Bienvenue dans l'un des plus grands (40 240 km2) et des plus mythiques deltas du monde (grand comme la Belgique). Le delta, composé de trois parties, l'Alto (partie nord), le Medio et le Bajo (partie sud), porte le nom de l'affluent principal de l'Orénoque : delta Amacuro (21e Etat du pays depuis 1991). C'est dans cette région que Christophe Colomb se rend compte au cours de son 3e voyage qu'il s'agit d'un nouveau continent et non pas d'une île, grâce aux courants d'eau fraîche. En 1500, il écrit : " Il y a de grands indices du paradis terrestre, car le site est conforme à l'opinion des saints et des savants théologiens. " Americo Vespucci baptise le Venezuela (petite Venise), car le delta lui rappelle la lagune du Lido. Du fait de la richesse du limon drainé par l'Orénoque et de la rencontre des eaux salées de l'océan, on y observe une faune unique en son genre, qui comprend des aras, des caïmans, des martins-pêcheurs, des toucans, des perroquets, des serpents, des paresseux, des pumas ainsi que des singes hurleurs aux grognements sourds et mystérieux.

Saisonnalité

Alors que dans les Andes la saison des pluies a commencé depuis mars, on peut déjà voir à Puerto Ordaz (à plus de 1 000 km) les eaux monter alors qu'il ne pleut pas encore. La crue dans le delta débute en mai pour atteindre son maximum fin juillet et août. La décrue s'amorce à partir de septembre. Eviter alors les mois de septembre et octobre où il fait très chaud et humide et préférer les mois de février à mai qui sont les plus agréables pour les balades sur le fleuve, surtout fin avril et mai au moment de la floraison. Les moustiques qui prolifèrent dès les premières pluies sont moins nombreux et le climat est en effet plus clément. De novembre à mars pour les animaux.

Les Waraos

Avec la datation par analyse du carbone, les scientifiques ont découvert que les Waraos ont été la première tribu amérindienne du Guayana, installés il y a plus de 11 000 ans ! Il reste encore dans le delta quelques Indiens et, lorsqu'on les rencontre, on est confronté à un choc culturel très fort. Les Waraos seraient au nombre de 24 000 selon le dernier recensement, mais on est tenté de penser qu'un recensement dans les parages a peu de chances d'être fiable. Ces Indiens sont, en effet, nomades (ils changent de campement tous les ans quand celui-ci pourrit), d'autres se cachent. Et si, parmi eux la langue espagnole gagne du terrain, l'apprentissage de la lecture est encore loin de se répandre... Selon le système de pensée des Waraos, une délicate harmonie entre l'homme, la nature et les êtres surnaturels régit le monde. Habitants ancestraux du delta de l'Orénoque, ils occupent un territoire traversé par des caños et des rivières dont la géographie intrigante constitue l'un des écosystèmes les plus divers, fragiles et les moins étudiés de la région. Ce peuple de pêcheurs, de chasseurs et d'agriculteurs possède pourtant une connaissance étendue du delta, qui se dévoile dans ses traditions orales et sa vision du cosmos. La complexité du monde biologique et géographique qu'a eue le Warao à travers les siècles est l'un des aspects qui permet d'apprécier sa richesse culturelle. Cette information précieuse s'acquiert par l'expérience et la transmission orale, de génération en génération. Selon les Indiens, le cosmos vit dans un cycle constant : chaque animal, chaque plante et chaque homme se trouvent impliqués dans ce processus. Pour le comprendre, ils ont élaboré un inventaire minutieux de l'habitat qu'ils occupent, et une classification particulière des espèces animales et végétales qui en font de véritables scientifiques. Il n'est pas exagéré d'affirmer que leurs connaissances dépassent celles des sciences occidentales ! Comprendre le monde des Waraos, c'est comprendre comment ils font corps avec le milieu ambiant. En effet, ce peuple attribue une humanité et une âme à tout ce qui vit et établit des règles qui définissent les relations entre hommes, animaux et plantes. Par exemple, les grands mammifères sont reconnus comme " sang voisin du nôtre " et les dauphins de rivière sont considérés comme des femmes transformées ; à ce titre, aucun ne peut être tué. En ce qui concerne la végétation, la forêt est perçue comme une société de " gens des arbres " et les plantes constituent une société de créatures vivantes gouvernées par la Mère de la forêt.

Entre ces deux sociétés et l'homme se maintiennent des relations sociales et commerciales, qui sont contrôlées par le chaman (wisirate). Chaque action hors des règles, perturbant l'équilibre entre ces mondes, doit être corrigée par une action qui le restaure. Cela vaudrait la peine de suivre les connaissances des Waraos sur le milieu naturel. Sa profonde sagesse, théorisée par des années d'observation, pourrait constituer l'un des héritages les plus précieux de nos ancêtres. Peut-être jusqu'à ce qu'on se souvienne, nous aussi, comment un jour hommes, animaux et plantes avaient réussi à vivre dans l'harmonie... Des Indiens Caribes (ou Caraïbes), qui donnèrent le nom à la mer, vivraient aussi dans le delta, installés il y a 7 000 ans. Ces Indiens insulaires, venus conquérir le continent avant la conquête européenne, ont pour la plupart été supprimés. Ce furent en effet des guerriers impitoyables et, de surcroît, cannibales : deux motifs pour les Européens de ne pas leur avoir fait de quartier. On raconte à Tucupita que, lors d'une récente expédition, les Guardias nacionales envoyées dans l'Orénoque à la recherche des Caribes ne seraient jamais revenues...

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Lumière amazone. Laurent BOSCHERO
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