Paysage périgourdin (c) Gareth Kirkland - Shutterstock.com.jpg
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Toutes les nuances de vert

Le Périgord cristallin constitue une des marges du Massif central. Son relief marqué avec des points entre 300 et 400 mètres d'altitude est associé à des précipitations légèrement plus abondantes que le reste du département. Sa flore est caractérisée par de nombreuses espèces acides, à affinités montagnardes qui rappellent à bien des égards celles prédominantes dans le Limousin voisin. En effet, ce Périgord Vert est constitué de hauts plateaux, comme en Limousin, autant de contreforts du Massif central tout proche. Il s'étend du nord au nord-est du département et repose sur des formations primaires. L'aspect général de cette région est fait de plateaux avec des croupes à ondulations lentes, mais aussi des vallées étroites, voire encaissées. Citons en particulier les gorges de l'Auvézère, rivière tantôt calme, tantôt capricieuse, elle offre des visages très contrastés. On peut la découvrir tranquille, lors d'une partie de pêche et le lendemain, déchaînée. Cela dépend des saisons et de l'endroit où l'on se trouve. La rivière l'Auvézère prend sa source dans le Massif central, elle entre en Dordogne et se jette dans l'Isle. C'est précisément en Périgord vert qu'on la découvre au plus près : à Payzac, Savignac-Lédrier, St-Mesmin ou encore Génis. Elle a façonné des paysages montagnards uniques en Dordogne. Elle reste cependant assez méconnue, sauvage, puissante et capable de crues dévastatrices. Elle a aussi permis le développement industriel de son bassin, avec beaucoup de barrages et des forges. Pour finir, ce Périgord vert est marqué par la présence de bois et de prairies qui lui donnent une apparence de bocage. C'est la terre d'élection de l'élevage extensif de bovins limousins.

Une dominante de sols calcaires

Le centre du Périgord est un vaste secteur sur calcaires crétacés, il comprend de larges zones de plaquages sidérolithiques (zones sableuses acides). L'érosion naturelle opérée par les cours d'eau a formé un paysage aux collines modestes (150 à 230 mètres) entrecoupées de vallées. C'est le royaume des chênes pédonculés et des châtaigniers. Ce territoire présente des terrains assez diversifiés ce qui permet une polyculture où la fraise joue cependant, depuis plusieurs années, un rôle très important. Le terroir du Ribéracois est très semblable, ponctué cependant de petits causses (Mareuil et Paussac). C'est un plateau de faible altitude, terre d'élection des céréales mais aussi des élevages bovins grâce aux prairies dans ses petites vallées. On note un développement récent de la production des volailles grasses sur ce secteur. Le Sarladais, quant à lui, est constitué d'un vaste plateau calcaire crétacé haut de 250 à 350 m. La très puissante érosion de la Dordogne et de la Vézère a dessiné un paysage à forte variabilité topographique : falaises, méandres (cingles), collines, vallées, combes induisent une grande diversité microclimatique et par conséquent des espèces variées. Certains secteurs ont des affinités quasi méditerranéennes. Les vallées sont plus fraîches et ombragées. Cette mosaïque de conditions environnementales a des conséquences sur l'usage fait par les hommes de ces différents terrains : maïs au fond des vallons, noyers et châtaigniers sur les plateaux et présence de chênes truffiers. Les causses, quant à eux, correspondent à des zones de calcaires jurassiques compacts, en prolongement de ceux du Quercy. C'est une alternance de plateaux de collines arides et de rares cours d'eau. Les causses Périgourdins sont habituellement divisés en quatre sous-secteurs : causses de Cubjac-Thenon, les coteaux du Terrassonnais, celui de Terrasson-Nadaillac et celui de Daglan. Pour finir, le Bergeracois, le long de la basse vallée de la Dordogne est à distinguer des autres terroirs calcaires du département. Il est composé d'un substrat formé de dépôts détritiques tertiaires, à dominante calcaire. C'est un vaste plateau avec effleurement de calcaires et formations mollassiques du Terrefort du Dropt, limité en grande partie au nord par la vallée de la Dordogne. C'est une terre d'élection de la vigne, avec dans sa partie méridionale, des surfaces importantes consacrées aux céréales. 

Les plus grosses agglomérations du département se trouvent dans ce Périgord sur socle calcaire. Il a favorisé l'installation humaine, le développent urbain des bâtiments et des infrastructures, grâce à l'usage de la pierre comme principal matériau de construction. Ce Périgord calcaire avec un relief relativement accessible et des vallées assez larges, bénéficie d'axes de transport relativement nombreux, contrairement au nord du département qui demeure encore assez enclavé. Le socle calcaire a par ailleurs permis le développement d'une industrie de la chaux (Saint-Astier).

Les exceptions de la Double et du Landais

Situés à l'ouest du département, de part et d'autre de la vallée de l'Isle, ces deux secteurs sont caractérisés par un relief modéré, recouvert d'un substrat argilo-sableux acide. C'est le secteur spontané du chêne Tauzin, auquel les hommes ont ajouté de nombreuses plantations de pins maritimes. La flore y prend donc des accents de zone atlantique en rappelant par exemple celle des Landes de Gascogne. On note surtout un très important réseau hydrographique dans la Double, qui a permis le développement d'une flore spécifique aux zones humides. La Double est un terroir qui fait figure d'exception, qui repose sur les sables et argiles du Périgord. C'est un vaste plateau boisé, au sous-sol imperméable, parsemé d'étangs. Pisciculture, exploitation forestière et élevage y sont les productions dominantes. Longtemps pays enclavé, paysan ; le peuple doublaud y souffrait de la malaria et d'une grande précarité ; les loups à l'état naturel y étaient présents jusqu'à 1914 dans sa forêt profonde. C'est aussi une terre de légendes et de superstitions. Le Landais est le prolongement de la Double au sud de la vallée de l'Isle, cette région présente des collines aux pentes couvertes de vignes qui annoncent le vignoble du sud bergeracois. En conclusion, vous remarquerez que le Périgord n'est pas un territoire aux frontières nettement marquées. Son découpage est plutôt l'œuvre de volontés politiques et administratives, si bien qu'on peut remarquer une forte porosité des paysages des départements limitrophes.