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L’architecture religieuse

L’Ariège est connue pour ses paysages, ses forêts, ses montagnes et la luxuriance de sa végétation. Elle mérite aussi d’être visitée pour la floraison d’églises qu’elle abrite, jusque dans les hameaux les plus reculés du département. Trois édifices méritent une attention particulière : la cathédrale de Saint-Lizier, Notre-Dame de Vals et Saint-Martin d’Unac. De nombreux autres villages abritent des églises remarquables, en général classées monuments historiques telles les églises de Sainte- Suzanne, de Mérens, de Vernaux, d’Axiat, d’Arnave, de Mercus, de Saint-Jean-de-Verges, de Saint-Félix-de-Tournegat, du Vic-d’Oust, de Soueix... La liste pourrait être considérablement allongée tant l’église catholique a bâti de véritable beauté architecturale sur cette terre cathare qui devint protestante. Qu’elles soient du premier art roman (XIe siècle) ou plus tardives, elles émeuvent par la rusticité de leurs lignes, surprennent par la qualité architecturale de leurs constructions et laissent admiratifs devant les objets d’art et autres statues ou retables qu’elles renferment. Au-delà de leur signification religieuse, les églises romanes d’Ariège constituent un témoignage exceptionnel du savoir-faire des ouvriers et compagnons du Moyen Age (certaines églises ont plus de 1 000 ans !). On médite sur la solidité de cette beauté qui a traversé tant de siècles. L’office de tourisme des Vallées d’Ax propose un circuit de 22 visites des bâtiments de autour d’Ax-les-Thermes.

L’architecture militaire

Même si la quasi-totalité des châteaux médiévaux sont aujourd’hui en ruines, et certains ont même totalement disparu, ils doivent être mentionnés comme témoins d’une époque révolue et comme symboles encore vivants et présents de périodes trop souvent marquées par les guerres, la résistance et les affrontements. Le seul château du département qui soit parfaitement conservé et dont la construction s’étala sur plusieurs siècles, est celui de Foix. L’autre également célèbre, bien que partiellement détruit, est le château de Montségur dont il reste le symbole de pierres de cette tragédie historique. Bien des sites et des villes conservent aujourd’hui la marque, et, quelquefois, l’âme de ce qui fut une religion méconnue au temps de la civilisation occitane ancienne. D’autres forteresses, au cours du Moyen Age, ont joué des rôles majeurs dans la défense de la frontière pré-pyrénéenne entre la France et l'Espagne : Péreille, Château-Verdun, La Garde, Mirabat, Miglos, Montréal-de-Sos, qui fait actuellement l’objet de fouilles, Pailhès, La Barre, Quié… et bien d’autres encore. Nombreux furent démantelés par Richelieu dans un premier temps et ensuite lors de la signature du traité des Pyrénées entre les deux ennemis.

Les villes et les villages

Comme souvent les villes étaient bâties au confluence de rivières réunissant position stratégique, qualité défensive, et voies d’accès accessibles pour favoriser le commerce. Elles se développaient sous protection religieuse et militaire. Foix, par exemple, (dont le nom veut dire fourche) s'est construite à partir de la jonction de deux rivières, l’Arget et l’Ariège. La ville est surmontée d'un imposant château-fort chargé de la protéger, au pied duquel trône une imposante abbatiale. Les villes et les bastides médiévales commencèrent à s’étendre à partir du XVIIIe siècle quand elles détruisirent leur remparts. Heureusement pour les amoureux d'histoire et d'architecture ancienne, quelques somptueux vestiges ont traversé le temps et sont parvenus jusqu'à nous. Les couverts en bois sculptés de Mirepoix, datant du XIIe siècle, les maisons à colombages de Foix, bien cachées dans les ruelles de la vieille ville, les orris des bergers, constructions rustiques en pierres sèches, les châteaux particuliers datant des XVIIIe et XIXe siècles, sont autant de constructions chargées d’histoire et de témoignages sur le génie créatif des hommes. A quelques minutes de Niaux, dans la vallée de Vicdessos, le petit village de Siguer possède une maison dans le style Renaissance, qui date de 1487, et qui, selon la tradition, aurait été le rendez-vous de chasse des comtes de Foix mais qui fut historiquement la maison des consuls de la vallée de Siguer en 1585. Les pans de bois sculptés de la façade en font un bâtiment exceptionnellement beau. De par sa géographie, l'Ariège possède différents pays, différentes cultures, deux langues d’oc sensiblement différentes, et par conséquent différents types d'habitations liés souvent au climat et au relief. En règle générale les toits des maisons ariégeoises sont en ardoise et en lauzes en montagne, car la matière première est facilement exploitable, et en tuiles dans les basses vallées. Les bâtiments sont souvent en pierre sèche, maisons, murets, fontaines, cabanes, orris…, et sont des éléments importants du patrimoine bâti des Pyrénées Ariégeoises. L’orri est une petite cabane de haute et moyenne montagne servant à la traite des animaux et à la fabrication du fromage. Elle permettait généralement au berger d’avoir un toit et de pouvoir se protéger des intempéries.
En Haute-Ariège, l’habitat est concentré en villages fortement agglomérés souvent entourés de hameaux ou de lieux-dits. Les maisons ont des ouvertures : plus hautes que larges et leurs façades relativement ordonnées par la symétrie mais, le plus souvent, sans aucun ornement.
Dans les Haut Couserans et Couserans, l’habitat est regroupé en villages denses, les maisons sont plus carrées, s'ouvrant souvent sur des galeries de bois protégées assez typiques.
Dans le Plantaurel les maisons sont dispersées, c’est le pays de nombreuses bastides. Les maisons sont de plus grandes dimensions, les exploitations agricoles sont des bâtiments plus importants que dans la montagne. Ils sont construits en pierres calcaires et parfois en briques, et sont couverts d'un toit de tuiles.
En Basse Ariège,l’habitat est clairsemé et très dispersé, implanté souvent sur des collines, sur les croupes ensoleillées. Les villages y sont rares et établis dans les vallées ou les vallons, exceptés le Carla Bayle et Saint-Ybars qui sont des  bastides perchées sur un territoire qui a été difficile à sécuriser. Les fermes y sont isolées, les maisons basses composées d’un rez-de-chaussée et de combles, sans étage. Elle sont souvent longues, construites de galets de rivière (souvent proches) et de briques.