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L'histoire de la vigne en Bergeracois

Le vignoble bergeracois avec ses 12 300 hectares et ses 900 viticulteurs se positionne comme l'autre grand vignoble d'Aquitaine derrière son grand frère bordelais. Ses origines sont lointaines. Même si ce sont les Étrusques qui ont introduit la vigne en France dès le VIIe siècle av. J.-C. et celles du vignoble de Bergerac remontent plutôt à l'époque romaine. On estime que les Romains ont planté les premières vignes autour de Bergerac vers l'an 60 avant notre ère. Sous une première impulsion que l'on doit aux légions romaines, au fil des siècles, les moines se sont faits vignerons après avoir défriché pour gagner quelques arpents de terre. À l'époque, on réservait la terre riche aux cultures vivrières, la vigne étant reléguée sur les terres les moins nobles… Quelle ironie ! Les vignobles se sont initialement développés autour des abbayes et on conservait le breuvage dans leurs caves. Même si au XIIe siècle, la vigne est souvent remplacée par des cultures nourricières, le Moyen Âge connaît une belle expansion de la vigne, le long de la vallée de la Dordogne, abritée par la douceur de la rivière. Reconnus pour leur qualité et exportés en Angleterre dès le milieu du XIIIe siècle, les vins de Bergerac partent à la conquête de l'Europe du nord dès le XVIe. C'est à cette époque que les Hollandais découvrent la suavité et la douceur des vins blancs, notamment du terroir de Montbazillac. On parle encore aujourd'hui des « marques hollandaises », noms donnés aux vins de Monbazillac vendus aux Pays-Bas à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle. Histoire de la viticulture, protestantisme et guerres de Religion sont intimement mêlés dans des problématiques historiques et humaines fort complexes. Au fil du temps, on affine les techniques agricoles, les plans étant d'abord rampants au sol, puis enfin tutorés en échalas, puis enfin plantés en rangs tels qu'on les connaît aujourd'hui. Il ne faut pas être bien malin pour comprendre que cette culture s'est avérée beaucoup plus rémunératrice que les autres, si bien que le vignoble s'étend dans tout le département jusqu'à la fin du XIXe siècle. Hélas, la Dordogne n'échappa pas aux terribles ravages du phylloxéra. Le courage et la persévérance auront été nécessaires après cette terrible épreuve, pour renouveler le vignoble, notamment grâce à un porte-greffe américain. Il faudra attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que le Bergeracois se débarrasse de sa réputation de « petit » vin et trouve enfin ses lettres de noblesse sur les plus grandes tables. Aujourd'hui, grâce à des investissements massifs provenant de l'étranger, au renouvellement des pratiques de vendanges et de vinification, au courage des hommes et des femmes du pays, les vins de Bergerac tiennent la dragée haute à leurs voisins bordelais.

Les appellations en Bergeracois

Les appellations purement bergeracoises sont au nombre de 13, réparties sur 90 villages. La particularité, c'est qu’il s’agit d’une des rares régions à produire autant de vins blancs que de rouges.

Bergerac se décline en 5 appellations : l'appellation Bergerac Rouge concerne des vins élaborés à partir des cépages traditionnels (Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Merlot noir, Côt ou Malbec). Ce sont des rouges élégants, souples et  fruités. L'appellation Bergerac rosé est assez récente, elle répond à une demande de vins frais et festifs pour l'été. Le Bergerac blanc sec est issu des cépages Sémillon, Muscadelle, Ondenc, Sauvignon et Chenin blanc. Excellents servis frais à l'apéritif ou à table sur les produits de la mer. Les côtes de Bergerac Rouges sont plus structurées et plus charpentés que leurs compères de Bergerac. Quant aux Cotes de Bergerac Blanc, ce sont des vins moelleux au bouquet délicat.

Pécharmant est une appellation rouge qui s'étend sur 300 ha seulement au nord-est de Bergerac. C'est un vin de garde assez typé qui a bonne presse et s'accorde très bien avec les classiques de la cuisine périgourdine.

Sur la rive droite, l'appellation Montravel se décline en quatre appellations : les rouges recèlent une grande complexité aromatique avec des notes florales, à mi-chemin entre la puissance du Bergerac et la subtilité du Saint-Émilion. Le Montravel blanc est un vin de plaine, rond et structuré qui fait merveille à l'apéritif. Les Côtes de Montravel sont légèrement moelleux et floraux, ils s'expriment avec une agréable légèreté. Le Haut Montravel est beaucoup plus moelleux. Goûtez-le sur un fromage à pâte persillée, c'est un accord parfait. 

 Le célèbre Monbazillac s'étend sur la côte sud de la vallée de la Dordogne. C'est le liquoreux par excellence. La pourriture noble (Botrytis Cinérea) est à l'origine du goût unique de ce nectar et de sa couleur dorée si reconnaissable. L'accompagnement idéal est un foie gras. 

L'appellation Saussignac produit des vins moelleux équilibrés et moins sur le sucre, aux arômes d’acacia et de fruits blancs. 

Et enfin la très confidentielle appellation Rosette, implantée au nord de Bergerac, compte seulement une dizaine de viticulteurs. Ils produisent des blancs demi-secs ou moelleux, à la robe paille et aux arômes subtils de fleurs blanches et d'agrumes.  

L'autre appellation, le Vin de Domme

Depuis quelques années des viticulteurs ont également replanté une vingtaine d'hectares de vignes à Domme. Ceci permet de renouer avec une tradition viticole qui remonte à l'époque gallo-romaine. Par la suite, il faut rattacher l'expansion des vignes à Domme au travail considérable de défrichement et de plantation réalisé pour les moines cisterciens de l'abbaye de Cadouin. On retrouve des traces « fiscales » de l'existence du vin de Domme, notamment à travers une taxe appelée « vinée ». Du XVe siècle, on a conservé de nombreux actes officiels attestant des ventes de parcelles de terre dédiées à la vigne. Mais c'est seulement au XVIIe siècle que le commerce des vins de Domme prend toute son ampleur. Certains sont servis jusque sur la table des rois. C'est essentiellement à la rivière Dordogne et au port de Domme que l'on doit ce commerce florissant, car ils permettaient de rejoindre en gabares, le port de Bordeaux. Au XVIIIe siècle, les affaires sont tellement épatantes, que la vigne devient quasiment une monoculture. La vigne pousse partout, y compris sur les terrains difficiles et les ravins en terrasses. C'est le boom des exportations vers l'Angleterre et les Pays-Bas. Ce sera un âge d'or, jusqu'à l’arrivée du phylloxéra. En Périgord, les années 1870-1890 sont particulièrement désastreuses. La surface des vignobles en Dordogne est divisée par 5. La misère pousse la main-d'œuvre vers les villes. Le vignoble de Domme, ne s'en remettra pas et laissera la place à la culture du maïs, du tabac et à l'élevage. Peu à peu, au fil des générations, le savoir-faire et la connaissance de la vigne se perdent… En 1993, l'association des Amis du Vin du Pays de Domme, composée d'élus et d'habitants, ambitionne de redonner vie à ce vignoble oublié. En 1997, la Coopérative des vignerons des coteaux du Céou voit le jour. Depuis le 31 décembre 2011, le Vin de Domme peut s'enorgueillir de son IGP, et une bonne vingtaine d'hectares plantés sur sol argilo-calcaire. Avec plusieurs médailles au concours général de Paris, les vignerons de Domme peuvent être fiers du travail accompli. Gageons que ce ne soit que le début d'une longue aventure !

Eaux-de-vie, Cognac et Ratafia

Traditionnellement, le repas périgourdin s'achève sur un petit verre d'eau-de-vie. Cette pratique tend à disparaître aujourd'hui, pour des raisons évidentes de santé, on consomme moins d'alcool. Les bouilleurs de cru qui jadis sillonnaient les campagnes avec leurs alambics se font de plus en plus rares. Mais le savoir-faire demeure et ne demande qu'à être ravivé, dans les limites administratives et légales. À l'échelle des familles, si vous séjournez chez des amis, ou même en table d’hôtes, vous aurez sûrement l'occasion de vous plier à cette coutume en terminant votre repas par une « prune » ou une « poire ». À moins qu'on vous propose du ratafia. C'est une boisson alcoolisée sucrée, obtenue par macération de végétaux (fruits, moût de raisin, plantes) dans un alcool. En Périgord, vous aurez donc le plaisir de tremper vos doigts dans votre verre, pour aller pêcher par la queue, une cerise ou une prune conservée dans l'eau-de-vie sucrée. L'option gourmande consiste à vous servir un peu de « confiture de vieux garçon » qui selon le même procédé et dans un seul bocal, mélange tous les fruits au fil des saisons. Pour terminer cet inventaire, on ne peut pas faire l'impasse sur le Cognac. La région de Saint-Aulaye est répertoriée en AOP Cognac depuis 1909. La commune a fait le pari de mettre à l'honneur ce breuvage en plantant 2 hectares de colombard. Adossé à la maison Camus, c'est une cuvée locale made in Périgord qui a vu le jour pour la première fois en 2019, avec 3 000 bouteilles du millésime 2015. Reste à réinventer la façon de le boire, à présent : au-delà du traditionnel digestif, pourquoi pas en cocktail ou allongé de soda à l'heure de l'apéritif ? Vous nous donnerez votre avis ! Mais surtout, on ne le dira jamais assez, consommez tous ces alcools avec modération !

Le Label Vignobles et Découvertes

Créé en 2009, le label Vignobles & Découvertes est attribué pour une durée de 3 ans par Atout France, après recommandation du Conseil Supérieur de l’Œnotourisme, aux destinations à vocation touristique et viticole proposant une offre de produits multiples et complémentaires (hébergement, restauration, visite de cave et dégustation, musée, événement…) et permettant au client de faciliter l’organisation de son séjour. Grâce à ce label, vous trouverez par exemple plus facilement un hébergement au cœur des vignes, un restaurant proposant un accord mets et vins ou une carte privilégiant les produits locaux ou encore des caves prêtes à vous recevoir…