de tri sélectif. A peine aurez-vous consommé que vous jetterez alors le superflu. Cela semble logique. La gestion de vos déchets dépendra évidemment de vos habitudes de consommation. Si vous êtes déjà adepte de l’achat en vrac, poursuivez sur votre lancée en vous ravitaillant suffisamment dans les magasins adaptés avant votre périple. Pour les personnes moins habituées, le vrac (dans la vague du zéro déchet qui tend à réduire au maximum ses déchets et non pas à les supprimer totalement, car nous sommes bien conscients que cela est encore impossible, demande trop d’effort mental) consiste à faire ses courses avec des sacs réutilisables, à ne pas acheter en paquet mais au poids  (vous remplirez riz, pâtes, oléagineux… dans des bocaux en verre pour récupérer vos sacs en tissus). Dans les supermarchés, par exemple, avez-vous besoin d’un sac plastique pour vos bananes ou une salade ? Il faut alors être équipé de sacs cabas pour le transport, comme vous l’aviez supposé.

S’essayer au compost, c’est-à-dire au fait de séparer l’organique du reste, après le tri du carton, verre, papier et des conserves, reste un défi puisqu’il vous faudra une poubelle spéciale supplémentaire, et trouver un lieu pour jeter vos déchets organiques. Ces poubelles-là fleurissent de plus en plus. Le site www.lesactivateurs.org/geo-compost recense les bacs de compost partagés. On comprend que cela vous détournera de votre itinéraire…

La sécurité au volant

Prenez le temps d’adapter votre position de conduite à votre morphologie, surtout si vous partagez le volant avec une autre personne, et de vérifier le réglage de vos rétroviseurs (ajoutez-en des extensibles si besoin, comme le font les conducteurs de caravane). Si la conduite d’un camping-car ne pose pas de difficultés majeures, son conducteur doit toujours garder à l’esprit le gabarit de son véhicule. Attention donc aux manœuvres ! Des aides au recul existent pour minimiser les risques d’accrochage. Pensez à la largeur de votre store si vous en êtes équipé. En revanche, vous pourrez être étonné par la hauteur de votre camping-car. Installez un papier sur le tableau de bord indiquant la hauteur du véhicule pour ne pas l’oublier lors de passage de ponts, tunnels et barrières. Ce genre d’accident est très vite arrivé... La distance de freinage est raccourcie à cause du poids du véhicule, utilisez le frein moteur autant que possible dans les descentes. Dans les ronds-points, tenez votre droite et refaites un tour si besoin. La vitesse n’est vraiment pas une fin en soi pour le camping-cariste, bien au contraire. S’il préfère flâner au gré de ses envies, il ne faut pas pour autant gêner la circulation. Si vous souhaitez prendre votre temps sur la route, laissez passer les véhicules qui vous suivent en vous rangeant sur le bas-côté. L’autoroute n’est pas le terrain d’expression le plus favorable au camping-car. Evitez la monotonie et l’endormissement. Buvez beaucoup d’eau et arrêtez-vous fréquemment. Attention à la « gifle » lorsque vous croisez ou dépassez un camion. Chaque fois que cela est possible, facilitez le dépassement des véhicules qui vous suivent. Evitez aussi de circuler en convoi avec d’autres camping-cars.

Que faire en cas de panne ?

Nul n’est à l’abri d’un problème en route ou à l’arrêt. Tant que tous les passagers sont en sécurité, le problème se résoudra, patience. Pour une panne liée au véhicule en mouvement (moteur, pneus, pot d’échappement…), s’il est impossible de redémarrer, contactez votre assurance qui saura vous guider. Si vous pouvez encore vous déplacer, cherchez le garage le plus proche, de préférence un spécialiste en camping-car et de la marque que vous possédez. Si vous êtes en location, on vous aura probablement spécifié dans votre contrat de location comment agir en cas de panne.

Pour les pannes liées à la cellule, si cela concerne une perte d’autonomie, il vous faudra recharger les batteries, remplir les réservoirs ou changer la bouteille de gaz. Il peut arriver que le frigo à gaz ne fonctionne plus. Ce peut être dû à un manque de circulation de propane. Il faudra alors le démonter et le laisser retourné pendant 48 heures, ce qui est plus délicat en plein voyage. Pour l’électricité, un fusible a généralement brûlé : recherchez le perturbateur et changez-le. On ne remarque parfois pas qu’un fusible est défaillant à l’œil nu, de fait, remplacez chacun d’entre eux, les uns à la suite des autres, par un neuf de même ampérage. Autrement, il faudra suivre le circuit électrique pour trouver où il n’y a plus de courant. Cela prend plus de temps, on n’y arrive pas toujours. Prenez votre mal en patience, demandez à d’autres camping-caristes à qui cela a pu arriver, ou dirigez-vous vers un garage spécialisé.

Bien entendu, les pannes sont multiples, le livret technique de votre camping-car est une ressource précieuse pour vous guider.

La bienséance entre camping-caristes

Comme les motards qui font un signe du pied pour remercier ou les camions qui se font des appels de phares entre eux pour se saluer, les camping-caristes ont également leur signe distinctif. Dès que vous en croisez un sur la route, saluez de la main, souriez si possible. C’est un jeu qui devient vite addictif. Si l’on ne vous salue pas en retour, ne le prenez pas personnellement, on ne vous a probablement pas vu, ou enchaîné tellement de signes de la main qu’une pause était nécessaire… Il n’est pas toujours plaisant d’arriver à une aire de stationnement pour camping-cars et de se retrouver presque les uns sur les autres, on ne vous dira pas le contraire. C’est un aspect du voyage en camping-car qu’il vous faudra pourtant accepter de temps en temps. Au lieu de bouder, prenez cela comme une chance de converser, de visiter le véhicule de vos autres compagnons de route s’ils l’acceptent (et de dénicher de bonnes idées d’aménagement). L’intimité est généralement bien respectée, car les autres camping-caristes, comme vous, savent ce que cela fait d’être un peu exposé, ne serait-ce qu’en laissant sa porte ouverte. Ce sont des relations de bon voisinage. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, rien ne vous empêche de chercher un autre endroit. Si les places ne sont pas délimitées, respectez bien un espace minimum, surtout s’il n’y a pas trop de monde. Partagez les prises électriques disponibles entre vous. Ne faites pas trop de bruit passé une certaine heure.

Pas facile d’être un camping-cariste

Entre les arrêtés municipaux abusifs qui interdisent le stationnement dans certaines communes, les campings qui refusent les camping-cars de passage, les riverains qui se plaignent de « nuisances » (notez que ce ne sont pas les commerçants), il faut être passionné pour passer outre toutes ces difficultés. Le camping-carisme s’apparente plus à un mode de vie qu’à un loisir. Issu du nomadisme, il est confronté à des réactions (méfiance, jalousie, rejet), bien loin de ses idéaux : liberté, découverte, ouverture et curiosité. Certains considèrent les camping-caristes comme des profiteurs, des égoïstes, des goujats, des pollueurs. Ce n’est pas vrai, et il faut cesser de subir le comportement déplorable d’une minorité. Notre image s’améliore peu à peu grâce au travail de longue haleine mené par les clubs, les revues spécialisées et les camping-caristes eux-mêmes. Restons néanmoins conscients de l’importance de chacun de nos faits et gestes, à l’heure où certaines communes commencent à prendre conscience de la place du camping-car dans leur économie.

Comment laver son linge ?

Sans machine à laver dans le camping-car, place à la débrouillardise pour laver votre linge. La méthode la plus simple est celle du lavage à la main et au savon dans un seau. Essorez au maximum puis suspendez le linge à l’intérieur de la cellule en votre absence, ou laissez-le sécher au soleil. Une idée dénichée sur internet consiste à mettre votre linge dans des bidons étanches, avec de l’eau et une dose de lessive en poudre. En roulant, les bidons vont faire l’effet tambour d’une machine à laver, époustouflant ! Il existe également des sacs qui permettent de laver une tenue en secouant à la main, ainsi que des mini-machines à laver qui s’activent avec le pied et peuvent contenir jusqu’à 2 kg de linge. Enfin, les machines à laver du camping, celles en libre-service sur les parkings des supermarchés, ou en laveries automatiques sont plus qu’efficaces. Comptez entre 4 et 8 € pour le lavage et le séchage.