Préhistoire

Les premiers Hommes s'installent en Charente-Maritime au Paléolithique inférieur. En 1979, des chercheurs ont découvert le squelette d'une jeune Néandertalienne et, à ses côtés, des outils datant de la période de l'homme de Cro-Magnon.

Antiquité

L'époque des Santons

Les Santons (qui donnera l'origine des noms « Saintes », « Saintonge ») s'organisent autour de la ville de Pons et développent la production du sel. Ils établissent un port de commerce à Barzan, cité située à l'entrée de l'estuaire de la Gironde, pour faire commerce avec les Romains. Mais les Santons perdent une partie de leur territoire qui sera compensée par la création de la province d'Aquitaine. Saintes – Mediolanum Santonum – devient la capitale de cet ensemble. Reliée par la Via Agrippa à Lyon, elle est dotée de plusieurs monuments dont l'amphithéâtre, les thermes et les basiliques.

418

Les invasions barbares

L'empereur romain Flavius Honorius cède aux Wisigoths l'autorité sur tout le Sud-Ouest qui occupent la région pendant près d'un siècle. Ils sont délogés par les Francs à Vouillé en 507.

781

Le royaume d'Aquitaine

La Saintonge fait désormais partie d'un nouveau royaume d'Aquitaine fondé par Charlemagne. Mais cette période de paix est de courte durée. En 843, la côte charentaise est pillée par les Vikings qui contrôlent l'embouchure de la Charente. Les Normands parviennent même jusqu'à Royan et Saintes. Face à ce péril, les seigneurs locaux bâtissent des châteaux tandis que les premiers pèlerins traversent la région.

Xe siècle

La création de l'Aunis

Si Châtelaillon en est la première capitale, celle-ci est détrônée par La Rochelle en 1130. Fondée autour de la paroisse Notre-Dame-de-Cougnes, la ville bénéficie de la protection des ducs d'Aquitaine. En 1175, Henri II Plantagenêt lui octroie la première charte communale, lui permettant ainsi d'acquérir une certaine autonomie. La région est alors un pays prospère et l'un des principaux producteurs de sel, une denrée indispensable à la conservation des aliments. Ainsi, des salines sont exploitées dans le pays de Marennes, en Arvert, sur les îles d'Oléron ou de Ré. En 1224, la Saintonge et l'Aunis passent sous contrôle français.

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1372

Les Anglais chassés de La Rochelle

Douze ans après être passée sous occupation anglaise, La Rochelle chasse les Anglais au cours d'une bataille navale qui aboutit à la victoire de la flotte franco-castillane. La cité maritime devient définitivement française grâce à un stratagème du maire Jean Chaudrier. Dans le même temps, de nombreuses places fortes sont prises par les Français : Saint-Jean-d'Angély, l'île d'Oléron, l'île de Ré et l'île d'Aix et Saintes.

XVIe siècle

La prospérité et les découvertes

A la fin du XVe siècle, François 1er – d'origine saintongeaise puisque né à Cognac – succède à Louis XII, son cousin. Il assiste avec effroi, au début du siècle suivant, à plusieurs épidémies de peste qui déciment près d'un tiers de la population. Quelques années plus tard, les villes du littoral retrouvent une certaine prospérité, via notamment le commerce du sel duquel la région tire une grande partie de ses revenus. Cette époque est aussi celle du départ d'explorateurs comme Pierre Dugua de Mons ou Samuel de Champlain qui fondera la ville de Québec en 1608. Des pêcheurs saintongeais embarquent à Meschers et Mortagne direction Terre-Neuve pour pêcher la morue.

1533

La Réforme

Jean Calvin qui conteste la toute-puissance du pape se réfugie en Saintonge où il continue d'écrire et de prêcher. Les régions du littoral comptent peu à peu de nombreux bastions réformés et le nombre de fidèles calvinistes augmente progressivement conduisant aux guerres de Religion.

Jean Calvin © Grafissimo - iStockphoto.com.jpg

1541

La révolte de la Gabelle

François Ier souhaite uniformiser dans tout le royaume le droit de gabelle, notamment à La Rochelle, ville bénéficiant d'un régime spécial. Cette tentative provoque plusieurs révoltes obligeant le roi à se déplacer dans la cité maritime. La révolte des pitauds conduira Henri II à renoncer à cet impôt, la région revenant à l'ancien système du quart-denier.

1627

Le siège de La Rochelle

Dernière place forte concédée aux protestants, la ville voit ses habitants se soulever contre le roi. Bien décidé à en finir, le cardinal de Richelieu ordonne le siège de la cité maritime et fait construire une énorme digue pour fermer le port aux Anglais. Menée par son maire, Jean Guiton, La Rochelle tient tête durant une année entière, mais la terrible famine endurée par les habitants contraint le maire à céder. Reconnaissant son courage, Richelieu décide de ne pas l'emprisonner. Avec la perte de son principal bastion, la Réforme recule, des temples sont détruits avant que la révocation de l'édit de Nantes porte un coup terrible aux derniers espoirs des réformés.

XVIIIe siècle

Une prospérité retrouvée

Après la création de Rochefort, l'Aunis et la Saintonge vivent une période prospère. Saintes se dote d'un urbanisme moderne avec le percement de grands axes, l'agriculture se développe avec l'introduction du maïs et l'amélioration des techniques de production de l'eau-de-vie. Si Brouage s'enlise, La Rochelle prend part au commerce triangulaire permettant aux armateurs de s'enrichir. En 1790, le département de la Charente Inférieure est créé et c'est à Saintes que l'on attribue le chef-lieu.

XIXe siècle

L'époque napoléonienne

Napoléon se rend dans le département pour inspecter les fortifications littorales. Plus tard, il octroie à La Rochelle la place de chef-lieu, ne laissant à Saintes que le siège de la cour d'assises. En 1815, Napoléon rejoint l'île d'Aix avec la volonté de se rendre aux États-Unis mais il sera finalement déporté sur l'île de Sainte-Hélène. Le XIXe siècle est marqué par le développement du train et l'essor des stations balnéaires comme Royan, Fouras ou Châtelaillon-Plage. En 1890, le président de la République inaugure le port de La Pallice tandis que les villes de bord de mer se parent de villas, casinos et hôtels modernes. Le siècle se termine par le passage, à La Rochelle, d'un célèbre prisonnier : Alfred Dreyfus qui sera déporté depuis Saint-Martin-de-Ré vers les îles du Salut.

1914-1918

Comme les autres départements français, la Charente-Inférieure est marquée par l'effort de guerre. Les usines sont reconverties et les jeunes Charentais sont partis combattre. Le port de La Pallice devient rapidement une plaque tournante pour l'acheminement de matières premières et de troupes pour l'armée américaine qui choisit néanmoins le site de Talmont pour abriter un port en eau profonde.

1939-1945

Devenu Charente-Maritime en 1941, le département subit l'Occupation allemande avec ses blockhaus encore visibles aujourd'hui. Si La Rochelle est une des dernières villes libérées, la cité est épargnée contrairement à Royan, détruite à 85 %.

1972

La création du Poitou-Charentes

Six ans après la création du pont qui relie l'île d'Oléron au continent, une nouvelle région naît : le Poitou-Charentes. Le département est marqué par quelques grandes nouveautés avec l'ouverture du port des Minimes, du pont reliant l'île de Ré au continent mais aussi l'arrivée du TGV en gare de La Rochelle et la création de l'université.

XXIe siècle

La tempête Xynthia

Le 28 février 2010, la tempête Xynthia s'abat sur les côtes du département avec des vents violents alliés à un fort coefficient de marée. Plusieurs communes littorales sont submergées provoquant la mort de 12 personnes.